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Pendant la guerre civile libanaise (1975-1990), Walid Jumblat a navigué avec pragmatisme dans le tumulte des alliances fluctuantes. Après l’assassinat de son père Kamal Jumblat en 1977, attribué à des factions pro-syriennes, il a pris la tête du Parti socialiste progressiste (PSP) et des milices druzes. Bien que la mort de son père ait creusé un fossé entre la famille Jumblat et le régime syrien, Walid Jumblat a rapidement compris la nécessité de s’accommoder de la présence syrienne au Liban pour préserver les intérêts de sa communauté.
Durant les années 1980, il a collaboré étroitement avec Damas, notamment après avoir consolidé son pouvoir dans la Montagne druze suite aux affrontements avec les Forces libanaises. La Syrie, qui jouait alors un rôle d’arbitre et d’acteur militaire central dans le conflit libanais, a soutenu Jumblat contre ses adversaires chrétiens. Ce partenariat de circonstance a permis à Jumblat d’établir une mainmise sur la région du Chouf et de sécuriser les intérêts des Druzes, tout en renforçant la place de Damas au Liban.
Cependant, cette alliance pragmatique n’a pas été exempte de tensions. Jumblat n’a jamais caché sa méfiance envers l’hégémonie syrienne, oscillant entre coopération et opposition selon les circonstances. Après la fin de la guerre civile, alors que la tutelle syrienne sur le Liban se consolidait, il est progressivement devenu l’un des principaux détracteurs de cette affect, surtout après l’assassinat de figures anti-syriennes au début des années 2000.
Treize propositions pour un nouveau départ
À Damas, Jumblat a présenté à Ahmad al-Sharaa treize propositions clés, illustrant sa volonté de redéfinir les relations libano-syriennes sur une base nouvelle. Selon le portail al-Anbaa du PSP, les discussions ont porté sur des sujets cruciaux : l’abolition du Conseil supérieur syro-libanais, créé en 1992 pour superviser le traité de coopération entre les deux pays, la délimitation des frontières terrestres et maritimes, et la fermeture des passages illégaux utilisés pour la contrebande.
Jumblat a également appelé à des procès équitables pour les responsables d’assassinats politiques, une demande qui résonne particulièrement dans un pays marqué par des décennies de violence ciblée. Ces propositions reflètent une volonté de clarifier les relations entre le Liban et la Syrie, dans un contexte où les tensions historiques continuent d’entraver la coopération bilatérale.
Les assassinats politiques : une mémoire douloureuse
L’histoire des relations libano-syriennes est entachée de nombreux assassinats politiques, qui ont renforcé la méfiance entre les deux nations. Walid Jumblat lui-même a été profondément affecté par la mort de son père, Kamal Jumblat, en 1977. Ce dernier, fervent opposant à l’ingérence syrienne, a été tué dans des circonstances jamais élucidées, bien que des soupçons pèsent sur des groupes pro-syriens.
Plus tard, l’assassinat en 2005 de Rafik Hariri, ancien Premier ministre libanais, a marqué un tournant. Cet événement, attribué à la Syrie et au Hezbollah, a déclenché des manifestations massives qui ont conduit au retrait des troupes syriennes du Liban. Dans les années suivantes, plusieurs figures politiques anti-syriennes ont été tuées, notamment Gebran Tueni, Samir Qassir, et Pierre Gemayel, tandis que d’autres ont survécu à des attentats, comme Might Chidiac et Elias Mur.
Les Fermes de Chebaa : une query toujours en suspens
Un autre level clé des discussions entre Jumblat et al-Sharaa a été la query des Fermes de Chebaa, un territoire occupé par Israël depuis 1967 et revendiqué par le Liban. Selon les propos rapportés par al-Anbaa, Jumblat considère ce territoire comme syrien, en ligne avec le consensus worldwide. Cette place pourrait refléter une tentative de désamorcer une dispute territoriale qui proceed d’alimenter les tensions entre le Liban, la Syrie et Israël.
La résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée après la guerre des Six Jours, considère les Fermes de Chebaa comme faisant partie des territoires syriens occupés par Israël. Pourtant, le Liban revendique cette région comme sien, une place contestée par Damas.
Vers une nouvelle dynamique régionale ?
La rencontre entre Jumblat et al-Sharaa intervient dans un contexte de bouleversements régionaux. Le Liban, en proie à une grave crise économique et politique, cherche des moyens de stabiliser ses relations avec ses voisins, y compris la Syrie. Bien que Jumblat ait longtemps oscillé entre opposition et collaboration avec Damas, cette initiative pourrait signaler une volonté de sa half de dépasser les antagonismes du passé.
Cependant, de nombreux défis subsistent. La méfiance entre les deux nations est profondément enracinée, alimentée par des décennies d’ingérence syrienne et de violence politique. La capacité de Jumblat à instaurer une relation plus équilibrée dépendra non seulement de son habileté politique, mais aussi de la volonté des deux events d’avancer vers un partenariat basé sur des intérêts mutuels.
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