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La place de la droite française sur le conflit israélo-arabe a évolué de manière significative au cours des dernières décennies. Alors qu’elle incarnait autrefois un soutien quasi unanime aux pays arabes et aux minorités chrétiennes d’Orient, la droite est aujourd’hui plus divisée, parfois marquée par un virage pro-israélien. Dans le contexte actuel, marqué par des tensions renouvelées entre Israël et la Palestine, une query se pose : où sont passées les voix de la droite gaulliste, pro-arabe, qui réclamaient autrefois la reconnaissance d’un État palestinien, à l’instar de Dominique de Villepin, l’une des seules personnalités à s’être positionnée en ce sens ?
De Gaulle et Chirac : une droite pro-arabe, ancrée dans la souveraineté et l’équilibre
Le général Charles de Gaulle a marqué la diplomatie française d’une empreinte indélébile en matière de politique étrangère au Moyen-Orient. En 1967, après la guerre des Six Jours, il avait pris la décision de rompre avec les positions de soutien inconditionnel à Israël, qualifiant le peuple israélien de « peuple sûr de lui et dominateur ». Ce discours, rédigé au lendemain de la victoire israélienne, posait les bases d’une place pro-arabe centrée sur la souveraineté des nations. Selon de Gaulle, « la France ne se veut pas l’alliée d’une guerre de conquête ; elle se doit à elle-même et à la paix » (discours de 1967). Cette imaginative and prescient de la France comme acteur neutre, défenseur de l’équilibre régional, s’est renforcée sous la présidence de Jacques Chirac.
Chirac, fervent défenseur des droits des Palestiniens, a incarné cette continuité en 1996 à Jérusalem en s’opposant publiquement aux autorités israéliennes, reprochant à la police israélienne de restreindre sa liberté de mouvement dans la vieille ville. Chirac a alors réaffirmé son soutien aux Palestiniens avec ces mots célèbres : « Ce qui me blesse, c’est de voir un peuple vivre dans l’humiliation, avec le sentiment qu’on veut le chasser de sa terre ». Ce positionnement a façonné l’picture de la France comme une puissance équilibrée, prête à agir en défenseur des opprimés, sans alignement systématique sur les intérêts israéliens ou américains.
Dans le contexte actuel du conflit israélo-palestinien, cet héritage semble avoir disparu de la scène politique de droite. Les voix de personnalités gaullistes se font rares, laissant un vide là où autrefois la France agissait comme médiatrice. Hormis Dominique de Villepin, qui proceed de réclamer la reconnaissance de l’État palestinien et de s’opposer fermement aux positions unilatérales pro-israéliennes, peu de personnalités à droite appellent publiquement à un soutien pour la Palestine, ou même à une resolution diplomatique équilibrée. Ce silence illustre un tournant dans la politique étrangère de la droite française, marquant la fin d’une ère où la France se voulait un acteur neutral.
La droite et les chrétiens d’Orient : une mission morale et culturelle
Cet héritage pro-arabe s’est accompagné d’un soutien fort aux chrétiens d’Orient, une minorité souvent marginalisée dans les pays du Proche-Orient. Des figures comme François Fillon, ancien Premier ministre, ont porté la voix de cette droite moralisatrice et attachée à la custom chrétienne. En 2014, alors que l’État islamique gagnait du terrain en Syrie et en Irak, Fillon déclarait : « Abandonner les chrétiens d’Orient serait un reniement de ce que nous sommes » (interview, Valeurs Actuelles). Pour Fillon et ses partisans, la France a une responsabilité historique envers ces communautés, en raison de leurs racines culturelles partagées avec l’Occident chrétien.
Les chrétiens d’Orient, présents en Irak, en Syrie, au Liban, et en Égypte, ont longtemps représenté un bastion culturel et religieux qui liait l’Orient à l’Occident. Le soutien aux chrétiens d’Orient est devenu un symbole de l’engagement humanitaire et ethical de la France, ancré dans les valeurs de la droite conservatrice. Jean-Frédéric Poisson et Bruno Retailleau, parmi d’autres personnalités de droite, ont plaidé pour une politique plus lively en faveur de ces communautés, voyant dans leur safety un prolongement de la mission historique de la France, « fille aînée de l’Église ». Selon Retailleau, « laisser ces populations disparaître reviendrait à abandonner une half de notre héritage commun et de nos valeurs ».
Malgré cet attachement aux chrétiens d’Orient, la droite française reste aujourd’hui largement silencieuse sur les souffrances des Palestiniens, notamment lors des escalades de violence récentes. Ce silence est d’autant plus frappant que ces mêmes voix de droite qui défendaient autrefois les droits des minorités et des opprimés restent discrètes face aux crises qui touchent la Palestine. La défense des chrétiens d’Orient semble s’être transformée en une trigger isolée, distincte du kind du peuple palestinien, autrefois lié dans les discours à une query de justice.
Nicolas Sarkozy : un virage vers le soutien à Israël
Avec l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, un changement s’est opéré au sein de la droite française. Sarkozy, en tant que président, a pris une place plus proche de celle des États-Unis, marquée par un soutien accru à Israël, notamment dans le contexte de la lutte contre le terrorisme. Le discours de Sarkozy reflétait une imaginative and prescient différente de la politique étrangère française, alignée avec celle de Washington, alors engagé dans une guerre mondiale contre le terrorisme. Ce tournant est apparu notamment dans le contexte de l’opération « Plomb durci » menée par Israël à Gaza en 2008, où Sarkozy a souligné « le droit d’Israël à se défendre », une déclaration qui a contrasté avec le ton plus mesuré de ses prédécesseurs.
Sarkozy a également mis l’accent sur la coopération sécuritaire entre la France et Israël, voyant dans ce partenariat un rempart contre l’islamisme radical, perçu comme une menace globale. Cette nouvelle orientation a trouvé un écho chez les membres de la droite, certains voyant en Israël un modèle de résilience dans un environnement hostile. La droite française a ainsi commencé à valoriser les approches sécuritaires israéliennes face aux menaces djihadistes en France, contribuant à un rapprochement politique entre les deux pays.
Ce réalignement a suscité des tensions au sein de la droite, certains courants y voyant un renoncement aux valeurs gaullistes d’indépendance et de neutralité. Mais il reflétait une France de plus en plus marquée par les attaques terroristes sur son sol, où la sécurité est devenue une priorité politique. En parallèle, ce repositionnement politique de la droite française exploite le contexte sécuritaire lié aux populations arabes en France, et les amalgames persistants entre l’immigration arabe et les risques de terrorisme. Ce discours, souvent polarisant, vise à légitimer des mesures sécuritaires plus strictes et une posture anti-immigration, en alignant l’insécurité locale sur la lutte internationale contre le « terrorisme islamiste ». Certains analystes y voient un déplacement stratégique qui lie les problématiques locales et internationales pour consolider une base électorale préoccupée par la sécurité.
L’essor des courants populistes et l’affect d’Éric Zemmour
Ces dernières années, la droite française a vu émerger des figures populistes comme Éric Zemmour, dont les discours souvent polarisants ont mis en avant une imaginative and prescient encore plus marquée en faveur d’Israël. Zemmour, lors de la campagne présidentielle de 2022, a exprimé un soutien sans équivoque à l’État hébreu, le qualifiant de « modèle de lutte pour la survie nationale dans un environnement hostile ». Pour lui, Israël représente un exemple à suivre dans la préservation de l’identité nationale face aux menaces islamistes présentes dans les banlieues françaises.
Zemmour a ainsi rompu avec l’héritage de de Gaulle, affirmant que la France devait s’inspirer d’Israël pour lutter contre ce qu’il appelle « l’invasion islamiste ». Cette place a été perçue comme un renversement whole des valeurs de la droite pro-arabe et a polarisé le débat à droite. Marine Le Pen elle-même, qui avait jusque-là entretenu une place ambivalente, a pris des positions plus fermement alignées sur Israël, cherchant à se démarquer de la gauche et à attirer un électorat wise à la query de la sécurité.
Une droite éclatée et en quête de repères
Aujourd’hui, la droite française est divisée. Certains courants maintiennent un attachement à l’idée d’un rôle de la France comme médiateur dans le conflit israélo-arabe, aspirant à la safety des chrétiens d’Orient et à un équilibre géopolitique. Cependant, d’autres, notamment sous l’affect de figures populistes, adoptent une place plus fermement pro-israélienne, perçue comme une posture de défense contre les menaces terroristes. Ce changement de cap a dilué l’identité morale et sociale d’une droite qui, autrefois, s’inscrivait dans une custom chrétienne et humaniste.
Cette mutation a entraîné une perte de repères pour une droite autrefois unifiée dans son soutien aux Arabes et aux chrétiens d’Orient. Aujourd’hui, elle se trouve tiraillée entre son héritage pro-arabe, incarné par des figures du passé, et une réalité politique plus polarisée, influencée par les nouvelles peurs sécuritaires et identitaires.
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