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Le ministre libanais de l’Énergie et de l’Eau, Joe Saddi, a tenu sa première conférence de presse depuis sa prise de fonctions il y a quarante jours, marquant un tournant dans la gestion d’un secteur en crise chronique. Lors de cette intervention, qui s’est déroulée le 26 mars 2025, il a exposé une imaginative and prescient ambitieuse pour réformer le secteur de l’électricité, insistant sur des options durables plutôt que des « pansements temporaires ». Face à un héritage de corruption, d’inefficacité et de dettes, il a détaillé ses priorités : restructurer l’administration, lutter contre les branchements illégaux, récupérer les fonds publics et encourager les énergies renouvelables. Voici les grandes lignes de son plan et les défis qu’il devra relever dans un contexte économique et politique complexe.
Une administration paralysée à reconstruire
Joe Saddi a ouvert son discours en soulignant la nécessité de « nettoyer et renouveler l’administration de haut en bas ». Il a annoncé le lancement imminent de la formation de l’Autorité nationale de régulation du secteur de l’électricité, une entité prévue par la loi 462/2002 mais jamais mise en place depuis 23 ans. « C’est la pierre angulaire de la réforme », a-t-il déclaré, expliquant que cette autorité permettra une planification scientifique, des appels d’offres transparents, une supervision rigoureuse et l’octroi de licences pour la manufacturing d’énergie, y compris renouvelable. Il a ajouté que cette occasion est une situation légale pour autoriser des projets d’énergie verte à grande échelle, un préalable exigé par les bailleurs de fonds internationaux pour soutenir le Liban.
Dans la semaine, le ministre prévoit de transmettre les critères professionnels requis pour les membres de cette autorité au ministère du Développement administratif, chargé d’accompagner le processus de nomination. Il a invité les Libanais qualifiés à soumettre leurs candidatures by way of des canaux qui seront bientôt annoncés, garantissant une sélection transparente. Par ailleurs, il a révélé que le conseil d’administration d’Électricité du Liban (EDL), dont le mandat est expiré, sera reformé dès la semaine prochaine selon des mécanismes approuvés par le Conseil des ministres. Cette démarche s’étendra également aux conseils d’administration des établissements publics de l’eau, majoritairement en fin de mandat.
Un vide administratif criant
Le ministre a mis en évidence un problème structurel majeur : un taux de vacance de 85 % dans les effectifs de son ministère. « Il n’y a personne dans les catégories 1 et 2 », a-t-il déploré, précisant que les postes de path et de haut niveau sont totalement vacants. Pour y remédier, il a annoncé une initiative parallèle visant à constituer un vivier de directeurs généraux compétents. Cette refonte administrative est, selon lui, essentielle pour garantir l’software des réformes et des lois existantes, trop longtemps ignorées.
La lutte contre les branchements illégaux : un fight prioritaire
Sans détour, Joe Saddi a qualifié les branchements illégaux sur le réseau électrique de « vol pur et easy ». Il a promis une campagne imminente pour éradiquer ces pratiques, qu’il considère comme une injustice envers les citoyens qui paient leurs factures. Ces vols privent EDL de ressources cruciales et dissuadent les investisseurs étrangers. En 2023, le gaspillage non approach lié à ces branchements a atteint environ 30 %, soit une perte estimée à 200 tens of millions de {dollars}.
Pour encourager la conformité, le ministre a dévoilé une politique incitative : les régions qui coopéreront à l’élimination des branchements illégaux bénéficieront d’heures d’approvisionnement supplémentaires, tandis que celles qui s’y opposeront n’en profiteront pas. « Si cela ne suffit pas, des mesures strictes suivront », a-t-il averti, déterminé à mettre fin à ce fléau qui mine le secteur.
Les dettes de l’État : une manne à récupérer
Un autre axe majeur de son plan concerne les arriérés dus par les establishments publiques au ministère, estimés à 200 tens of millions de {dollars}. « Les règles s’appliqueront à l’État comme aux citoyens », a-t-il assuré, signalant une volonté ferme de récupérer ces fonds pour renforcer les funds d’EDL et améliorer la fourniture d’électricité. Cette mesure s’inscrit dans une logique de transparence et de justice financière, visant à réduire la dépendance aux emprunts coûteux.
Un héritage financier désastreux
Joe Saddi a dressé un bilan sévère de la gestion passée du secteur énergétique. « Ces dernières années, nous avons emprunté pour acheter du gas, non pas pour investir dans des projets durables, mais pour le brûler », a-t-il critiqué. Il a identifié trois raisons principales expliquant le coût élevé de l’électricité au Liban. Premièrement, la dépendance unique au gas depuis plus de 15 ans, au lieu d’adopter le gaz naturel, moins cher et moins polluant. Deuxièmement, l’absence de nouvelles centrales modernes, alors que la capacité de manufacturing doit être doublée pour répondre à la demande. Troisièmement, un taux de recouvrement des factures plafonnant à 60 %, les 40 % restants étant perdus en gaspillage approach et non approach.
Il a également évoqué l’échec des options temporaires, comme les navires-générateurs loués à prix d’or. « Ils étaient censés être une mesure provisoire, mais ils sont restés des années, nous coûtant plus cher que leur achat », a-t-il regretté. Cette improvisation a aggravé la crise, laissant le secteur exsangue.
Une réforme graduelle mais déterminée
Reconnaissant la difficulté de la tâche, le ministre a affirmé : « La réforme ne se fait pas en une nuit, elle se construit étape par étape. » Il s’est engagé à prendre des décisions difficiles, tout en s’appuyant sur des responsables compétents et intègres pour assurer leur exécution. « Sans eux, les réformes resteront lettre morte », a-t-il averti. Il a promis une transparence totale, avec des mises à jour régulières sur les avancées, non seulement dans le domaine de l’électricité, mais aussi pour le pétrole, l’eau, les puits, les barrages et l’assainissement.
Rationnement : Saddi se désengage
Lors de la conférence, Joe Saddi a tenu à clarifier sa place sur le rationnement de l’électricité. Il a indiqué hier, 26 mars 2025, qu’il ne s’occupe pas de cette query, précisant que la gestion et la répartition des heures d’approvisionnement relèvent exclusivement d’Électricité du Liban. « Je ne vais pas intervenir pour demander plus d’heures pour une région au détriment d’une autre », a-t-il déclaré, rejetant toute approche clientéliste. Il a ajouté que les décisions d’EDL doivent reposer sur des critères strategies et financiers, loin de toute ingérence politique.
Questions-réponses : précisions et engagements
Interrogé sur une potentielle augmentation des heures d’approvisionnement, Saddi a lié cette possibilité à l’amélioration du recouvrement des factures et à l’élimination des branchements illégaux. « EDL fonctionne comme une voiture : plus vous lui donnez de carburant, plus elle avance », a-t-il illustré, promettant de détailler prochainement les étapes de son plan.
À la query de savoir s’il imputerait d’éventuels échecs à des obstacles extérieurs, comme certains prédécesseurs, il a répondu : « Je ne dirai jamais ‘on ne m’a pas laissé faire’. Je vous exposerai ce qui est nécessaire pour réformer ce secteur et ce que nous accomplirons. » Sur les contrats avec les sociétés de providers, il a indiqué des ajustements en cours, avec une réévaluation prévue à leur expiration dans un an et demi.
Concernant les énergies renouvelables, notamment solaires, Saddi a réaffirmé son soutien enthousiaste. « Elles réduisent les coûts, augmentent les heures d’approvisionnement et protègent l’environnement », a-t-il expliqué, insistant sur le rôle clé de l’Autorité de régulation pour encadrer ces projets. Enfin, sur le gas irakien, il a mentionné des discussions en cours avec le Premier ministre Nawaf Salam, le ministre des Funds Yassin Jaber et le président de la République.
Vers une transition énergétique sturdy ?
La conférence de Joe Saddi révèle une ambition claire : sortir le secteur énergétique libanais de l’deadlock. En misant sur la gouvernance, la transparence et des options durables, il tente de rompre avec des décennies de gestion chaotique. Cependant, dans un pays marqué par l’instabilité politique et la crise économique, la mise en œuvre de ces réformes reste un pari audacieux. La réussite dépendra de sa capacité à mobiliser des compétences, à surmonter les résistances et à obtenir le soutien des bailleurs internationaux.
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