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Le Liban, en proie à une crise économique et énergétique sans précédent, voit enfin un geste de solidarité internationale. Jeudi, un tanker algérien transportant 30 000 tonnes de fioul a pris la mer pour rejoindre le Liban, afin de relancer les generators électriques du pays, paralysées par des pénuries de carburant. Cette aide s’inscrit dans un effort plus giant du président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a pris la décision d’envoyer cette première cargaison après une dialog avec le Premier ministre libanais sortant, Najib Mikati.
Cette livraison survient alors que les centrales électriques libanaises étaient sur le level de s’arrêter complètement, plongeant le pays dans des coupures de courant quasi totales. Depuis des années, le Liban connaît une instabilité chronique dans son approvisionnement énergétique, obligeant la inhabitants à compter sur des générateurs privés pour une électricité minimale. L’Algérie, membre de l’OPEP, espère ainsi apporter un soutien temporaire, bien que l’on ignore encore si cette aide sera suivie de nouvelles livraisons régulières.
Le Scandale Sonatrach : un précédent de corruption
Toutefois, cette initiative de l’Algérie rappelle des souvenirs amers pour de nombreux Libanais. En 2020, le pays a été secoué par le scandale du « fioul frelaté » impliquant Sonatrach, la compagnie pétrolière algérienne. Ce scandale a révélé que des cargaisons de fioul de mauvaise qualité avaient été livrées au Liban, entraînant la mise hors service de plusieurs centrales électriques. Les enquêtes ont révélé des pots-de-vin et des falsifications de paperwork impliquant des fonctionnaires libanais et des entreprises privées. Ce scandale a profondément ébranlé la confiance des Libanais envers leur gouvernement, déjà minée par une corruption endémique et une mauvaise gestion des ressources énergétiques.
Le renoncement des poursuites et les retards irakiens
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Le Liban, confronté à des difficultés financières, a récemment renoncé à poursuivre Sonatrach pour ces livraisons de fioul frelaté, en partie parce que le pays n’a pas réussi à honorer ses paiements pour le fioul irakien. Cet accord avec l’Irak, signé en 2022, devait fournir un million de tonnes de fioul sur un an, mais les retards de livraison se sont multipliés, aggravant la crise énergétique libanaise. Aujourd’hui, avec le soutien algérien, le Liban espère obtenir un répit temporaire tout en cherchant à stabiliser ses approvisionnements futurs. Cependant, certaines sources accusent des personnes impliquées dans ce scandale d’avoir oeuvrer afin d’empêcher la BdL d’accorder les liquidités nécessaires au paiement du fioul irakien à l’EDL.
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Si l’aide algérienne est saluée comme une mesure de solidarité, elle ne résout que partiellement le problème. Le secteur de l’électricité au Liban nécessite une réforme en profondeur, notamment une meilleure gestion et une transparence accrue dans l’attribution des contrats. Les partenaires internationaux, comme ceux de la conférence CEDRE, ont insisté sur la nécessité de ces réformes pour débloquer les financements, mais ces changements tardent à se concrétiser.
Références :
- Libnanews, « L’Algérie porte secours au Liban avec des livraisons de fioul ».
- Center East Eye, « Algeria and Lebanon embroiled in faulty gasoline scandal ».
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