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Les députés Alain Aoun et Simon Abi Ramia, récemment expulsés du Courant patriotique libre (CPL), envisagent de former un nouveau bloc parlementaire, selon le quotidien libanais ad-Diyar. Ces exclusions, qui marquent un tournant significatif au sein du CPL, révèlent des tensions internes profondes, exacerbées par des divergences stratégiques et des accusations de monopolisation du pouvoir par le chef du parti, Gebran Bassil.
Contexte des expulsions
Le Courant patriotique libre, fondé par le général Michel Aoun, a longtemps été un acteur clé de la politique libanaise. Cependant, sous la course de Gebran Bassil, le parti semble connaître des divisions internes grandissantes. Selon plusieurs observateurs, ces désaccords seraient liés à la gestion autoritaire de Bassil, qui aurait cherché à centraliser toutes les décisions importantes du parti, marginalisant ainsi les membres influents tels qu’Alain Aoun et Simon Abi Ramia.
Les deux députés, figures de proue du CPL, auraient été exclus pour “violations des politiques et des règlements internes du parti”. Toutefois, il semblerait que la véritable raison réside dans leur opposition croissante à la course de Bassil, qu’ils accusent de vouloir éliminer toute forme de contestation interne.
La formation d’un nouveau bloc parlementaire
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Selon les informations d’ad-Diyar, Alain Aoun et Simon Abi Ramia ne sont pas isolés dans cette démarche. Le député Ibrahim Kanaan, qui a récemment été renvoyé devant le conseil des sages du CPL pour des infractions présumées, pourrait rejoindre ce nouveau bloc. Ce dernier a longtemps été une determine de consensus au sein du parti, jouant un rôle de médiateur entre les différentes factions. Son inclusion dans cette nouvelle initiative parlementaire pourrait renforcer la cohésion du groupe dissident.
Des députés indépendants pourraient également intégrer ce bloc en formation, une démarche qui soulignerait une volonté de créer une different politique face au CPL sous la course actuelle de Bassil. Un “charte politique” serait en cours de dialogue, témoignant d’une volonté des dissidents de structurer leur mouvement en dehors des cadres stricts du CPL.
Elias Bou Saab et les conséquences politiques
Le cas d’Elias Bou Saab, vice-président du Parlement libanais, récemment expulsé du CPL, illustre également l’ampleur des divisions au sein du parti. Bou Saab, connu pour ses positions parfois critiques envers la course de Bassil, aurait été visé pour son indépendance d’esprit et sa capacité à attirer le soutien de certaines franges modérées du CPL.
L’exclusion de ces figures de premier plan laisse présager une recomposition du paysage politique libanais. Le CPL, qui a longtemps été un allié fidèle du Hezbollah et un pilier de la scène politique maronite, pourrait se retrouver affaibli face à ces scissions internes.
Les accusations croisées
Alors que les dissidents sont accusés de violer les règlements internes du parti, ces derniers dénoncent une tentative de Bassil de monopoliser le pouvoir. Selon leurs partisans, Gebran Bassil chercherait à éliminer toute forme d’opposition interne pour asseoir son contrôle sur le parti, en particulier à l’approche des élections présidentielles et législatives.
Cette scenario rappelle d’autres épisodes de fragmentation des grands partis politiques libanais, où les dissensions internes finissent souvent par conduire à la création de nouveaux mouvements. Si Alain Aoun et Simon Abi Ramia réussissent à former ce bloc, cela pourrait signifier un rééquilibrage des forces au sein de la scène politique chrétienne libanaise, notamment en créant une different aux partisans de Bassil.
Conclusion
L’expulsion d’Alain Aoun, Simon Abi Ramia et Elias Bou Saab du CPL marque un tournant vital pour ce parti, qui pourrait se trouver fragilisé par ces départs. Les dissidents, déterminés à ne pas se laisser marginaliser, pourraient bien constituer une power politique avec un influence significatif sur les prochaines échéances électorales. Le Liban, en proie à une crise politique et économique profonde, pourrait assister à une recomposition de ses forces politiques à travers ces nouveaux alignements.
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