Dans leurs sermons, le Patriarche maronite Bechara Boutros al-Raï et le Métropolite orthodoxe Elias Audi n’ont pas simplement évoqué des valeurs religieuses abstraites, mais ont aussi indirectement fait écho à des réalités politiques bien concrètes qui touchent le Liban. À travers leurs paroles sur l’amour, la miséricorde et le besoin de réconciliation, ils adressent un message critique aux responsables politiques du pays, marquant ainsi un level de vue spirituel fort sur la gestion de la crise libanaise.
Le Patriarche al-Raï : un appel à la fin des guerres et à la restauration de l’État
Dans son sermon, le Patriarche al-Raï a ouvertement critiqué les “seigneurs de guerre” et leurs décisions destructrices, évoquant non seulement les conflits à Gaza et dans le Sud-Liban, mais aussi l’affect plus massive des guerres sur la société libanaise. En insistant sur l’idée que « la guerre est une marque de faiblesse, non de pressure », il souligne l’absurdité de la violence et de la destruction, qui touchent indistinctement civils, infrastructures et écosystèmes économiques. Cet appel résonne particulièrement à l’heure où le Liban, malgré des décennies de conflits internes et régionaux, reste pris dans un cycle de tensions militaires intermittentes, notamment avec Israël.
Sur le plan politique, le Patriarche critique également le vide institutionnel qui paralyse le pays depuis presque deux ans, en l’absence d’un président de la République. Selon lui, ce vide est délibéré, laissant place à une déstabilisation politique profonde qui affecte le fonctionnement des establishments, l’administration publique, et même la répartition du pouvoir entre les différentes communautés. Il fait ainsi allusion à une forme d’érosion de la représentation chrétienne au sein de l’État, particulièrement dans les postes maronites, ce qui fragilise l’équilibre communautaire essentiel au Liban.
En plaçant la query présidentielle au cœur de son sermon, al-Raï critique implicitement l’immobilisme des partis politiques, souvent accusés de bloquer les élections présidentielles pour défendre des intérêts étrangers ou sectaires. En appelant à une resolution libanaise de l’intérieur, sans dépendance extreme vis-à-vis des influences extérieures, il souligne la nécessité d’une souveraineté politique forte, où les leaders nationaux doivent prendre leurs responsabilités au lieu de rester otages de “paris extérieurs” ou de dynamiques géopolitiques qui les dépassent.
Métropolite Elias Audi : une condamnation des élites politiques
Le message du Métropolite Elias Audi est encore plus explicite dans sa condamnation des élites politiques libanaises. À plusieurs reprises, il a critiqué l’perspective des dirigeants qui “négligent les besoins de la inhabitants” pour servir leurs propres intérêts, suggérant ainsi que ces responsables politiques ne remplissent pas leurs devoirs envers leurs concitoyens. Il pointe du doigt une politique motivée par la cupidité et le clientélisme, où les intérêts personnels et sectaires priment sur le bien commun.
En évoquant le manque de management et l’incapacité des dirigeants à résoudre les crises multiples du pays — qu’il s’agisse de la crise économique, des companies publics en déliquescence ou de l’establishment présidentielle paralysée — Audi remet en trigger la légitimité même des personnes au pouvoir. Cette remise en trigger se manifeste particulièrement lorsqu’il critique le fait que les “seigneurs de guerre” continuent de jouer un rôle de premier plan en politique, bien que leurs actions aient contribué à la destruction du pays durant la guerre civile.
Audi critique également la lenteur des processus politiques et l’incapacité à saisir l’urgence des problèmes. En disant que “dans la politique libanaise, le temps n’a plus de valeur”, il dénonce une forme de déconnexion entre les besoins urgents de la inhabitants et les manœuvres politiciennes qui retardent les réformes nécessaires. Cette remark est particulièrement percutante à un second où le pays est en plein effondrement économique, avec des milliers de familles souffrant de pauvreté, un système de santé en crise et une éducation de plus en plus inaccessible.
Une critique du système confessionnel
Bien que ni le Patriarche al-Raï ni le Métropolite Audi ne mentionnent explicitement le système confessionnel libanais, leurs sermons pointent indirectement ses limites. Le fait qu’ils appellent à dépasser les divisions religieuses et à se concentrer sur la miséricorde, l’amour et l’unité nationale, montre une critique implicite de ce système. Al-Raï, en parlant du “prochain” comme celui qui reçoit amour et miséricorde, quelle que soit sa faith ou son appartenance ethnique, met en avant une imaginative and prescient qui dépasse la easy répartition confessionnelle des rôles au sein de l’État libanais.
Cette prise de place pourrait être interprétée comme un appel à une forme de révision du système actuel, où les postes sont strictement répartis entre chrétiens, musulmans sunnites et chiites, ainsi que d’autres communautés, créant souvent des tensions et des blocages institutionnels. Le vide présidentiel actuel est l’exemple le plus frappant de ce dysfonctionnement, les différents partis confessionnels n’arrivant pas à se mettre d’accord sur un candidat acceptable pour tous.
Dans leurs sermons, le Patriarche al-Raï et le Métropolite Audi ont clairement envoyé un message politique fort : les dirigeants libanais doivent cesser de se diviser et de se tourner vers des options extérieures. Ils doivent assumer leurs responsabilités envers le peuple, rétablir la confiance dans les establishments et gouverner avec justice et compassion. Leurs appels à l’amour, à la miséricorde et à l’unité dépassent le easy cadre spirituel pour devenir des critiques directes d’un système politique en crise.
Ces discours traduisent l’urgence de trouver une resolution à la paralysie politique, sans quoi le Liban continuera à sombrer dans une crise institutionnelle, économique et sociale. Les cooks religieux appellent à une renaissance morale et politique, où l’intérêt général et le bien commun doivent primer sur les intérêts personnels et confessionnels.