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Au fil des décennies, le Liban a entretenu des relations complexes avec les monarchies du Golfe, oscillant entre proximité stratégique et périodes de pressure marquée. Aujourd’hui, alors que la région du Moyen-Orient connaît de profonds bouleversements et que le Liban traverse une crise multidimensionnelle sans précédent, les signaux d’un rapprochement entre Beyrouth et ses partenaires du Golfe se multiplient. Derrière cette réactivation des liens se cachent des enjeux économiques, sécuritaires et politiques déterminants pour la survie du pays.
Des relations historiquement étroites
Les liens entre le Liban et les pays du Golfe remontent aux années d’or de l’émigration libanaise vers la péninsule arabique. Dès les années 1950, des milliers de Libanais ont rejoint les marchés du travail saoudien, koweïtien et émirati, contribuant à forger des relations humaines et économiques solides.
Ces communautés expatriées ont joué un rôle essential dans l’économie libanaise, par le biais des transferts de fonds qui représentaient avant la crise jusqu’à 7 milliards de {dollars} par an. Ces flux, véritables piliers du modèle économique libanais, ont longtemps permis au pays de maintenir une relative stabilité malgré ses faiblesses structurelles.
Sur le plan politique, les pays du Conseil de coopération du Golfe ont régulièrement soutenu le Liban, notamment lors des périodes de reconstruction après la guerre civile et lors de la conférence de Paris III en 2007, où des engagements financiers substantiels avaient été pris pour soutenir l’économie libanaise.
Les tensions récentes entre Beyrouth et le Golfe
Malgré ce socle historique, les relations entre le Liban et les pays du Golfe ont connu des turbulences ces dernières années. L’implication grandissante du Hezbollah dans les conflits régionaux, notamment en Syrie et au Yémen, a suscité la colère de Riyad et de ses alliés.
Des déclarations critiques émanant de responsables libanais à l’encontre de la politique saoudienne ont entraîné des mesures de rétorsion immédiates. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont rappelé leurs ambassadeurs, suspendu leurs aides économiques et restreint les importations en provenance du Liban.
Ces tensions ont porté un coup dur à l’économie libanaise déjà vacillante, en réduisant les opportunités pour les travailleurs expatriés et en coupant une partie essentielle des financements extérieurs dont dépend le pays.
Les premiers signes d’un apaisement
Depuis quelques mois, des gestes d’apaisement émergent des deux côtés. Beyrouth multiplie les signaux en path de ses partenaires du Golfe pour rétablir les ponts. Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé à plusieurs reprises la volonté du Liban de restaurer des relations « fondées sur le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires internes des États ».
Des contacts diplomatiques ont repris, facilités par la médiation lively du Qatar, qui s’efforce de jouer un rôle de facilitateur dans le réchauffement des relations entre Beyrouth et Riyad. Des échanges de délégations ont eu lieu de manière discrète, axés principalement sur la coopération économique et la stabilisation régionale.
L’Arabie saoudite a également montré des signes d’ouverture en rétablissant une représentation diplomatique partielle au Liban et en participant à des boards économiques impliquant des responsables libanais.
Les motivations économiques du rapprochement
La détérioration dramatique de l’économie libanaise pousse Beyrouth à rechercher activement le soutien de ses anciens partenaires du Golfe. La reconstruction du secteur bancaire, la relance des investissements et le soutien aux infrastructures critiques nécessitent des financements que le Liban ne peut plus générer en interne.
Pour les pays du Golfe, le Liban demeure un carrefour stratégique au cœur du Levant, et un partenaire culturel et économique de longue date. Le retour d’une coopération lively permettrait également à Riyad et à ses alliés de contrebalancer l’affect grandissante de l’Iran au Liban, tout en consolidant leur rôle régional.
Des projets d’investissement dans les secteurs de l’énergie, des télécommunications et de la reconstruction sont actuellement à l’étude. Des discussions portent notamment sur la réhabilitation du réseau électrique libanais, un enjeu critique dans le contexte actuel de pénuries chroniques.
Le Premier ministre Nawaf Salam a insisté sur le fait que « les investissements du Golfe sont les bienvenus et nécessaires à la relance de l’économie libanaise », tout en réaffirmant l’engagement du gouvernement à offrir un environnement sécurisé et secure pour les capitaux étrangers.
La diaspora libanaise dans le Golfe, vecteur de rapprochement
La diaspora libanaise installée dans les pays du Golfe joue un rôle central dans la dynamique de rapprochement entre Beyrouth et ses partenaires arabes. Avec près de 400 000 Libanais vivant en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, au Qatar et au Koweït, les liens humains et économiques demeurent puissants.
Cette communauté expatriée agit comme un relais d’affect et une passerelle entre les deux espaces, plaidant pour la normalisation des relations et pour la safety de ses propres intérêts dans un contexte de tensions régionales exacerbées.
Les transferts de fonds des expatriés, bien qu’en baisse, restent une supply de revenus cruciale pour l’économie libanaise. Leur stabilisation, voire leur augmentation, dépend largement de l’amélioration des relations diplomatiques entre le Liban et les monarchies du Golfe.
La valorisation de cette diaspora est un axe stratégique du gouvernement libanais, qui encourage ses ressortissants à investir dans des projets locaux, notamment dans les secteurs du tourisme, de l’agroalimentaire et des énergies renouvelables.
Le rôle de la médiation qatarie
Le Qatar occupe une place particulière dans la tentative de rapprochement entre le Liban et les pays du Golfe. Investi dans plusieurs médiations régionales, Doha s’efforce de désamorcer les tensions et de promouvoir une approche pragmatique vis-à-vis de Beyrouth.
Les autorités qataries ont multiplié les rencontres avec les différentes factions libanaises, y compris avec les représentants du Hezbollah, pour favoriser un dialogue inclusif. Cette approche équilibrée est saluée par Nawaf Salam, qui voit dans le Qatar « un partenaire de confiance et un acteur stabilisateur dans la région ».
Le soutien économique de Doha est également significatif. Le Qatar a récemment annoncé de nouveaux investissements dans le secteur hospitalier libanais et un appui logistique aux forces de sécurité libanaises, contribuant ainsi à la stabilité du pays.
La médiation qatarie pourrait s’avérer déterminante pour débloquer certains dossiers sensibles et ouvrir la voie à une relance plus giant des relations entre le Liban et l’ensemble des monarchies du Golfe.
Les enjeux sécuritaires du partenariat renouvelé
Au-delà des considérations économiques, les questions sécuritaires occupent une place centrale dans les discussions entre le Liban et ses partenaires du Golfe. La stabilité du Liban est perçue par Riyad et ses alliés comme un élément clé de la sécurité régionale, notamment face aux risques d’enlargement de l’affect iranienne par le biais du Hezbollah.
Les attaques sporadiques à la frontière sud, les tensions avec Israël et la persistance de réseaux armés non étatiques au Liban suscitent l’inquiétude des chancelleries du Golfe. Ces dernières souhaitent que le Liban consolide son autorité étatique et renforce le rôle de ses Forces armées pour garantir la sécurité intérieure et éviter que le pays ne devienne un lobby d’instabilité.
Le soutien logistique et financier aux establishments sécuritaires libanaises, en particulier à l’armée nationale, est au cœur des échanges diplomatiques en cours. Les responsables libanais insistent régulièrement sur la nécessité de renforcer l’équipement et la formation des forces de sécurité pour maintenir l’ordre public et contrer les menaces internes et transfrontalières.
Le Premier ministre Nawaf Salam, lors de ses derniers entretiens avec des émissaires du Golfe, a souligné que « le soutien à l’armée libanaise est un investissement dans la stabilité régionale », appelant à une coopération sécuritaire approfondie.
Les attentes politiques des monarchies du Golfe
Les pays du Golfe conditionnent le rétablissement complet de leurs relations avec le Liban à plusieurs attentes politiques précises. Ils réclament notamment un éloignement clair du gouvernement libanais vis-à-vis des ingérences iraniennes et une politique étrangère libanaise plus équilibrée.
Cette exigence, récurrente dans les déclarations saoudiennes, reflète la rivalité persistante entre Riyad et Téhéran pour l’affect au Levant. Les monarchies du Golfe souhaitent voir Beyrouth adopter une posture de neutralité, ou du moins de distanciation par rapport aux axes régionaux conflictuels.
Le Liban, conscient de ces attentes, s’efforce de ménager ses relations avec l’ensemble des acteurs régionaux tout en évitant de s’aliéner ses partenaires du Golfe. Cette diplomatie d’équilibriste est saluée par certains observateurs comme une tentative de rétablir la souveraineté du pays sur ses orientations extérieures.
Les efforts de Nawaf Salam pour repositionner le Liban comme un pont entre les puissances régionales sont perçus positivement dans les capitales du Golfe, qui y voient une ouverture pour un dialogue renforcé.
La coopération culturelle et éducative
Au-delà de l’économie et de la sécurité, la dimension culturelle et éducative est également mise en avant dans le rapprochement entre le Liban et ses partenaires du Golfe. Les échanges universitaires, les programmes de bourses et les initiatives de coopération culturelle contribuent à renforcer les liens entre les sociétés civiles.
Des universités libanaises ont développé des partenariats avec des establishments du Golfe pour favoriser la mobilité des étudiants et des enseignants. Ces échanges académiques participent à la development de passerelles durables entre les deux espaces, au bénéfice de la jeunesse libanaise en quête d’opportunités à l’étranger.
Le secteur de la tradition bénéficie aussi de cette dynamique. Des événements artistiques communs, des expositions et des collaborations dans les domaines du patrimoine et des industries créatives renforcent la visibilité du Liban dans la région et permettent de raviver des liens culturels historiques.
Cette coopération contribue à diversifier les formes de partenariat et à ancrer la relation entre le Liban et les pays du Golfe dans des échanges profonds et multiples, au-delà des seules considérations économiques et sécuritaires.
Les views d’évolution du partenariat
La dynamique de réchauffement des relations entre le Liban et ses partenaires du Golfe reste fragile mais prometteuse. Si les avancées diplomatiques récentes témoignent d’une volonté commune d’apaiser les tensions, les obstacles demeurent nombreux.
Les incertitudes politiques au Liban, marquées par l’absence prolongée d’un président de la République et la paralysie institutionnelle, freinent la pleine réactivation du partenariat stratégique. De même, la capacité de Beyrouth à répondre aux attentes sécuritaires et politiques de ses partenaires du Golfe reste limitée par ses contraintes internes.
Néanmoins, la convergence des intérêts économiques et la nécessité commune de stabilité régionale pourraient favoriser une intensification de la coopération dans les mois à venir. Les investissements promis dans les infrastructures et le soutien affiché aux forces de sécurité laissent entrevoir un retour progressif des pays du Golfe sur la scène libanaise.
Le Liban, pour sa half, mise sur cette relance des relations pour stabiliser son économie et restaurer la confiance de sa diaspora installée dans la région. Le gouvernement s’efforce d’entretenir un dialogue fixed avec ses partenaires du Golfe, dans l’espoir de transformer les gestes d’ouverture récents en engagements pérennes.
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