Le chef du Commandement central américain, le général Michael Kurilla, s’est récemment rendu en Israël pour rencontrer le chef de l’armée israélienne, Herzi Halevi, afin de procéder à une évaluation de la state of affairs, selon une déclaration de l’armée israélienne.
Cette visite a principalement porté sur « les menaces actuelles, avec un accent particulier sur celles provenant du Liban et de l’Iran dans l’arène nord », a précisé l’armée israélienne. Kurilla a également visité le Commandement Nord près de la frontière libanaise, accompagné du chef de ce commandement, Ori Gordin. Lors de cette visite, ils ont réalisé une évaluation de la state of affairs et ont reçu un briefing opérationnel, au cours duquel les plans opérationnels israéliens pour le Liban ont été exposés au général Kurilla.
L’armée israélienne a également souligné qu’elle “continuerait à approfondir ses relations avec les forces armées américaines”, en raison de leur “engagement à renforcer la stabilité régionale et la coordination entre les armées.”
Les menaces israéliennes : intimidation ou réalité ?
Les récentes menaces israéliennes d’une opération militaire imminente au Liban ne viseraient cependant qu’à “intimider”, selon des sources diplomatiques citées par le journal al-Joumhouria. Ces menaces seraient également destinées à entraver le récent rapprochement irano-américain, dont les premiers signes se sont matérialisés par un accord en Irak, un accord qui, selon ces mêmes sources, n’aurait pas été conclu sans le feu vert iranien.
Dimanche dernier, le ministre de la Défense irakien a confirmé que l’Irak et les États-Unis s’étaient entendus sur un retrait progressif de la coalition anti-djihadiste menée par les États-Unis, bien qu’aucun accord closing n’ait encore été signé.
Les tensions à la frontière libanaise
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a de son côté annoncé dimanche qu’il avait donné pour instruction à l’armée et aux forces de sécurité de se préparer à modifier la state of affairs à la frontière libanaise, où Israël est impliqué dans des affrontements quasi quotidiens avec le Hezbollah depuis le 8 octobre de l’année dernière.
Ces combats ont déplacé des dizaines de milliers de résidents libanais et israéliens des deux côtés de la frontière. Israël a plusieurs fois juré d’agir, soit par des moyens diplomatiques soit par la guerre, afin de permettre le retour de ses citoyens.
Les violences transfrontalières ont causé la mort de quelque 614 personnes au Liban, principalement des combattants, mais aussi 138 civils, selon un décompte de l’AFP. Côté israélien, y compris dans les hauteurs du Golan annexées, les autorités ont annoncé la mort d’au moins 24 soldats et 26 civils.
L’intensification des échanges de tirs en août
Le 25 août dernier, Israël et le Hezbollah ont échangé des tirs nourris, suscitant brièvement la crainte d’une guerre totale. Ce jour-là, Israël a annoncé que près de 100 avions de guerre avaient mené des frappes aériennes visant des centaines de lance-roquettes à travers le sud du Liban, afin de déjouer une attaque imminente du Hezbollah. De son côté, le Hezbollah a affirmé avoir lancé des centaines de roquettes et de drones sur des bases militaires et de sécurité israéliennes, y compris sur une base de renseignement clé dans la banlieue de Tel Aviv.
Cet échange faisait suite à l’assassinat par Israël de l’un des principaux commandants du Hezbollah, Fouad Shukur, lors d’une frappe aérienne dans la banlieue sud de Beyrouth en juillet. Le Hezbollah avait alors juré de riposter à ce meurtre.
La state of affairs reste donc extrêmement tendue, avec un équilibre précaire entre escalade militaire et pressions diplomatiques, au second où les grandes puissances continuent de jouer un rôle clé dans la stabilisation de la région.