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« Nous sommes au second où toutes les démocraties peuvent basculer dans l’autoritarisme et la dictature si les establishments ne tiennent pas bon. » Cette mise en garde de Jacques Attali, situation de ses réflexions sur la vulnérabilité des systèmes démocratiques face aux crises et aux populismes, semble trouver une illustration brutale dans les États-Unis de ce 26 mars 2025. Depuis son retour à la présidence en janvier, Donald Trump orchestre une transformation profonde du pays, érodant les establishments, ciblant ses opposants et projetant une imaginative and prescient impérialiste qui dépasse les frontières nationales. Sa croisade contre les cupboards d’avocats, ses ambitions expansionnistes au Canada et au Groenland, ses guerres commerciales agressives et ses affinités affichées avec des autocrates comme Vladimir Poutine dessinent un portrait où les parallèles avec la naissance du régime nazi et d’autres dictatures historiques – de Mussolini à Staline – deviennent difficiles à ignorer. Les faits s’accumulent, révélant une présidence dont les caractéristiques autoritaires menacent non seulement la démocratie américaine, mais aussi l’équilibre mondial.
Dès son investiture, Trump a déployé une stratégie de focus du pouvoir qui évoque les premiers pas des régimes totalitaires. Fort d’une majorité républicaine au Congrès et d’une Cour suprême remodelée par ses soins, il s’appuie sur une avalanche de décrets exécutifs – plus de soixante en trois mois – pour contourner le pouvoir législatif, un procédé rappelant les décrets d’urgence utilisés par Hitler en 1933 pour suspendre les libertés fondamentales ou par Mussolini pour court-circuiter le parlement italien. Le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), dirigé par des fidèles comme Elon Musk, incarne cette volonté de purger l’administration fédérale : des agences comme l’USAID, accusées d’être des nids d’« extrémistes de gauche », sont démantelées, une tactique similaire aux purges des fonctionnaires non alignés sous le régime nazi ou aux éliminations des « contre-révolutionnaires » dans l’URSS stalinienne. Cette centralisation accélérée, qui marginalise le Congrès – réduit à une chambre d’enregistrement comme le Reichstag après 1933 –, s’accompagne d’une rhétorique de désignation d’ennemis internes, un classique des dictatures pour justifier l’arbitraire.
Au cœur de cette offensive interne, la croisade de Trump contre les cupboards d’avocats ayant soutenu les enquêtes le visant illustre une volonté de neutraliser toute résistance judiciaire. Selon Le Figaro, ces firmes subissent des pressions économiques et des menaces de poursuites pour « abus de procédure », une stratégie qui rappelle l’exclusion des avocats juifs et dissidents sous les nazis ou la répression des juristes indépendants en Argentine sous la junte militaire. Cette attaque ciblée contre l’indépendance judiciaire, pilier de la démocratie, fait résonner les mises en garde d’Attali, qui notait récemment sur France Tradition : « Trump est en practice de créer les circumstances pour transformer les États-Unis en dictature » en s’inspirant des méthodes éprouvées par les autocrates pour éliminer les contre-pouvoirs. Le Sénat, qui valide sans broncher un cupboard de loyalistes, et une Cour suprême hésitante rappellent la soumission progressive des establishments allemandes ou espagnoles sous Franco, tandis que les médias, comme le Washington Put up réduit à un porte-voix pro-Trump, évoquent la Gleichschaltung nazie ou la censure en Turquie sous Erdoğan.
Mais la présidence de Trump ne se limite pas à un autoritarisme intérieur. Ses visées expansionnistes projettent une ambition impérialiste qui rappelle les rêves de grandeur des dictateurs du XXe siècle. Lors d’un discours en février 2025 à Mar-a-Lago, il a évoqué l’idée d’un « partenariat stratégique » avec le Canada, perçu par Ottawa comme une menace voilée d’annexion économique, voire territoriale, sous prétexte de « sécuriser l’Amérique du Nord ». Cette rhétorique n’est pas sans rappeler les revendications de Hitler sur l’Autriche avant l’Anschluss, justifiées par une prétendue unité culturelle et sécuritaire. De même, Trump a relancé son intérêt pour le Groenland, proposant un « rachat » à Copenhague – une offre rejetée, mais assortie de pressions diplomatiques qui évoquent les tactiques de Mussolini en Méditerranée ou de Staline en Europe de l’Est. Ces ambitions s’inscrivent dans une logique de puissance qui dépasse la easy gouvernance nationale, un trait commun aux régimes autoritaires cherchant à légitimer leur domination par des conquêtes extérieures.
Les guerres commerciales menées par Trump amplifient cette posture agressive. En réimposant des tarifs douaniers massifs sur la Chine (50 % sur l’électronique) et l’Union européenne (30 % sur l’vehicle), il adopte une approche mercantiliste qui rappelle les politiques économiques autarciques du IIIe Reich ou de l’Italie fasciste, visant à affaiblir les rivaux tout en exaltant la suprématie nationale. Ces mesures, accompagnées de discours sur la « renaissance américaine » contre les « parasites étrangers », reflètent une imaginative and prescient du monde où la coopération cède la place à la confrontation, une caractéristique partagée avec les régimes autoritaires qui prospèrent sur la peur et l’antagonisme. L’impression économique – inflation galopante et tensions avec les alliés – ne semble pas freiner Trump, dont la base électorale, galvanisée comme les SA nazies ou les milices chavistes au Venezuela, célèbre cette belligérance comme une preuve de power.
Un autre signe distinctif de cette présidence autoritaire est l’affinité de Trump avec des autocrates contemporains. Son rapprochement avec Vladimir Poutine, marqué par un sommet à Helsinki en février 2025 où il a loué le « management fort » du président russe, rappelle les alliances opportunistes entre dictateurs, comme le pacte germano-soviétique de 1939. Ses échanges cordiaux avec Xi Jinping, malgré les guerres commerciales, et son admiration affichée pour Kim Jong Un – qu’il a qualifié de « génie stratégique » – traduisent une fascination pour les modèles de pouvoir absolu. Cette fraternité avec les autocrates, qui contraste avec son mépris pour les démocraties alliées comme la France ou l’Allemagne, évoque les affinités idéologiques entre Hitler et Mussolini ou entre Franco et Salazar, où la power brute prime sur les principes démocratiques.
Le culte de la personnalité, pilier des régimes autoritaires, est également omniprésent. En déclarant que « rien de ce qu’il fait pour sauver l’Amérique ne peut être illégal », Trump s’inscrit dans la lignée du Führerprinzip nazi ou du culte stalinien, où la volonté du chief transcende les lois. Ses appels à un troisième mandat, défiant la Structure, rappellent les réécritures constitutionnelles de Poutine ou de Pinochet, tandis que son mépris des décisions judiciaires – comme celles bloquant la fin du droit du sol – fait écho à l’vanity de Mussolini face aux tribunaux italiens. Soutenu par une base fanatisée, mobilisée lors de rassemblements massifs à l’picture des parades nazies ou des foules fascistes, Trump polarise la société en désignant des ennemis internes : avocats, juges, agences fédérales, médias critiques. Cette stratégie, qui divise pour régner, est un classique des dictatures, de l’Allemagne hitlérienne à la Corée du Nord.
Les establishments américaines, jadis robustes, s’effritent sous cette tempête. Les États démocrates, comme la Californie ou New York, résistent through des procès, mais leur autonomie s’érode face à un exécutif prêt à tout, une dynamique semblable à la centralisation imposée aux Länder allemands ou aux provinces espagnoles sous Franco. La société civile, bien que mobilisée – avec des manifestations à Washington dépassant les 100 000 personnes en mars 2025 –, peine à contrer un pouvoir qui s’appuie sur une police militarisée et des lois d’urgence, un arsenal répressif rappelant les débuts de la répression nazie ou pinochetiste. Même l’économie, dopée par des promesses de dérégulation, masque mal une fragilité croissante, un mirage économique souvent utilisé par les dictateurs pour acheter la passivité populaire.
Cette dérive, loin d’être hypothétique, repose sur des faits tangibles. Attali l’avait anticipé : sans establishments solides, la bascule est inévitable. Les États-Unis, phare autoproclamé de la liberté, risquent de devenir un laboratoire de l’autoritarisme moderne, mêlant expansionnisme, répression interne et alliances autocratiques. L’Europe, cible des guerres commerciales et spectatrice impuissante, redoute les répercussions d’un tel basculement. Reste à savoir si la résistance – judiciaire, citoyenne, internationale – pourra freiner cette spirale, ou si 2025 marquera le second où l’Amérique aura rejoint les rangs tragiques des démocraties tombées sous la coupe d’un homme fort, un destin que l’histoire connaît trop bien.
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