– Commercial –
Une dépendance humanitaire devenue mode de vie
La dégradation rapide de la state of affairs économique a plongé des pans entiers de la inhabitants dans la dépendance alimentaire. En octobre 2025, près de 42 % des ménages déclarent ne plus pouvoir couvrir leurs besoins de base, contre 30 % deux ans plus tôt. Le Programme alimentaire mondial assiste plus de 1,2 million de personnes, soit un cinquième des résidents, à travers 35 000 bons d’achat et 15 000 colis mensuels. Dans les banlieues de Beyrouth, dans la Békaa et dans le Nord, l’aide internationale remplace désormais les circuits de distribution officiels. Le panier alimentaire de base, évalué à 4 hundreds of thousands de livres libanaises, dépasse le revenu mensuel moyen des brokers publics, tombé sous les 3,8 hundreds of thousands de livres. L’aide, autrefois conçue pour des crises ponctuelles, devient un pilier structurel de la survie nationale. Manger trois repas par jour n’est plus un droit, mais une exception.
Agriculture en panne, champs abandonnés, marchés déstabilisés
La flambée des prix agricoles illustre l’effondrement du secteur productif. Entre janvier et octobre 2025, les légumes ont augmenté de 38 %, les céréales de 50 % et le lait de 45 %. Le diesel, passé de 1,2 à 2,8 {dollars} le litre, asphyxie les exploitations. Les engrais importés, facturés en devises, sont devenus inaccessibles. Dans la Békaa, 60 % des terres cultivables ne sont plus exploitées. Les rendements s’effondrent : la manufacturing d’agrumes recule de 20 %, celle de pommes de 30 %. Les marchés de gros enregistrent des hausses quotidiennes jusqu’à 15 % selon la disponibilité des carburants. Les producteurs vendent à perte, incapables de financer le transport et la réfrigération. L’agriculture libanaise, jadis pilier de l’économie rurale, ne couvre plus qu’un tiers des besoins nationaux. Le ministère de l’Agriculture, sans funds opérationnel, reconnaît ne plus pouvoir soutenir la filière. Les promesses d’aide, estimées à 70 hundreds of thousands de {dollars}, n’ont été financées qu’à hauteur de 15 %.
L’énergie, talon d’Achille de la sécurité alimentaire
La crise énergétique amplifie la pénurie. Les coupures d’électricité, atteignant 20 heures par jour, perturbent toute la chaîne du froid. Les boulangeries publiques, dépendantes du fioul subventionné, peinent à maintenir la manufacturing. Le prix du ache a bondi de 28 % depuis août. Dans les zones rurales, les producteurs de lait jettent jusqu’à 40 % de leur manufacturing, faute de réfrigération. Les familles paient en moyenne 40 {dollars} par mois pour un abonnement à un générateur privé, soit le quart de leur revenu. Le coût énergétique de la survie alimentaire devient intolerable. Le diesel alimente les moulins, les pompes d’irrigation et les camions de livraison ; sa pénurie équivaut à un effondrement logistique. Les intermédiaires privés en profitent : le litre se revend parfois trois fois plus cher que le tarif officiel. Cette spéculation sur l’énergie crée un cercle vicieux où chaque hausse de prix énergétique entraîne une flambée des denrées alimentaires.
La faim comme baromètre social
La crise nutritionnelle dépasse les indicateurs économiques. La consommation de viande a chuté de 60 % en deux ans, celle de produits laitiers de 50 %. Les familles se rabattent sur le riz, les lentilles et le ache sec. Les ONG signalent une multiplication des cas de malnutrition childish : 400 000 enfants sont désormais à risque, selon les estimations disponibles. Dans les écoles publiques, la suspension des repas subventionnés prive des milliers d’élèves de leur distinctive repas équilibré. Les soupes populaires sont devenues des factors de ralliement social : leur nombre est passé de 15 à 42 en un an. Les ménages réorganisent leur survie : deux repas au lieu de trois, substitution d’aliments, dettes contractées auprès des épiciers. Cette pauvreté alimentaire modifie le tissu social et accentue les disparités : les foyers qui disposent de devises achètent à prix fort, tandis que les autres vivent de dons ou de troc.
Un État en retrait, une politique en échec
Les politiques publiques peinent à suivre l’urgence. Le plan agricole nationwide lancé en mars est resté lettre morte. Le ministère de l’Agriculture n’a reçu qu’un quart de son funds prévu. Le programme d’achat de blé native, censé réduire les importations, n’a été appliqué que dans trois districts. Les contrôles de prix dans les marchés se limitent à des opérations symboliques. Les importations alimentaires, désormais payées au taux du marché parallèle, renchérissent automatiquement le coût du panier familial. Les municipalités, privées de subventions, n’ont plus les moyens logistiques d’organiser les distributions. Les ONG et establishments religieuses suppléent à l’État, mais au prix d’une fragmentation des circuits. Cette décentralisation non planifiée crée des zones d’exclusion : certaines régions reçoivent plusieurs aides simultanées, d’autres sont oubliées. Les pénuries énergétiques aggravent le désordre : le réseau nationwide fonctionne à moins de 30 % de sa capacité. Les projets de modernisation de Deir Ammar et Zahrani, pourtant financés, sont bloqués par des retards contractuels.
Le quotidien des ménages, entre survie et renoncement
Les budgets familiaux témoignent de l’effondrement social. L’alimentation absorbe désormais 70 % du revenu moyen, contre 35 % avant la crise. Les loyers et les abonnements énergétiques achèvent de consommer le reste. Les familles s’endettent auprès des épiciers et paient leurs achats sur plusieurs mois. Dans les villages, les potagers domestiques refleurissent : tomates, lentilles, oignons, courgettes. Cette micro-agriculture de survie pallie l’absence de manufacturing organisée. Dans les villes, les habitants réduisent leur consommation d’eau, n’achètent plus de viande et remplacent l’huile d’olive par des graisses importées bon marché. Les femmes se regroupent en coopératives alimentaires pour produire du ache et des plats préparés à moindre coût. Ces initiatives témoignent d’une résilience réelle mais épuisée. Le sentiment dominant est celui d’un épuisement collectif : travailler ne suffit plus à vivre, et vivre coûte chaque jour davantage.
Entre aide internationale et souveraineté menacée
Le Liban cherche à concilier help et autonomie. Les bailleurs internationaux exigent désormais un système clear de suivi des aides. Un projet de plateforme centralisée est en cours, destiné à coordonner les distributions et à éviter les doublons. Mais la lenteur bureaucratique retarde son lancement. Les partenaires financiers insistent sur la nécessité d’une politique de sécurité alimentaire nationale fondée sur la manufacturing locale et la diversification énergétique. Les specialists estiment qu’un plan de redressement crédible nécessiterait un investissement de 1,5 milliard de {dollars} sur trois ans pour moderniser l’agriculture et stabiliser l’approvisionnement. Pour l’heure, le pays reste suspendu à l’aide extérieure et aux fluctuations du carburant. L’alimentation, jadis garante de cohésion, est devenue le miroir d’une société en crise, dépendante, épuisée et sans horizon clair.
– Commercial –








