D’octobre 2023 à août 2024, Gaza a été le théâtre d’une tragédie sans fin. Les affrontements incessants ont laissé derrière eux un bilan humain catastrophique, avec plus de 35 000 morts. Des milliers de civils, hommes, femmes et enfants, ont péri sous les bombes et les tirs croisés. Des familles entières ont été anéanties, et ceux qui ont survécu portent les cicatrices, visibles et invisibles, de cette guerre interminable. Les rues dévastées de Gaza racontent une histoire de douleur, de perte et de désespoir.
Pourtant, des négociations devraient reprendre le 15 août entre Israéliens, Hamas et médiateurs internationaux, dans une tentative désespérée de mettre fin aux hostilités. En parallèle, des discussions sont en cours avec Téhéran pour éviter une escalade après de possibles représailles iraniennes suite à l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran et d’un responsable du Hezbollah à Beyrouth. Ces efforts visent à prévenir une guerre régionale qui pourrait embraser tout le Moyen-Orient. Pendant ce temps, les pays occidentaux renforcent leur soutien à Israël, avec l’envoi d’Awacs par la France et le déploiement de F-22 Raptors américains dans la région.
Au Sud du Liban, les discussions se focalisent désormais sur les 1,3 milliard de {dollars} nécessaires pour couvrir les réparations des destructions passées. Et dans son dernier discours, Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, s’est adapté à cette dialectique qui semble être celle de ses adversaires. S’il a abordé le coût humain pour la inhabitants de Gaza, il a également mis en garde Israël contre les conséquences d’un éventuel conflit généralisé, mettant plutôt l’accent sur le côté pécunier en estimant que les dégâts pourraient s’élever à 130 milliards de {dollars} rien que pour le nord d’Israël. Selon des sources liées au renseignement militaire américain, les estimations des dégâts et du manque à gagner, qui circulaient au début de l’été, sont tout aussi alarmantes : on parle de dommages pouvant atteindre 500 milliards de {dollars} si le conflit venait à se généraliser, incluant non seulement les coûts directs de la guerre, mais aussi les pertes économiques, les destructions d’infrastructures, et les impacts à lengthy terme sur l’ensemble de la région du Moyen-Orient. Un coût justement qui devrait empêcher l’escalade actuelle d’aboutir à la guerre.
Cependant, ce bilan humain semble aujourd’hui invisibilisé, particulièrement depuis les récentes décisions de justice internationales condamnant Israël. Alors que ces décisions auraient pu remettre la query du coût humain au centre du débat, elles semblent plutôt avoir contribué à détourner l’consideration de la communauté internationale, focalisée désormais sur des points plus abstraits, celui du coût d’un conflit, reléguant les souffrances des populations civiles à l’arrière-plan.
Dans ce contexte, l’éventualité d’une escalade majeure, qui pourrait suivre des représailles iraniennes, ajoute une nouvelle dimension à cette équation complexe.
Les États-Unis se retrouvent à négocier un cessez-le-feu à Gaza, non pas seulement pour mettre fin aux hostilités, mais pour éviter que ces représailles n’aient lieu, évitant ainsi un embrasement régional aux conséquences incalculables pour tout le Moyen-Orient juste pour éviter d’assumer le coût induit par un conflit et par le soutien de Washington à Israël et non aux autres pays qui pourraient être aussi potentiellement touchés et meurtris comme déjà l’est Gaza aujourd’hui presque totalement détruite, presque totalement à reconstruire.
Cette perspective montre à quel level les vies humaines à Gaza sont aujourd’hui non seulement dévalorisées, mais également instrumentalisées dans des calculs géopolitiques.