L’annonce de la prochaine visite du patriarche maronite Bechara Boutros al-Rahi à Riad Salamé, ancien gouverneur de la Banque du Liban, actuellement détenu, a déclenché un débat au Liban. Salamé fait face à des accusations sérieuses de corruption, notamment concernant le détournement de fonds publics et l’enrichissement personnel au détriment de l’économie libanaise. Ces accusations incluent des opérations financières impliquant la société Forry Associates, par laquelle il aurait détourné environ 300 thousands and thousands de {dollars}. En plus de cela, Salamé est également accusé d’avoir transféré illicitement des fonds by way of la société Optimum Make investments, une plateforme financière utilisée pour gérer des investissements en dehors des circuits bancaires officiels au Liban. Cette affaire a renforcé les soupçons de blanchiment d’argent et de malversations à grande échelle.
Sur la scène internationale, Salamé est poursuivi par plusieurs juridictions européennes, dont la France et l’Allemagne, où il est accusé de blanchiment d’argent, détournement de fonds et d’avoir amassé une fortune immobilière considérable en Europe grâce à ces pratiques. Les enquêtes en cours dans ces pays ont conduit à l’émission de mandats d’arrêt internationaux, bien que le Liban refuse d’extrader ses citoyens, rendant complexe toute tentative de coopération judiciaire entre le Liban et ces pays.
Le lien personnel et institutionnel entre Salamé et le patriarche maronite est souvent interprété comme le reflet de la safety accordée à Salamé en raison de son appartenance à l’élite maronite. Le patriarche al-Rahi a régulièrement exprimé son soutien aux positions maronites dans les hautes sphères de l’État, ce qui peut expliquer sa volonté de montrer de la compassion envers une determine marquante de la communauté chrétienne au Liban.
Cependant, cette visite n’est pas sans controverse. Certains y voient une tentative pour Salamé de s’assurer un soutien ethical et peut-être même une safety face aux enquêtes en cours. En effet, des critiques s’élèvent pour affirmer que cette démarche pourrait être une tentative d’empêcher Salamé de divulguer des informations compromettantes impliquant potentiellement des figures influentes de l’Église ou des élites économiques et politiques libanaises. Ces sources indiquent que le Patriarche aurait ainsi pu obtenir l’obtention des fonds du Patriarcat et de certains de ses proches pourtant bloqués depuis l’instauration d’un contrôle informel des capitaux par les banques libanaises en novembre 2019. Certains de ces fonds auraient même pu être transférés depuis à l’étranger.
La procureure du Mont Liban, Ghada Aoun, a publiquement réagi à cette visite à travers un message adressé au patriarche. Elle a salué le geste chrétien de miséricorde, mais a également rappelé les obstacles rencontrés dans sa lutte contre la corruption, citant notamment ses propres enquêtes sur Salamé et d’autres figures corrompues du pays. Elle a dénoncé l’impunité des responsables qui ont causé une crise sans précédent, poussant de nombreux Libanais, en particulier des jeunes chrétiens, à quitter le pays en raison du manque de views.
Cette visite s’inscrit dans un contexte plus massive de crise institutionnelle au Liban, marqué par un vide présidentiel et des tensions autour des postes clés occupés historiquement par les chrétiens. Le geste du patriarche al-Rahi semble être un rappel de l’significance de la défense des droits de la communauté maronite au sein des establishments étatiques, mais pour certains, il renforce également l’idée d’une collusion entre le pouvoir religieux et politique.