Depuis des décennies, le Liban est dirigé par une classe politique que beaucoup qualifient de « racailles », un terme qui traduit bien le sentiment de frustration et d’indignation des citoyens face à une élite qui ne cesse de piller l’État. Les responsables de ce pays, à travers des surfacturations de projets publics, détournent des milliards de {dollars} chaque année, alimentant ainsi la corruption qui gangrène toutes les sphères du pouvoir. Ils s’assurent également que toute tentative d’instaurer un contrôle financier indépendant ou une justice véritablement autonome soit systématiquement étouffée.
Les surfacturations : un pillage systématique de l’État
La surfacturation des projets publics au Liban est l’un des mécanismes les plus utilisés par la classe dirigeante pour siphonner l’argent public. Des routes, des ponts, des hôpitaux, des écoles – tous ces projets, bien qu’indispensables au développement du pays, sont devenus des prétextes pour gonfler les factures et remplir les poches des dirigeants et de leurs alliés. Les coûts réels de ces projets sont souvent multipliés par deux, voire par trois, par rapport aux estimations initiales, sans que personne ne soit tenu responsable. Ce système de surfacturation est si profondément ancré qu’il est devenu une norme dans la gestion des affaires publiques au Liban.
L’absence de contrôle financier indépendant
Pour que ce pillage systématique puisse continuer, les dirigeants libanais ont veillé à ce qu’aucun mécanisme de contrôle financier indépendant ne puisse voir le jour. Chaque tentative d’audit des comptes publics, chaque proposition de loi visant à renforcer la transparence et la responsabilité financière, est bloquée ou vidée de sa substance. Les organismes qui, dans une démocratie fonctionnelle, devraient surveiller les dépenses publiques et s’assurer de leur légitimité, sont soit corrompus, soit inefficaces, soit tout simplement inexistants.
Une justice sous contrôle
En parallèle, la justice libanaise est loin d’être indépendante. Les juges, souvent nommés par des responsables politiques, sont soumis à des pressions énormes et manquent de moyens pour mener à bien leur mission. Toute tentative d’enquêter sur les actes de corruption ou d’abus de pouvoir est rapidement réprimée. Les rares juges qui osent défier le système sont marginalisés, intimidés, voire menacés physiquement. L’absence de justice indépendante signifie que les crimes financiers restent impunis, renforçant ainsi la tradition de l’impunité qui prévaut dans le pays.
Le syndrome de Stockholm des Libanais
Face à cette state of affairs désespérante, les Libanais semblent vivre dans une forme de syndrome de Stockholm. Beaucoup d’entre eux continuent de soutenir les mêmes dirigeants qui les ont trahis, souvent par crainte de représailles ou par manque d’alternate options crédibles. Les manifestations sporadiques et les soulèvements populaires qui ont éclaté ces dernières années n’ont pas réussi à renverser ce système, en partie parce que la classe politique a habilement manipulé les divisions sectaires et régionales pour maintenir son emprise sur le pouvoir.
Une deadlock politique
Le Liban est aujourd’hui dans une deadlock. La corruption endémique, l’absence de réformes structurelles, et la mainmise des élites sur les establishments publiques ont conduit le pays au bord du gouffre économique et social. Pour que le Liban puisse se relever, il est impératif de briser ce cycle de corruption et d’impunité. Cela ne pourra se faire qu’à travers une mobilisation populaire sans précédent, succesful de transcender les divisions sectaires et de réclamer un véritable changement de gouvernance. En attendant, les Libanais resteront otages de leurs dirigeants, condamnés à subir les conséquences de décennies de mauvaise gestion et de corruption.