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Dernier volet de notre série d’interviews à l’event de la Semaine jésuite, avec le témoignage de Mme Carole Nehmé. La directrice du Centre de recherches et d’études arabes (CREA), qui enseigne également « Les valeurs de l’USJ », intervenait comme « maîtresse de cérémonie » lors de la soirée inaugurale qui a rassemblé plus de 500 personnes. Nous reproduisons son mot d’accueil après cet entretien.
Que représente pour la femme et la laïque que vous êtes la Semaine des jésuites ?
Il est vital de souligner que la Semaine des jésuites ne se résume pas à un événement religieux. Que l’on soit laïc ou non ne fait donc aucune différence. Il s’agit avant tout d’un espace de dialogue, où se confrontent les valeurs qui nous unissent à l’USJ. C’est un terrain commun, une rencontre entre laïcs, religieux, et personnes de toutes croyances, voire sans croyance. C’est aussi une event d’explorer la faculté de discernement propre aux jésuites, une pratique essentielle dans notre manière d’enseigner et d’agir au quotidien.
Quel est le plus grand intérêt d’un événement comme celui-là ?
Cet événement nous pousse à réfléchir au-delà du cadre académique, et des préoccupations du quotidien. Il nous rappelle que l’éducation ne se limite pas à la transmission de connaissances. L’enseignement vise à former des têtes bien faites, mais aussi des individus responsables et engagés. La Semaine jésuite est aussi une invitation à questionner nos choix, nos valeurs personnelles et à réfléchir sur notre rôle, tant au sein de l’université que dans la société en général.
En quoi cela est-il plus vrai au cours de cette semaine que tout au lengthy de l’année ?
Cette semaine se déroule juste avant la fête patronale de l’université, la Saint-Joseph, ce qui fait un second de préparation, une pause dans le rythme effréné de nos vies pour prendre du recul et réfléchir. C’est l’event d’une relecture de nos actions.
En tant que maîtresse de cérémonie vous avez travaillé sur toutes les personnes et le documentaire que vous avez présentés, sur le Chœur Philokalia qui était là : qu’est-ce que vous retenez ?
Il y a un fil conducteur dans tout cela que j’ai souligné dans le mot d’accueil : tous ces intervenants cherchent à donner du sens à leur engagement. Au-delà des mots, ce sont leurs actions qui comptent. Leur travail va au-delà du easy discours, ils agissent concrètement. En particulier, cette édition de la Semaine jésuite est un hommage au P. Jean Ducruet, sj, dont l’héritage et l’affect continuent de résonner au sein de notre communauté. Il a profondément marqué notre establishment, et cet événement est une manière de lui rendre hommage.
Une selected très précise qui vous a marquée ?
Le sentiment d’appartenance. Malgré toutes nos différences, malgré les épreuves, notre level commun reste notre establishment, l’USJ.
En cette année 2025 qui marque les 150 ans, plusieurs événements et manifestations sont organisés. Vous étiez la maîtresse de cérémonie, mais vous êtes aussi professeur et directrice du CREA, sentez-vous les étudiants – qui n’étaient pas très nombreux en proportion – concernés, motivés ou indifférents face à cette actualité ?
La soirée inaugurale était un hommage au père Ducruet, donc il y avait principalement des personnes qui l’avaient connu, côtoyé. Cela a créé un mélange de réactions. L’histoire ne passionne pas d’emblée les personnes. Mais une fois que les étudiants se sentent impliqués, qu’ils comprennent qu’ils sont les héritiers d’une establishment de renom qu’est l’Université Saint-Joseph, la motivation est présente.
Les sentez-vous concernés ?
Comme je l’ai déjà dit, il y a un mélange. Certains étudiants, particulièrement ceux engagés dans des golf equipment sociaux de l’USJ ou à l’aumônerie, sont enthousiastes et mobilisés. D’autres le sont moins, mais grâce à l’UE « Les valeurs de l’USJ », nous avons pu sensibiliser ceux qui n’ont pas encore pleinement conscience de l’histoire de leur université.
Le père Jad Chebli précisait que c’était une matière obligatoire.
C’est une formation générale, donc obligatoire, oui.
Cela vous paraît-il une bonne idée ?
Oui, c’est une excellente idée. Cette unité d’enseignement n’est pas une forme de catéchèse, mais un véritable espace de dialogue. À l’université, les étudiants ont besoin d’un lieu où ils peuvent discuter, échanger et comprendre qu’il existe des valeurs communes, indépendamment de leur faith.
Quelles sont ces valeurs ?
Elles sont neuf, mais je tiens à souligner l’significance de la triple tâche : la formation professionnelle, culturelle et spirituelle des étudiants. Ces valeurs sont essentielles pour permettre à nos étudiants d’être non seulement des consultants dans leur domaine, mais aussi des citoyens responsables.
Remark vous situez-vous par rapport à ces manifestations ?
En tant que directrice du CREA, et enseignant-chercheur, ce n’est pas seulement une célébration, mais aussi un second pour réaffirmer notre identité et redéfinir nos objectifs. C’est un second où on prend du recul et on réfléchit sur l’avenir. En ce qui me concerne, l’avenir du CREA se trouve dans la valorisation de la langue arabe et du libanais, que ce soit au Liban ou au sein de la diaspora.
Pourquoi ?
Il est vital de préserver sa langue, automobile elle est un pilier de notre identité. Mon objectif est de rejoindre la diaspora libanaise. Avec plus de 16 hundreds of thousands de Libanais dans le monde, je pense qu’il est essential de préserver la langue pour que les jeunes générations ne perdent pas leur connexion à leurs racines.
Est-ce une spécificité de l’USJ d’accorder une significance à l’arabe et au libanais ?
L’USJ est souvent perçue comme un bastion de la francophonie, et c’est vrai que la francophonie est essentielle. Mais l’une des valeurs fondamentales de notre establishment est le trilinguisme : le français, l’arabe et l’anglais. C’est cette richesse linguistique qui nous distingue et qui reflète une ouverture sur le monde.
Ce n’est pas l’picture que l’on a à l’extérieur.
Effectivement. C’est précisément ce style de cérémonie et de célébration qui nous permettent de reconsidérer nos choix et de mieux communiquer sur ces valeurs essentielles.
Quelle spécificité recouvre le fait d’enseigner dans une université jésuite ?
Enseigner dans une université jésuite, c’est offrir plus qu’un easy savoir. C’est accompagner les étudiants dans le développement de leur esprit critique, leur capacité à accepter les différences et à exercer un discernement éclairé.
N’est-ce pas le cas dans d’autres universités ?
La spécificité de l’USJ réside dans l’accent particulier qu’elle met sur le discernement et sur la présence de Dieu dans nos vies, une approche qui s’encourage de saint Ignace de Loyola. Bien sûr, d’autres établissements peuvent prôner un enseignement de qualité, mais ici nous mettons un accent particulier sur ces valeurs.
Concrètement, remark cela se manifeste-t-il dans un cours ?
Je ne peux parler pour d’autres establishments, mais ici, à l’USJ, ce sentiment d’appartenance est palpable. Le recteur, le P. Daccache, sj, s’efforce de bâtir une véritable communauté universitaire, une Universitas. Nous avons une imaginative and prescient globale et ouverte, présente non seulement au Liban mais dans de nombreux pays, ce qui enrichit cette expérience. Et puis, avec ses différents campus à Tripoli, à Zahlé, à Saïda, en Côte d’Ivoire, à Dubaï, l’USJ montre qu’elle va vers l’autre. Nous sommes présents partout. C’est une richesse.
Nous sommes dans l’année de l’Espérance. Votre espérance pour l’USJ et au-delà ?
Mon espérance pour l’USJ et au-delà est plus d’équité. La justice est importante mais l’équité va plus loin. L’équité permet de répondre aux besoins spécifiques de chacun, de considérer les différences et d’agir en conséquence pour que tout le monde ait les mêmes probabilities de succès.
Mot d’accueil prononcé par Mme Carole Nehmé, lors de la soirée inaugurale de la Semaine jésuite 2025
Imaginez un prompt… nous sommes en 1875, un temps suspendu où l’avenir se dessine. Une poignée d’étudiants, quelques professeurs, une imaginative and prescient : transmettre le savoir, éclairer les esprits, former des générations prêtes à relever les défis du monde.
Les années passent. L’Université Saint-Joseph de Beyrouth grandit, traverse des crises, affronte des tempêtes. Mais elle ne sombre pas. Au contraire, elle s’aguerrit. Chaque épreuve forge son âme, chaque génération y laisse son empreinte et construit pierre après pierre ce que nous célébrons aujourd’hui : une establishment de 150 ans.
Un siècle et demi… Ce n’est pas juste une longue histoire. C’est une promesse tenue. Une excellence affirmée, et surtout éprouvée par le temps, incarnée par des milliers d’étudiants, d’enseignants et de chercheurs qui ont fait de cette université un repère, un phare.
Ce soir, nous ne fêtons pas un anniversaire ordinaire. Nous célébrons un héritage vivant. Une mission en perpétuelle évolution, un flambeau transmis de génération en génération. Ce flambeau qu’il nous appartient de garder allumé.
Bienvenue donc à la 6e édition de la Semaine jésuite 2025, dernier volet du triptyque qui retrace le parcours de la Compagnie de Jésus au Liban. Ce chapitre rend hommage à ceux qui ont tout donné pour faire de cette establishment une supply intarissable d’Espérance. Nous honorons plus particulièrement la mémoire du P. Jean Ducruet qui a su marquer de son sceau l’histoire de l’Université.
Une histoire dont chacun d’entre vous peut écrire les prochaines lignes en ne perdant pas de vue l’exhortation du pape François : « À nous, disciples du Seigneur, il est demandé de trouver en Lui [Dieu] notre plus grande espérance et de la porter sans tarder, comme des pèlerins de la lumière dans les ténèbres du monde ».
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