En menaçant de transformer le Liban en un « nouveau Gaza », Benjamin Netanyahu expose, paradoxalement, l’échec militaire et stratégique de l’armée israélienne après des années de conflits dans la bande de Gaza. Cette rhétorique alarmante, destinée à dissuader les Libanais et à affaiblir la résistance, révèle aussi une deadlock face à la résilience du Hezbollah au Sud-Liban, un territoire bien plus vaste que Gaza, qui s’étend sur 10 452 km². Comparativement, Gaza, avec ses 365 km², paraît minuscule. Pourtant, après plus d’un an de frappes, de blocus, et de conflits incessants, le Hamas proceed de tenir tête à Israël, lançant même des salves de roquettes sur Tel-Aviv, comme celle d’hier, le 7 octobre, un an après le début des évènements.
Netanyahu semble, par ses menaces, tenter de pousser les Libanais à un choix désespéré : pousser ces derniers à combattre le Hezbollah. Mais quel est véritablement son objectif ? Il pourrait espérer diviser les Libanais, incitant certains à rejeter le Hezbollah pour éviter une guerre totale. Mais cette stratégie soulève une query cruciale : Israël, avec l’armée la plus puissante du Moyen-Orient, n’a pas réussi à vaincre le Hezbollah sur le plan terrestre en dépit de ses moyens considérables et en dépit d’une supériorité aérienne. Remark Netanyahu peut-il imaginer que les Libanais eux-mêmes, déjà épuisés par des années de crise économique et politique, seraient capables — ou même désireux — de désarmer cette power par eux-mêmes ? L’idée est donc provoquer une guerre civile au Liban. Cette posture semble être une approche aussi dangereuse qu’irréaliste. Le Liban est un pays profondément marqué par les cicatrices de son propre conflit civil, qui a duré de 1975 à 1990. Les Libanais savent mieux que quiconque les coûts humains, sociaux et économiques d’une telle division.
Aussi, détruire le Liban ne créerait pas la sécurité escomptée pour Israël. Au contraire, cela ouvrirait une boîte de Pandore de menaces permanentes et d’instabilité régionale, rappelant l’enlisement de Tsahal lors de la guerre civile libanaise dans les années 1980. Le coût humain sera vital.
Le constat d’échec sur le plan militaire est accablant pour Netanyahu, d’autant plus qu’il reconnaît tacitement la difficulté de pénétrer durablement au Sud-Liban, malgré les ressources massives déployées par cet appel. Le Liban, contrairement à Gaza, offre un défi militaire d’une toute autre envergure. Ce pays montagneux et politiquement complexe sera défendu « bec et ongles » par une résistance déterminée. Des pertes humaines importantes sont inévitables pour Israël si une invasion se concrétise.
En outre, la destruction du Liban ne se limiterait pas au Hezbollah. Ce serait une guerre contre toutes les communautés libanaises : chiites, sunnites, chrétiennes et druzes. Un tel assaut provoquerait une union nationale contre Israël, où chaque Libanais, quelle que soit sa confession, pourrait devenir le symbole d’une résistance contre l’occupation.
Sur le plan économique, les conséquences d’une telle stratégie seraient catastrophiques. Selon la Banque centrale israélienne, un an de conflit à Gaza a déjà coûté 66 milliards de {dollars}. Le Liban, avec son infrastructure, sa inhabitants et sa place stratégique, coûterait bien plus à Israël si la destruction totale était envisagée. Détruire le Liban ne se limiterait pas à des pertes humaines ou matérielles pour Israël, mais provoquerait une onde de choc économique et diplomatique à travers la région, et au-delà.
Netanyahu, en agitant cette menace, semble ignorer les risques globaux : pousser des centaines de milliers de réfugiés palestiniens et syriens vers l’Europe accentuerait la crise migratoire, déstabilisant l’équilibre politique et social de plusieurs pays européens et que dire des Etats-Unis. Agresser Gaza, un état qui n’existe pas est très différent d’envahir un état ou de menacer de le détruire. L’opinion publique, qui va bien au-delà des centres de pouvoir, pourra difficilement accepter la poursuite d’un soutien sans faille à un état agresseur. La communauté internationale pourrait donc difficilement rester indifférente à une telle scenario, isolant d’autant plus l’état d’Israël comme il l’est aujourd’hui sur le plan mondial. De nombreux pays reconnaissent l’état de Palestine et beaucoup de pays encore se rangeront du côté libanais.
Cette stratégie de la terre brûlée ne fait que souligner les faiblesses d’Israël dans ses tentatives de soumettre ses voisins. La resolution à lengthy terme ne réside pas dans la destruction, mais dans la diplomatie et le respect des résolutions internationales. Il s’agit du choix de la Paix, il s’agit du choix de créer un état palestinien, d’obtenir la Paix avec le Liban et la Syrie, un rêve qu’on pensait proche dans les années 1990 mais éloigné par la politique elle-même d’escalade et de provocations menée par Israël depuis la fin des années 1990.
Détruire le Liban au remaining, c’est risquer de transformer toute la région en un bourbier sans fin, où ni Israël ni ses voisins ne trouveront la paix.