La procureure du Mont-Liban, Ghada Aoun, a récemment relancé sa demande d’entendre l’ancien gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, dans le cadre de plusieurs enquêtes qu’elle mène depuis 2020. Alors que Salamé est actuellement en détention pour des accusations d’appropriation illégale de fonds, Aoun insiste pour que des interrogatoires supplémentaires aient lieu concernant des dossiers majeurs qu’elle a ouverts contre lui, mais qui, jusqu’ici, ont été entravés par des obstacles politiques et institutionnels.
Parmi ces dossiers, elle souligne l’significance de l’enquête sur les prêts frauduleux de 9 milliards de {dollars} accordés par la Banque centrale et les commissions suspectes de 8 milliards de {dollars} liées à la société Optimum, utilisée, selon elle, pour faciliter des détournements de fonds. Aoun critique également l’absence d’exécution des mandats d’arrêt émis à l’encontre de Salamé depuis plusieurs années. Dans une déclaration récente, elle a rappelé que ces affaires, étayées par des preuves solides, n’ont jamais pu aboutir en raison de l’affect exercée par des acteurs politiques puissants, rendant l’intervention des forces de sécurité inefficace.
Elle a qualifié l’arrestation de Salamé d’”événement historique”, mais a souligné qu’il ne s’agit que d’une étape dans un processus plus vaste de lutte contre la corruption. Aoun espère désormais que la justice puisse aller plus loin et demande que l’on permette son interrogation immédiate dans ces dossiers cruciaux, affirmant être prête à se déplacer elle-même là où Salamé est détenu si nécessaire.
Les Enquêtes de Ghada Aoun : Un Fight Persévérant contre les Ingérences
Depuis le début de ses investigations en 2020, Ghada Aoun a été confrontée à des résistances systématiques dans ses efforts pour traduire Riad Salamé en justice. L’un de ses principaux objectifs a été de faire la lumière sur des pratiques financières douteuses à grande échelle, notamment à travers le file des prêts de la BDL. Les enquêtes d’Aoun ont également mis en exergue la complexité des circuits financiers mis en place par Salamé et son entourage pour détourner des fonds publics à des fins privées.
Cependant, malgré la power des preuves accumulées par la procureure, ses enquêtes ont souvent été contrecarrées par des ingérences politiques. Les mandats d’arrêt lancés contre Salamé sont restés sans suite, bloqués par des intérêts qui dépassent le cadre strictement judiciaire. Ces obstructions reflètent l’état d’une scène politique et judiciaire sous forte affect des élites économiques et politiques, qui ont longtemps protégé Salamé, considéré par certains comme une determine clé dans la gestion économique post-guerre civile.
L’Arrestation de Riad Salamé : Un Tournant
Le 4 septembre 2024, l’arrestation de Riad Salamé représente un tournant dans cette saga judiciaire. Après des années de controverse, l’ancien gouverneur est finalement mis en accusation pour détournement de fonds publics, notamment 42 tens of millions de {dollars}, et son rôle présumé dans l’utilisation d’une société, Optimum, pour manipuler les comptes de la Banque du Liban. Ce développement a suscité l’espoir que justice soit enfin rendue dans une affaire qui incarne les dérives d’une gouvernance corrompue et l’effondrement économique du Liban.
Un Lengthy Historique de Défis
Depuis le début des années 2020, Ghada Aoun a concentré ses efforts sur des affaires emblématiques liées à la corruption systémique au sein des establishments financières libanaises, avec Riad Salamé en ligne de mire. Le contexte économique catastrophique du pays, marqué par l’effondrement de la livre libanaise, des restrictions bancaires et une crise de la dette sans précédent, a fait de Salamé la cible principale de la colère populaire.
Malgré cela, Salamé a continué à bénéficier de protections politiques significatives, rendant unimaginable toute poursuite sérieuse jusqu’à récemment. Sa retraite en juillet 2023 et la pression croissante de la communauté internationale, notamment des enquêtes en France, en Allemagne, et au Luxembourg, ont affaibli ces protections. L’arrestation de Salamé en 2024 marque donc un second clé, non seulement pour le système judiciaire libanais, mais aussi pour Ghada Aoun, dont la persévérance est enfin reconnue.