JM Druart – LibanVision -Le calendrier des évènements culturels a parfois ses secrets and techniques de percussions dignes des meilleurs orchestres.
C’est ainsi que nous avons appris ce 14 septembre, (jour de la fête de la Croix, notamment célébrée au Liban) qu’un spectacle prévu de longue date à Aix-en-Provence le 27 septembre prochain était annulé pour trigger de refus de visa de séjour aux danseurs de la fameuse troupe de danse traditionnelle de Dabké “Hayakel Baalbeck“.
Dans le même temps, le Salon d’Artwork contemporain “MENART Truthful” qui doit ouvrir ses portes le 20 septembre à Paris vient d’annoncer pour son vernissage du 19 septembre, la manufacturing en avant-première d’un spectacle de Drag Queens venant du Liban, du nom de Andréa et Diva, présentées, je cite, comme des “icones de Drag libanaises”…
A vrai dire, on ne sait s’il leur faut des visas à ces deux “icônes”, peut-être ont-iels une double nationalité ou leur statut justement d’icone et par extension d’appartenance communautaire les en exonèrent-ielles?
Il est frappant de constater une évidente différence de traitement à moins que les companies de l’Ambassade de France ne nous informent qu’ils suspectent la présence de dangereux miliciens potentiellement terroristes au sein de la troupe “Hayakel Baalbeck” qui est d’ailleurs basée à Jdeidet el Metn dans la banlieue-est de Beyrouth…
On ne nous empêchera pas de penser que la tradition est aujourd’hui instrumentalisée par un microcosme politique qui véhicule ostensiblement les valeurs du wokisme au détriment des valeurs traditionnelles.
Dans ce cas qui nous intéresse, c’est le Liban qui est touché par ce “deux poids deux mesures” et cela apparait encore plus pervers.
Sans doute est-il préférable de montrer un spectacle incarnant la “gaytitude” libanaise qu’un spectacle constitué d’hommes incarnant la virilité sur scène.
En assumant cette différence de traitement, le pouvoir, que dis-je, le régime politique français, établit une fissure dans le fameux pont entre les cultures et en tout premier lieu entre la France et le Liban.
En temps de guerre, les militaires prennent souvent les ponts pour cibles. Sur le entrance culturel et sociétal, cette percussion du calendrier nous fait craindre que nous ne soyons plus vraiment en temps de paix surtout lorsqu’on s’attaque aussi éffrontément à notre pont séculaire entre les cultures françaises et libanaises.
Cest aussi l’event de clamer qu’à quelques semaines du sommet de la Francophonie en France, dans beaucoup de pays survient une distanciation concern d’une évolution accélérée de valeurs qu’elle semble vouloir diffuser.
Les peuples francophones, notamment ceux de l’Afrique et du Moyen-Orient ne veulent pas de cette francophonie “progressiste” qui ouvre ses portes au wokisme et autres valeurs qu’elles percoivent comme perverses.
La francophonie n’appartient finalement pas à la France et surement pas à ceux qui cherchent à l’instrumentaliser grossièrement au bénéfice de leurs intérêts et convictions sectaires. Cette affaire de visa et de performances culturelles qui se télescopent est l’event de faire valoir une francophonie “progressive” qui sera porteuse d’union, d’apaisement et de partage plus que de provocation, de confrontation et de division.
Pour que vive la francophonie libanaise et qu’éternellement indestructible soit le pont entre la France et le Liban…