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Salim Hoss, ancien Premier ministre du Liban, laisse un héritage politique marqué par des défis colossaux. Né en 1929, il a assumé ses fonctions à plusieurs reprises dans un Liban en pleine tourmente, notamment durant la guerre civile (1975-1990) et dans les années qui ont suivi. À travers ses mandats, Hoss s’est distingué par son attachement aux establishments de l’État, son intégrité et sa volonté de préserver l’unité nationale face à des forces qui menaçaient de déchirer le pays.
Le rôle de Salim Hoss durant la guerre civile : face au gouvernement rival de Michel Aoun
Durant la guerre civile libanaise, Hoss est nommé Premier ministre en 1976 sous la présidence d’Elias Sarkis, alors que le pays est déjà plongé dans un chaos sanglant. Ce premier mandat s’étend jusqu’en 1980. C’est cependant sa période en tant que chef de gouvernement intérimaire de 1988 à 1990 qui est la plus emblématique. En 1988, la guerre civile bat son plein, et le mandat du président Amine Gemayel arrive à son terme sans qu’un successeur ne soit élu. Face à cette vacance présidentielle, Gemayel nomme le général Michel Aoun à la tête d’un gouvernement militaire, ce qui crée une state of affairs de double pouvoir. D’un côté, Salim Hoss dirigeait le gouvernement civil soutenu par la communauté musulmane et plusieurs factions politiques, tandis que de l’autre, Aoun se considérait chef d’un gouvernement militaire basé au palais de Baabda, soutenu principalement par des factions chrétiennes.
Hoss incarne alors la légitimité constitutionnelle et institutionnelle dans une époque où le pays était divisé non seulement sur des lignes sectaires, mais aussi sur la query du pouvoir politique. Durant cette période, le pays était déchiré par des combats internes, notamment l’offensive d’Aoun contre les milices libanaises alliées à la Syrie, provoquant des destructions massives à Beyrouth. C’est sous l’égide de Hoss que les Accords de Taëf sont appliqués, mettant fin officiellement à la guerre en 1990. Michel Aoun est évincé du palais de Baabda lors d’une intervention militaire syrienne, et Salim Hoss est resté un des rares défenseurs d’une answer politique au conflit.
Le dernier mandat de Salim Hoss (1998-2000) : une période d’austérité face à une crise économique imminente
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Après la guerre, Salim Hoss revient sur le devant de la scène politique en 1998, nommé Premier ministre sous le président Emile Lahoud, à un second où le Liban commençait à ressentir les effets de la reconstruction post-guerre sous le Premier ministre Rafic Hariri. Le pays était alors embourbé dans une crise économique grandissante, alimentée par une dette publique colossale et des politiques de reconstruction coûteuses qui avaient échoué à dynamiser durablement l’économie.
Hoss hérite d’une state of affairs économique difficile et tente de mettre en place des mesures d’austérité pour stabiliser les funds publiques. Son approche rigoureuse lui apparel des critiques, en particulier celles des milieux d’affaires et des partisans de Rafic Hariri, qui l’accusent de freiner la reprise économique. Parmi les mesures les plus notables, il tente de réduire les dépenses publiques, de rationaliser l’administration et de lutter contre la corruption. Il prévoyait déjà une crise plus profonde si ces réformes n’étaient pas appliquées de manière urgente. Pourtant, ses efforts pour réformer le système et réduire les dépenses de l’État se heurtent à une opposition politique intense et à une state of affairs de plus en plus instable.
Pendant cette période, Hoss reste ferme face aux tensions régionales et aux pressions internationales. Sa politique de neutralité et de prudence diplomatique était une constante de son motion politique, même lorsqu’il s’agissait de traiter des relations tendues avec Israël ou de maintenir des liens avec la Syrie, puissance de tutelle de facto à l’époque. Il a également défendu des réformes pour renforcer les establishments de l’État, tout en restant vigilant sur la query de la souveraineté libanaise.
Son mandat se termine en 2000, alors que la crise économique qu’il redoutait se confirme dans les années suivantes. L’histoire lui donnera raison : la dette publique continuera de croître, entraînant le pays dans une série de crises successives. Ses mesures d’austérité, bien que douloureuses, avaient pour objectif d’anticiper ces désastres économiques.
Un homme d’État reconnu pour son intégrité
Salim Hoss restera dans la mémoire collective comme un homme d’État intègre, loin des jeux politiciens et des affaires de corruption qui gangrènent souvent la politique libanaise. Son départ quelques jours après celui de Georges Corm, autre grande determine intellectuelle et économique du Liban, symbolise la perte de deux hommes qui ont tenté, chacun à leur manière, de sauvegarder les valeurs de l’État et de la souveraineté libanaise.
Ces deux personnalités ont marqué le Liban par leur érudition, leur engagement et leur volonté de préserver l’unité d’un pays souvent au bord du gouffre. Leur décès marque une fin d’époque et rappelle les défis auxquels le Liban proceed de faire face, notamment sur les plans économique et politique.
La mémoire de Salim Hoss, homme politique intègre et visionnaire, continuera d’inspirer ceux qui cherchent à rétablir un Liban steady et prospère, tout en affrontant les défis d’une nation en perpétuelle quête de souveraineté et de justice.
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