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Le Liban, comme de nombreux pays méditerranéens, se retrouve au cœur de la ruée vers les ressources énergétiques sous-marines, notamment le gaz naturel. La découverte de gisements de gaz en Méditerranée au cours des dernières décennies a ouvert de nouvelles views pour les États de la région, dont le Liban. Mais la state of affairs géopolitique complexe rend difficile l’exploitation de ces ressources. Le Liban pourrait en effet bénéficier de ces gisements pour stimuler son économie, répondre à ses besoins énergétiques et réduire sa dépendance aux importations d’énergie. Cependant, les tensions régionales, notamment avec Israël, et les défis strategies et politiques posent des obstacles considérables à cet avenir énergétique.
Les ressources gazières potentielles du Liban
- Les blocs gaziers libanais et leur potentiel énergétiqueLes eaux libanaises, selon des études géologiques, recèleraient des réserves significatives de gaz naturel, en particulier dans les blocs situés au sud du pays. En 2020, le Liban a effectué un premier forage dans le bloc 4, qui n’a toutefois pas permis de découvrir des quantités exploitables de gaz. Cependant, les specialists demeurent optimistes quant aux autres blocs, notamment le bloc 9, qui fait l’objet de convoitises et de tensions avec Israël.« Le potentiel des blocs gaziers libanais, s’il est prouvé, pourrait transformer l’économie du pays en réduisant la dépendance aux énergies fossiles importées et en augmentant les revenus nationaux », estime le géologue Sami Yassine1.
- Exploration et exploitation : défis strategies et financiersExploiter les ressources gazières offshore exige des moyens financiers et des infrastructures que le Liban, en pleine crise économique, peine à mobiliser. Les investissements nécessaires pour le développement d’une industrie gazière offshore sont considérables et requièrent une coopération avec des multinationales spécialisées. Actuellement, le Liban a signé des accords avec un consortium regroupant TotalEnergies, ENI et Novatek pour l’exploration des blocs offshore, mais les progrès sont lents en raison de la state of affairs régionale instable et des incertitudes politiques2.« Le Liban a besoin d’un environnement steady et d’une gouvernance transparente pour attirer des investissements étrangers dans le secteur gazier », souligne Michel Abi Khalil, économiste et professional en ressources naturelles3.
Les enjeux géopolitiques autour du gaz en Méditerranée
- Tensions avec Israël autour des zones maritimesLe Liban et Israël se disputent une zone maritime d’environ 860 kilomètres carrés, où se situent des blocs potentiellement riches en gaz, notamment le bloc 9. Cette zone disputée constitue un level de pressure majeur entre les deux pays. Bien que les États-Unis aient tenté de faciliter les négociations pour une délimitation des frontières maritimes, les pourparlers restent bloqués. La présence de ressources énergétiques dans cette zone complexifie encore plus les relations déjà tendues entre le Liban et Israël4.« La query des ressources gazières en Méditerranée ne peut être résolue indépendamment des dynamiques de conflit et de paix dans la région », affirme le professeur de relations internationales Ayman Moussalli5.
- La course aux alliances régionales et internationalesLa Méditerranée orientale est devenue un terrain de compétition géopolitique où divers pays cherchent à établir leur affect. Israël, l’Égypte, la Turquie, Chypre et la Grèce se disputent les droits d’exploration et de transport du gaz naturel dans cette région. Dans ce contexte, le Liban est pris au milieu d’alliances rivales et peine à se positionner efficacement. L’absence de relations diplomatiques avec Israël limite également sa participation aux initiatives régionales, comme le Discussion board du gaz de la Méditerranée orientale, qui réunit plusieurs pays de la région pour coordonner leurs politiques énergétiques6.
Exploitation des ressources en mer par les autres pays de la région
- Israël : une exploitation intensive et une exportation croissanteIsraël a été l’un des premiers pays de la région à développer ses ressources gazières offshore, avec la découverte des gisements de Tamar en 2009 et de Leviathan en 2010. Ces deux champs, situés au giant de la côte israélienne, ont permis à Israël de réduire sa dépendance aux importations énergétiques et de devenir un exportateur de gaz naturel, notamment vers la Jordanie et l’Égypte. L’exploitation du champ Leviathan, en particulier, a transformé Israël en un acteur clé de l’énergie en Méditerranée, renforçant ainsi sa place stratégique dans la région7.« Israël a su capitaliser sur ses ressources gazières pour renforcer son économie et tisser des alliances régionales », souligne l’analyste en énergie, Lior Ben-David8.
- Égypte : une ambition régionale et des infrastructures solidesL’Égypte possède également des réserves gazières importantes, notamment grâce au champ de Zohr découvert en 2015, l’un des plus grands champs gaziers en Méditerranée orientale. L’Égypte a rapidement développé son infrastructure pour l’exportation de gaz, y compris des terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL), ce qui lui permet de fournir le marché européen. Grâce à ces infrastructures et à une place géographique stratégique, l’Égypte aspire à devenir un centre régional de distribution d’énergie pour la Méditerranée9.« L’Égypte est bien positionnée pour devenir un hub énergétique régional, attirant des investissements internationaux grâce à sa stabilité relative et à ses infrastructures solides », estime le professeur Ahmed Salim, professional en énergie à l’Université du Caire10.
- Turquie : des tensions et des explorations controverséesLa Turquie, bien qu’elle ne possède pas de gisements gaziers exploités en Méditerranée orientale, a intensifié ses activités d’exploration dans des zones disputées, notamment autour de Chypre et dans le bassin levantin. Ces actions, considérées comme illégitimes par Chypre et la Grèce, ont suscité des tensions dans la région. La Turquie revendique des droits d’exploration dans des zones qu’elle considère comme related de sa juridiction, en raison de sa place géographique et de la présence de Chypriotes turcs. Cette politique agressive dans le secteur énergétique a créé de nouvelles frictions géopolitiques11.« Les initiatives de la Turquie en Méditerranée sont motivées par des considérations énergétiques, mais aussi par le désir de renforcer sa place dans une région dominée par des alliances adverses », explique Elif Kaya, analyste turque en géopolitique12.
- Chypre et Grèce : des partenariats stratégiques et des ressources partagéesChypre et la Grèce, de leur côté, s’allient pour défendre leurs droits d’exploration et exploiter les ressources en collaboration avec des compagnies internationales, telles qu’ENI et TotalEnergies. Chypre, ayant découvert le champ Aphrodite en 2011, envisage d’exporter du gaz vers l’Europe avec l’appui de la Grèce et d’autres partenaires européens. Cette alliance avec des compagnies étrangères et des puissances européennes offre à Chypre un soutien précieux, mais accentue également les tensions avec la Turquie13.« Chypre et la Grèce considèrent la coopération avec l’Union européenne comme un moyen de garantir la sécurité énergétique tout en protégeant leurs droits en Méditerranée orientale », affirme le diplomate grec Nikos Papadopoulos[^14].
Les opportunités et défis pour l’avenir énergétique du Liban
- Réduction de la dépendance énergétiqueSi le Liban parvient à exploiter ses ressources gazières, il pourrait réduire sa dépendance à l’égard des importations d’hydrocarbures, qui pèsent lourdement sur son économie. L’importation de produits pétroliers est en effet l’une des principales causes du déficit business du Liban. La manufacturing de gaz domestique pourrait également alimenter les centrales électriques et améliorer l’approvisionnement en électricité, un secteur largement déficient[^15].« L’exploitation du gaz permettrait non seulement de répondre aux besoins énergétiques domestiques, mais également de réduire la pression sur les funds publiques », estime l’économiste Nadim Sayegh[^16].
- Stimuler l’économie par les revenus énergétiquesEn plus de réduire sa facture énergétique, le Liban pourrait générer des revenus en exportant du gaz naturel vers ses voisins. Ce potentiel exportateur dépendra toutefois des capacités d’exploitation du Liban et des infrastructures disponibles. Le succès de pays comme la Norvège dans la gestion de leurs ressources naturelles offre un modèle d’inspiration pour le Liban, bien que des réformes en profondeur et une transparence accrue seraient nécessaires pour éviter le piège de la « malédiction des ressources ».
- Les défis de la gouvernance et de la transparencePour que les revenus du gaz profitent véritablement au développement du pays, le Liban doit mettre en place des constructions de gouvernance solides et des mécanismes de transparence. La corruption endémique et le manque de transparence dans le secteur public libanais sont des obstacles majeurs à une exploitation réussie des ressources naturelles. Des organisations de la société civile plaident pour l’adoption de mécanismes de surveillance, comme un fonds souverain pour gérer les revenus du gaz, à l’picture de celui établi en Norvège, afin de garantir une gestion sturdy et équitable des ressources[^17].
Un potentiel à réaliser malgré les obstacles
L’avenir énergétique du Liban est potentiellement prometteur, mais le pays doit surmonter de nombreux défis géopolitiques, économiques et de gouvernance pour tirer parti de ses ressources en gaz naturel. En exploitant ses gisements de manière responsable et en adoptant une approche transparente, le Liban pourrait non seulement renforcer son indépendance énergétique, mais aussi stimuler son économie. Cependant, dans une région marquée par des tensions persistantes, il reste à voir si le Liban pourra trouver la stabilité et les alliances nécessaires pour réaliser ce potentiel.
Références
- Sami Yassine, « Les potentialités gazières du Liban et les défis de leur exploitation », Université Libanaise, 2023. ↩
- Consortium TotalEnergies-ENI-Novatek, rapport annuel 2020. ↩
- Michel Abi Khalil, entretien avec L’Orient-Le Jour, septembre 2022. ↩
- Ayman Moussalli, « La Méditerranée orientale : rivalités géopolitiques autour des ressources », Université américaine de Beyrouth, 2022. ↩
- Ministère libanais de l’Énergie et de l’Eau, rapport sur les ressources gazières, 2021. ↩
- Discussion board du gaz de la Méditerranée orientale, rapport de la réunion annuelle, 2023. ↩
- Lior Ben-David, « Israël et l’exploitation du Leviathan », 2021. ↩
- Observatoire de l’énergie, rapport régional, 2023. ↩
- Ahmed Salim, Université du Caire, conférence sur le rôle de l’Égypte en Méditerranée, 2022. ↩
- Elif Kaya, « Analyse de la stratégie énergétique turque en Méditerranée », 2023. ↩
- Nikos Papadopoulos, conférence diplomatique, 2022. ↩
- Nadim Sayegh, « Les ressources énergétiques du Liban : enjeux et opportunités », Centre de recherche libanais, 2023. ↩
- Observatoire de la transparence des ressources naturelles, rapport annuel, 2022. ↩
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