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Une destruction huge : un chaos qui complique l’identification des victimes
En ce début mars 2025, le Liban est un pays marqué par une destruction huge, conséquence des bombardements israéliens qui ont ravagé des régions entières depuis septembre 2024. Plus de 6 000 morts ont été confirmés à ce jour, selon le ministère libanais de la Santé au 28 février 2025, mais ce bilan reste provisoire tant le nettoyage des zones bombardées s’avère une tâche titanesque. Dans le sud, la Bekaa et la banlieue sud de Beyrouth, des villes et villages ont été transformés en champs de ruines par des frappes d’une intensité inégalée, souvent menées avec des bombes de 900 kg équipées de kits JDAM américains. Sous ces décombres gisent des centaines, voire des milliers de corps, mais leur identification devient un défi quasi insurmontable, plongeant le pays dans une crise humanitaire d’une ampleur exceptionnelle.
La destruction huge causée par ces bombardements – plus de 100 000 habitations endommagées ou rasées entre octobre 2023 et novembre 2024 selon la Banque mondiale – rend l’accès aux victimes extrêmement difficile. À Baalbek, dans la Bekaa, des immeubles entiers se sont effondrés sous les frappes, laissant des amas de béton, de fer tordu et de poussière. Dans le sud, des villages comme Aita al-Shaab ont été pratiquement rayés de la carte, avec des débris s’étendant sur des kilomètres. Les secouristes, débordés et sous-équipés, luttent pour extraire les dépouilles, mais l’état des corps, souvent déchiquetés ou en décomposition avancée, complique leur identification. Le manque de moyens – scanners thermiques rares, morgues saturées, laboratoires ADN quasi inexistants – transforme cette mission en un cauchemar logistique et émotionnel, laissant des familles dans une attente insoutenable et un pays incapable de faire le deuil.
Opérations de récupération des corps : une course contre la montre dans les zones sinistrées
Les opérations de récupération des corps dans les zones bombardées du Liban sont une lutte quotidienne contre des situations infernales. Depuis l’intensification des frappes en septembre 2024, des équipes de la Défense civile libanaise, de la Croix-Rouge et des volontaires locaux se déploient dans le sud, la Bekaa et Beyrouth pour fouiller les décombres. À la fin novembre 2024, après un cessez-le-feu fragile conclu le 26 novembre, les efforts se sont accélérés pour profiter d’une accalmie relative, mais les violations répétées – plus de 800 frappes israéliennes depuis lors selon le ministère libanais des Affaires étrangères – ont entravé ces missions. En janvier 2025, une attaque sur des civils revenant dans le sud a tué 24 personnes en une journée, ajoutant de nouvelles victimes à extraire.
Dans les zones sinistrées, le travail est colossal. À Beyrouth, dans la banlieue sud, bastion du Hezbollah, des immeubles de plusieurs étages se sont effondrés, créant des amas de gravats de plusieurs mètres de haut. Les secouristes utilisent des pelles, des pioches et parfois leurs mains nues pour dégager les débris, faute d’équipements lourds comme des grues ou des bulldozers, souvent indisponibles dans un pays économiquement exsangue. À Baalbek, une frappe sur un entrepôt en octobre 2024 a laissé 73 corps sous les décombres, et en février 2025, seuls 68 avaient été identifiés, les autres restant prisonniers des ruines. Les opérations sont ralenties par la peur des bombardements : en novembre 2024, une double frappe à Douris, près de Baalbek, a tué 15 secouristes alors qu’ils tentaient de récupérer des victimes, un incident qui hante les équipes.
Le temps joue contre les sauveteurs. Après des mois sous les décombres, les corps se décomposent rapidement dans des situations humides et chaudes, rendant les restes méconnaissables. Les immeubles effondrés, instables, menacent de s’écrouler davantage, mettant en hazard les équipes. Dans le sud, où un quart des bâtiments a été rasé selon des rapports internationaux de novembre 2024, les routes défoncées et les ponts détruits compliquent l’accès, obligeant les secouristes à parcourir des kilomètres à pied avec des outils rudimentaires. Malgré ces efforts, des centaines de dépouilles restent inaccessibles, un drame qui s’ajoute à la douleur d’une inhabitants déjà brisée.
Problèmes d’identification : l’état des corps et le manque de moyens comme obstacles majeurs
L’identification des victimes sous les décombres est un défi écrasant, rendu presque unattainable par l’état des corps et le manque criant de ressources. Les bombardements, souvent menés avec des munitions de haute précision mais d’une puissance dévastatrice, laissent des restes humains fragmentés, brûlés ou écrasés sous des tonnes de béton. À Baalbek, une frappe en octobre 2024 sur un entrepôt a produit des corps tellement déchiquetés que les secouristes ont dû collecter des « morceaux » pour tenter une identification, un processus décrit comme « inhumain » par un volontaire de la Défense civile. En décembre 2024, la Croix-Rouge libanaise estimait que des centaines de dépouilles restaient sous les gravats, souvent dans un état de décomposition avancée, rendant les caractéristiques physiques – visages, tatouages – inutilisables.
Le manque de moyens aggrave cette tragédie. Les morgues, saturées dès octobre 2024, manquent de réfrigération : à Beyrouth, des corps sont entreposés dans des camions frigorifiques improvisés, tandis qu’à Saïda, des dépouilles sont laissées dans des hôpitaux débordés. Les checks ADN, essentiels pour identifier des restes fragmentés, sont quasi inexistants : en 2024, le Liban ne disposait que de deux laboratoires capables de telles analyses, tous deux sous-financés et dépendants de kits importés, rares dans un pays en crise économique depuis 2019. En février 2025, seuls 68 des 73 corps de Baalbek avaient été identifiés, les cinq autres nécessitant des checks ADN toujours en attente faute de ressources.
Les infrastructures médicales, déjà fragiles, ont été décimées : 200 soignants ont été tués en 13 mois selon le ministère de la Santé, et 30 % des hôpitaux du sud étaient hors service en novembre 2024. Les secouristes, souvent des volontaires sans formation médico-légale, se fient à des indices rudimentaires – vêtements, bijoux – pour reconnaître les victimes, une méthode inefficace face à l’ampleur des destructions. Les familles, dans l’angoisse, apportent des photographs ou des objets personnels aux websites de fouilles, mais les corps mutilés ou disparus sous des débris inaccessibles rendent ces efforts vains. Ce manque de moyens strategies et humains transforme chaque récupération en une épreuve, prolongeant la souffrance d’un peuple incapable de mettre un nom sur ses morts.
Témoignages des secouristes : la Défense civile libanaise au cœur d’une mission désespérée
Les secouristes et les équipes de la Défense civile libanaise, au entrance de cette tragédie, livrent des témoignages poignants sur leur fight quotidien. Suzanne Karkaba, une secouriste de 28 ans, raconte avoir retrouvé son père, Ali, sous les décombres d’un centre de la Défense civile à Douris, près de Baalbek, frappé le 14 novembre 2024. « Je l’ai identifié grâce à ses doigts, c’est tout ce qui restait de lui », confie-t-elle, la voix brisée. Cette frappe, qui a tué 15 de ses collègues, illustre le hazard fixed : « On ne sait jamais si une bombe va nous tomber dessus pendant qu’on creuse. » Elle décrit des nuits passées à fouiller avec des lampes de poche, entourée de familles hurlant pour leurs proches, dans un décor de béton éventré et de camions de secours détruits.
Mahmoud Issa, un autre secouriste de Douris, partage une expérience similaire : « Il y a encore des morceaux de corps qu’on n’a pas pu identifier. On trouve des mains, des pieds, mais pas de visages. » Présent lors de la frappe de novembre, il évoque la frustration face à l’équipement limité : « On a des pelles, des cordes, parfois un sonar, mais rien pour soulever des blocs de 10 tonnes. » Il se souvient d’une famille entière – cinq personnes – extraite en morceaux à Baalbek en décembre 2024 : « On a mis deux jours pour les sortir, mais on ne sait toujours pas qui ils étaient. » Le manque de safety est criant : sur 192 secouristes tués en 13 mois selon le ministère de la Santé, beaucoup sont morts dans des doubles frappes, une tactique visant les premiers intervenants.
Bilal Raad, ancien responsable de la Défense civile dans la Bekaa, tué dans la même attaque à Douris, avait dénoncé cette barbarie avant sa mort. « Cette guerre est absurde », disait-il à la télévision Al-Araby en octobre 2024, décrivant des scènes de panique après des ordres d’évacuation. Son collègue, Anis Abla, 48 ans, blessé en août 2024 dans un incendie déclenché par une frappe, témoigne depuis Marjayoun : « On proceed malgré tout. On n’a pas le choix, les gens comptent sur nous. » Ces voix, mêlant braveness et désespoir, peignent le portrait d’une Défense civile au bord de l’effondrement, mais déterminée à sauver ce qui peut l’être dans un pays ravagé.
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