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L’Arabie Saoudite, acteur clé au Moyen-Orient, semble adopter une approche plus nuancée envers le Hezbollah libanais. Ce repositionnement stratégique pourrait s’expliquer par la montée en puissance de la Turquie en Syrie, mais également par des évolutions diplomatiques majeures, notamment le rapprochement entre Riyad et Téhéran sous l’égide de la Chine et les hésitations saoudiennes à normaliser leurs relations avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham.
Un repositionnement stratégique de Riyad
Selon El Sharq (13 décembre 2024), l’Arabie Saoudite discover de nouveaux moyens d’exercer son affect au Liban et en Syrie. La rivalité avec la Turquie, qui s’est renforcée après les succès militaires et économiques d’Ankara dans la région, incite Riyad à repenser sa stratégie. Dans ce contexte, une ouverture indirecte envers le Hezbollah, allié de l’Iran, pourrait être envisagée pour équilibrer les rapports de power.
Parallèlement, Al Joumhouria rappelle que la médiation chinoise a permis en 2023 un rapprochement historique entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, ouvrant la voie à une détente dans leurs relations. Bien que ce rapprochement ne signifie pas une coopération totale, il offre à Riyad une opportunité de recalibrer ses priorités stratégiques, y compris vis-à-vis des alliés de Téhéran comme le Hezbollah.
La montée en puissance de la Turquie en Syrie
La Turquie, sous la course de Recep Tayyip Erdoğan, a renforcé son affect en Syrie en soutenant des groupes armés et en consolidant son contrôle dans le nord du pays. Selon Al Binaa (13 décembre 2024), les initiatives turques, comme la création de zones de sécurité le lengthy de la frontière syrienne et le soutien logistique aux factions syriennes, ont accru leur rôle dans les discussions sur l’avenir politique de la Syrie.
Ces actions posent un défi direct à l’Arabie Saoudite, qui voit son affect en Syrie diminuer depuis le retrait progressif des forces soutenues par Riyad. La rivalité entre les deux pays, bien que principalement économique et politique, s’étend également à la compétition pour le management dans le monde musulman.
Un dialogue discret entre Riyad et Beyrouth
Le Liban, en tant que level de rencontre des influences régionales, joue un rôle clé dans cette dynamique. El Sharqmentionne que des diplomates saoudiens auraient intensifié leurs contacts avec les dirigeants libanais, y compris ceux associés au Hezbollah. Ces discussions, bien que discrètes, viseraient à explorer des compromis pour stabiliser le Liban tout en limitant l’affect turque.
Cependant, Al Joumhouria souligne que ce rapprochement reste fragile et largement conditionné par l’évolution des rapports entre Riyad et Téhéran. Une coopération directe avec le Hezbollah, perçu comme un acteur déstabilisant, pourrait ternir l’picture de l’Arabie Saoudite auprès de ses partenaires occidentaux.
Les implications pour le Hezbollah
Pour le Hezbollah, un changement de posture saoudien pourrait représenter une opportunité stratégique. Selon Al Binaa, le mouvement cherche à briser son isolement diplomatique en capitalisant sur les rivalités régionales. En acceptant un dialogue oblique avec Riyad, le Hezbollah pourrait renforcer sa place au Liban tout en consolidant ses relations avec ses alliés traditionnels, comme l’Iran et la Syrie.
Toutefois, une coopération entre le Hezbollah et l’Arabie Saoudite pourrait susciter des tensions au sein même du mouvement, certaines factions pouvant voir cette ouverture comme une trahison de ses principes fondamentaux.
Les hésitations de Riyad sur les accords d’Abraham
En parallèle, l’Arabie Saoudite reste réticente à normaliser ses relations avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham. Selon El Sharq, bien que Washington fasse pression sur Riyad pour rejoindre ces accords, les autorités saoudiennes craignent de compromettre leur place au sein du monde arabe et musulman. Cette hésitation reflète une volonté de ne pas polariser davantage la région et de préserver un équilibre entre ses priorités stratégiques.
Les enjeux géopolitiques à venir
L’idée d’un rapprochement entre Riyad et le Hezbollah reflète la complexité des dynamiques géopolitiques au Moyen-Orient. El Sharq souligne que les alliances traditionnelles sont remises en query à mesure que les acteurs régionaux réévaluent leurs priorités face à des défis émergents, comme l’affect grandissante de la Turquie et la reconfiguration des rapports de power en Syrie.
Les analystes cités par Al Binaa estiment que cette scenario pourrait ouvrir la voie à des négociations plus inclusives sur l’avenir de la Syrie, impliquant à la fois les alliés de Riyad et de Téhéran. Cependant, ces discussions risquent d’être compromises par des rivalités persistantes et des intérêts divergents.
Un équilibre délicat pour Riyad
Pour l’Arabie Saoudite, le défi est de maintenir un équilibre entre la défense de ses intérêts régionaux et la préservation de ses alliances traditionnelles. Un rapprochement avec le Hezbollah, bien qu’utile dans le contexte syrien, pourrait être mal perçu par ses partenaires occidentaux et par Israël, qui considère le Hezbollah comme une menace directe.
En même temps, Al Joumhouria souligne que Riyad pourrait utiliser cette ouverture pour contrebalancer la Turquie tout en renforçant sa place dans les discussions sur la Syrie. Ce repositionnement stratégique, bien que risqué, pourrait s’avérer essential pour préserver l’affect saoudienne dans une région en pleine mutation.
Vers une redéfinition des alliances ?
L’éventualité d’un rapprochement entre l’Arabie Saoudite et le Hezbollah, bien que spéculative, témoigne des changements profonds dans les relations internationales au Moyen-Orient. Les rivalités entre Riyad, Téhéran et Ankara redessinent les équilibres régionaux, poussant les acteurs à explorer de nouvelles voies de coopération, même avec d’anciens adversaires.
Le futur de cette dynamique dépendra largement de l’évolution des rapports entre les grandes puissances régionales et des choix stratégiques que feront leurs dirigeants dans les années à venir.
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