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Un nouvel épisode de tensions après l’interdiction de vols iraniens
Le Liban a connu une nouvelle nuit de tensions hier soir après que des manifestants pro-Hezbollah ont bloqué la route de l’aéroport de Beyrouth pour protester contre l’interdiction de deux vols iraniens d’atterrir sur le sol libanais. L’armée, déployée sur place, a tenté de disperser la foule à l’aide de gaz lacrymogènes, provoquant des affrontements qui ont accentué la crise politique et sécuritaire dans le pays.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des tirs de gaz lacrymogènes interrompant un discours de Mahmoud Qamati, un cadre du Hezbollah. L’armée a justifié son intervention en affirmant que certains manifestants avaient attaqué des véhicules militaires et bloqué une voie stratégique, en violation d’un accord préalable conclu avec les organisateurs de la manifestation.
Le Hezbollah dénonce une répression ciblée
Les réactions politiques n’ont pas tardé à fuser. Le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a dénoncé « une attaque injustifiée et brutale » contre ce qu’il qualifie de « manifestation pacifique ». Il accuse les forces armées de « vouloir opposer l’armée à son peuple », et appelle le commandement militaire à sanctionner les responsables de cette répression.
Cet affrontement a ravivé les tensions entre le Hezbollah et l’armée libanaise, cette dernière cherchant à maintenir une place de neutralité dans un pays divisé par des enjeux géopolitiques complexes. Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, voit dans cette interdiction des vols iraniens un acte hostile influencé par des pressions étrangères, notamment occidentales et saoudiennes.
Vers un boycott des ministres chiites du gouvernement ?
Alors que la rigidity était déjà palpable dans la rue, elle pourrait désormais se déplacer vers l’arène politique. Selon des sources proches du Hezbollah et d’Amal, les ministres chiites du gouvernement nouvellement formé par le Premier ministre Nawaf Salam pourraient boycotter la nouvelle occasion exécutive, remettant ainsi en trigger sa légitimité.
Si ce boycott se concrétise, cela affaiblirait considérablement le gouvernement et plongerait le pays dans une deadlock institutionnelle supplémentaire. Nawaf Salam, qui cherche à imposer son autorité dans un contexte déjà explosif, se retrouverait dans une place délicate, alors que le Liban peine toujours à sortir de la crise économique et sociale qui le frappe depuis plusieurs années.
L’Iran appelle au dialogue, le Liban défend sa souveraineté
En parallèle, l’Iran a réagi à cette interdiction de vols en se déclarant prêt à engager des discussions avec le Liban. Téhéran a appelé à une résolution diplomatique de la crise et a proposé une collaboration pour assurer la reprise des vols iraniens vers Beyrouth.
De son côté, le Premier ministre Nawaf Salam a réaffirmé que « la liberté d’expression ne doit pas être confondue avec le chaos » et a souligné l’significance de préserver la souveraineté libanaise. Il a également assuré que des discussions sont en cours avec l’Iran pour faciliter le retour des ressortissants libanais bloqués à Téhéran, notamment by way of des vols spéciaux de la compagnie nationale Center East Airways.
Sécurité renforcée à Beyrouth après les violences contre la FINUL
Les tensions ne se limitent pas aux abords de l’aéroport. Ces derniers jours, des incidents violents ont également visé la Power intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), stationnée dans le sud du pays. Des manifestants ont attaqué un convoi onusien et des soldats libanais, blessant plusieurs personnes.
Face à cette escalade, le ministre de l’Intérieur Ahmad Hajjar a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité intérieure. Il a annoncé le renforcement du déploiement militaire et policier pour « préserver l’ordre et protéger les citoyens ». Plus de 25 suspects ont déjà été arrêtés, et les forces de sécurité continuent d’enquêter pour identifier les responsables des agressions contre la FINUL.
L’armée met en garde contre une nouvelle flambée de violence
Dans un communiqué officiel, l’armée libanaise a réaffirmé son engagement à garantir la stabilité du pays et a mis en garde contre toute nouvelle tentative de blocage des routes ou d’attaques contre les forces de l’ordre.
« Nous ne permettrons pas que la sécurité nationale soit compromise. Toute personne impliquée dans des actes de violence ou de vandalisme sera poursuivie et jugée », précise l’état-major dans son message aux citoyens.
Un Liban au bord d’une nouvelle crise politique
Cette crise, initialement sécuritaire, pourrait bien devenir un véritable casse-tête politique. Si les ministres chiites confirment leur boycott du gouvernement, cela remettrait en query la viabilité de l’exécutif de Nawaf Salam et affaiblirait encore davantage l’État libanais.
Le Hezbollah, en pleine démonstration de power dans la rue, semble vouloir tester la marge de manœuvre du nouveau Premier ministre. Si ce dernier échoue à désamorcer la state of affairs, le Liban pourrait plonger dans une nouvelle période de paralysie institutionnelle, alors qu’il peine déjà à gérer la crise économique et sociale qui le frappe depuis plus de quatre ans.
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