Avant la création de l’État d’Israël en 1948, les puissances occidentales, en particulier la France, la Russie et dans une moindre mesure le Royaume-Uni, jouaient un rôle essential dans le soutien et la safety des chrétiens d’Orient. Ce soutien se manifestait sous diverses formes, allant de la safety militaire et diplomatique à l’établissement d’establishments éducatives prestigieuses, en passant par des initiatives politiques et culturelles visant à garantir la survie et l’affect des minorités chrétiennes dans une région dominée par l’Empire ottoman et, plus tard, par des États majoritairement musulmans.
La création d’écoles et d’universités : un pilier du soutien aux chrétiens d’Orient
L’une des manières les plus marquantes dont ce soutien s’est exprimé a été la fondation d’establishments éducatives destinées à élever le niveau de vie et d’éducation des chrétiens d’Orient. Deux des exemples les plus emblématiques de ce soutien éducatif sont l’Université Américaine de Beyrouth (AUB) et l’Université Saint-Joseph (USJ). Ces deux universités ont joué un rôle central dans l’ascension sociale des élites chrétiennes au Liban et dans l’ensemble du Moyen-Orient.
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L’Université Américaine de Beyrouth (AUB)
Fondée en 1866 par des missionnaires protestants américains, l’AUB a rapidement évolué d’une petite école médicale à une université de renommée mondiale. Elle a offert à la communauté chrétienne une éducation de haute qualité, tout en jouant un rôle clé dans la diffusion des valeurs et des sciences occidentales dans la région. Bien que non exclusivement chrétienne, l’AUB a accueilli de nombreux étudiants issus des élites chrétiennes libanaises et syriennes, renforçant ainsi la place socio-économique de ces communautés dans des sociétés en pleine mutation.
L’AUB est également devenue un pont entre l’Orient et l’Occident, en exposant ses étudiants à des idées modernes qui ont souvent façonné les débats politiques et sociaux dans la région. En formant des générations de professionnels et de leaders d’opinion, l’AUB a contribué à renforcer la présence chrétienne au Moyen-Orient, en particulier au Liban, où les chrétiens maronites ont longtemps joué un rôle dominant.
L’Université Saint-Joseph (USJ)
L’Université Saint-Joseph, fondée en 1875 par les Jésuites français, a eu un impression tout aussi profond. En tant qu’establishment catholique, elle s’est concentrée sur l’éducation des chrétiens maronites et autres catholiques de ceremony oriental, mais elle a également accueilli des étudiants musulmans et druzes, favorisant ainsi un dialogue interreligieux dans un cadre académique. L’USJ a formé une grande partie de l’élite politique, économique et intellectuelle du Liban, et son affect s’étend à travers tout le Moyen-Orient. Son rôle a été particulièrement necessary pour maintenir le lien culturel et religieux entre la France et le Levant, servant de rempart contre l’islamisation croissante de la région et de garant des intérêts des chrétiens d’Orient.
L’impression sur la société chrétienne
La création de ces establishments éducatives a eu un impression profond sur les communautés chrétiennes. Elles ont permis de maintenir une affect chrétienne dans des sociétés où les musulmans étaient majoritaires, tout en offrant aux chrétiens un capital culturel et social qui leur permettait de s’imposer dans les affaires publiques, le commerce et la diplomatie. Ces universités étaient également des lieux où les chrétiens pouvaient entretenir des liens avec l’Occident, renforçant ainsi leur place comme des médiateurs entre les puissances occidentales et le monde arabe.
Le soutien politique : une alliance qui s’érode
Le rôle historique de la France
Pendant plusieurs siècles, la France a été perçue comme la protectrice des chrétiens d’Orient, notamment des catholiques maronites au Liban. Ce rôle remonte aux « Capitulations » de l’Empire ottoman, qui accordaient à la France une autorité pour défendre les chrétiens catholiques dans les territoires ottomans. Ce rôle de protecteur s’est manifesté à plusieurs reprises, notamment en 1860, lorsque la France, sous Napoléon III, a envoyé des troupes au Liban pour protéger les maronites contre des massacres perpétrés par des Druzes.
Ce soutien politique s’est intensifié pendant la période du mandat français sur le Liban et la Syrie (1920-1943), où la France a activement soutenu les chrétiens, notamment en redessinant les frontières du Grand Liban pour créer un État à majorité chrétienne. Le système politique libanais, basé sur un partage confessionnel du pouvoir, a ainsi permis aux chrétiens de maintenir des positions dominantes dans la politique et l’économie du pays, avec un président chrétien maronite à la tête de l’État.
Le déclin du soutien après la création d’Israël
Toutefois, après la Seconde Guerre mondiale et, en particulier, après la création de l’État d’Israël en 1948, le soutien des puissances occidentales aux chrétiens d’Orient a progressivement décliné. La fondation d’Israël a marqué un tournant dans les priorités géopolitiques de l’Occident, qui s’est tourné vers la défense de l’État juif face aux hostilités des pays arabes. Les chrétiens d’Orient, autrefois protégés par la France et la Russie, ont vu leur significance stratégique diminuer dans ce nouveau contexte où la query israélo-palestinienne dominait l’agenda politique worldwide.
Le soutien politique des puissances occidentales s’est estompé au revenue d’une realpolitik focalisée sur la sécurité d’Israël et la gestion des relations avec les États arabes majoritairement musulmans. Les chrétiens d’Orient se sont ainsi retrouvés marginalisés, pris entre deux mondes, celui de l’Occident qui les avait protégés pendant des siècles, et celui du Moyen-Orient, où l’ascension de mouvements nationalistes et islamistes rendait leur place de plus en plus précaire.
Nostalgie du soutien occidental : frustration et désillusion
Aujourd’hui, de nombreux chrétiens d’Orient ressentent une profonde nostalgie du soutien autrefois prodigué par l’Occident. Cette nostalgie est nourrie par un sentiment d’abandon face à la montée de l’islamisme dans la région et au péril représenté par le conflit israélo-palestinien, qui a transformé la géopolitique du Moyen-Orient depuis 1948. Alors que les chrétiens d’Orient étaient autrefois considérés comme des alliés naturels de l’Occident dans une région instable, ils se sentent aujourd’hui oubliés par ces mêmes puissances qui ont redirigé leur consideration et leurs ressources vers la safety d’Israël et la lutte contre les forces islamistes.
La montée de l’islamisme et ses conséquences
Depuis les années 1970, la montée de l’islamisme politique, avec des mouvements tels que les Frères musulmans en Égypte, le Hezbollah au Liban et plus récemment Daech en Irak et en Syrie, a exacerbé les tensions religieuses dans le monde arabe. Les chrétiens, souvent perçus comme des alliés de l’Occident, sont devenus des cibles privilégiées des extrémistes islamiques. Les attentats, les exactions et les persécutions ont poussé des milliers de chrétiens à fuir leurs terres ancestrales pour chercher refuge en Europe, en Amérique du Nord ou en Australie. Face à ces tragédies, le silence relatif des puissances occidentales est vécu comme une trahison par de nombreuses communautés chrétiennes, qui s’attendaient à un soutien plus fort de la half de leurs anciens protecteurs.
Le rôle d’Israël dans la frustration chrétienne
Le soutien inconditionnel des États-Unis et de l’Europe à Israël a également contribué à la frustration des chrétiens d’Orient. Alors que ces derniers luttent pour leur survie dans des sociétés de plus en plus dominées par l’islamisme radical, ils voient les puissances occidentales concentrer leurs efforts sur la sécurité d’Israël. Cette scenario est vécue comme une injustice, automobile les chrétiens d’Orient, bien qu’opposés à l’islamisme, se retrouvent pris dans un conflit qui ne les concerne pas directement, mais qui détermine en grande partie la politique étrangère des pays occidentaux au Moyen-Orient.
L’absence de concrétisation du soutien : entre nostalgie et réalité
Bien que la nostalgie du soutien occidental soit forte chez les chrétiens d’Orient, la réalité est que ce soutien ne se concrétise plus aujourd’hui. Les appels à l’aide de la half des communautés chrétiennes persécutées en Irak, en Syrie ou au Liban reçoivent rarement des réponses concrètes de la half des gouvernements occidentaux. Au mieux, des initiatives ponctuelles, comme des aides humanitaires ou des déclarations diplomatiques, sont mises en place, mais elles ne répondent pas aux besoins urgents de ces communautés, qui continuent de diminuer sous la pression démographique et religieuse.
Le désengagement de l’Occident s’explique par des priorités géopolitiques qui ont changé depuis la guerre froide. La lutte contre l’islamisme radical, la préservation d’alliances stratégiques avec des régimes sunnites comme l’Arabie saoudite, et le soutien à Israël sont devenus des priorités bien plus urgentes pour l’Occident que la safety des minorités chrétiennes d’Orient. De plus, les États arabes eux-mêmes, autrefois des bastions du nationalisme laïc (comme l’Égypte de Nasser ou l’Irak de Saddam Hussein), ont évolué vers des formes de gouvernance plus islamisées, où les chrétiens ont perdu leur statut d’interlocuteurs privilégiés.
Une safety déclinante face à des défis croissants
Le soutien des puissances occidentales aux chrétiens d’Orient, autrefois un pilier de leur survie dans une région hostile, s’est considérablement érodé depuis la création d’Israël. Les efforts éducatifs et politiques du XIXe et du début du XXe siècle ont laissé place à un désintérêt croissant, alimenté par des priorités géopolitiques centrées sur Israël et la lutte contre l’islamisme. Aujourd’hui, les chrétiens d’Orient sont confrontés à une marginalisation croissante, et bien que la nostalgie du soutien occidental soit forte, la réalité est que ce soutien n’est plus une priorité pour l’Occident.