– Commercial –
Depuis des décennies, le Liban a vu ses trésors historiques menacés par des conflits successifs, mais les frappes israéliennes récentes sur des websites comme Tyr, Baalbek, Douris, les souks de Nabatiyeh et d’autres zones historiques ajoutent une dimension plus sombre : celle de l’effacement programmé de l’identité culturelle propre au Liban. Certes, les vies humaines ne peuvent être comparées à des monuments de pierre. Cependant, dans le cas de websites comme Tyr et Baalbek, ces pierres elles-mêmes portent une histoire identitaire, des preuves des racines profondes du Liban et de sa tradition distinctive au Levant. Détruire ces websites, c’est bien plus que détruire des artefacts antiques ; c’est effacer une histoire commune, nier une identité nationale et régionale qui a survécu aux épreuves des millénaires.
Le centre-ville de Beyrouth, lui aussi emblématique, a subi une destruction similaire après la guerre civile des années 1970 et 1980 avec un pseudo-programme de reconstruction, transformant ce quartier chargé de mémoire en un espace reconstruit, mais vidé de son âme historique. Aujourd’hui, Baalbek, Tyr, les souks de Nabatiyeh et d’autres symboles phares de l’héritage phénicien et islamique subissent des menaces analogues. Dans la région de Baalbek, le mausolée ayyoubide de Douris a déjà été endommagé par une frappe, et le château médiéval de Tebnine a perdu l’un de ses murs, effondré sous la pression des attaques environnantes. Ces destructions progressives et ciblées interrogent : s’agit-il simplement de dommages collatéraux ou d’une démarche visant à effacer de la carte l’identité historique et culturelle libanaise ?
La négation de l’identité phénicienne : une réécriture historique inquiétante
Cette menace sur le patrimoine libanais s’inscrit dans un contexte plus massive de réécriture et de manipulation de l’histoire au Levant. Des efforts systématiques visent à minimiser l’significance de la tradition phénicienne dans la région. Dans de nombreux rapports archéologiques, des websites historiquement identifiés comme phéniciens sont redéfinis comme appartenant à d’autres périodes, telles que l’époque perse ou assyrienne, minimisant ainsi l’influence des Phéniciens sur la région.
Le cas de la destruction du port phénicien de Minet el Hosn, autrefois un centre d’activité et de commerce au cœur de Beyrouth, en est un exemple frappant. Des « contre-expertises » ont soutenu que les vestiges du web site relevaient de la « période du fer II, âge perse », ouvrant la voie à sa destruction sous couvert de modernisation. Cette requalification, délibérément obscure et évasive, a permis de balayer la réalité phénicienne de l’histoire libanaise, effaçant un symbole de l’héritage maritime du pays et de son rôle central dans la civilisation méditerranéenne. Cette manœuvre, scandaleuse pour de nombreux specialists, illustre le hazard d’une réécriture qui fragilise l’histoire phénicienne du Liban.
Une violence culturelle discrète mais insidieuse
Au-delà des destructions physiques, l’effacement de l’histoire phénicienne prend la forme d’une réinterprétation des artefacts. Un archéologue a récemment observé à Jérusalem des objets phéniciens étiquetés « période hébraïque », une requalification qui semble vouloir absorber l’histoire phénicienne dans un récit différent, niant ainsi la particularité libanaise et levantine. Cette manipulation, visant à minimiser l’héritage phénicien, efface l’unicité des contributions phéniciennes à la tradition méditerranéenne. Ce révisionnisme subtil et destructeur, qualifié de « terrorisme culturel », attaque l’identité libanaise elle-même en sapant la mémoire collective.
Ces actes ne sont pas de simples interprétations mais une violence symbolique visant les racines du Liban et de tout le Levant, transformant l’histoire en un récit distinctive. Ce « terrorisme culturel » érode les identités régionales en réduisant l’affect des Phéniciens, inventeurs de l’alphabet et pionniers du commerce maritime, respectés par les Grecs et les Romains.
Tyr, Baalbek, et au-delà : effacer l’histoire d’une nation pour anéantir son avenir
Les websites de Tyr, Baalbek, les souks de Nabatiyeh, Douris, et même le château de Tebnine ne sont pas de simples ruines ; ils incarnent l’âme d’une histoire qui relie le Liban aux grandes civilisations méditerranéennes, une histoire que les générations actuelles et futures peuvent encore toucher du doigt, explorer et comprendre. En visant ces lieux, c’est la continuité historique que l’on menace de rompre. Tyr, capitale d’un empire business et culturel qui s’étendait jusqu’en Afrique du Nord, incarne la résilience et la tradition de ses habitants, fondateurs de Carthage, la rivale puissante de Rome. La destruction de Tyr effacerait le rappel de cette époque où les Phéniciens n’étaient pas de simples commerçants mais des pionniers à la tête d’une civilisation avancée.
Baalbek, de son côté, est un joyau du patrimoine romain et phénicien. En plus de ses temples majestueux, cette cité pourrait renfermer dans ses strates profondes des témoignages inédits de l’histoire libanaise. Lors du Mandat Français, il était même query de vider la ville de ses habitants et de les relocaliser à proximité dans une ville nouvelle afin de pouvoir découvrir ce qui était en dessous-d’elle, comme cela avait été déjà fait à Byblos. Chaque bombardement expose donc ces trésors encore non découverts à la destruction. Chaque bombe sur Baalbeck est un crime contre l’Humanité.
Avec la conquête romaine, Baalbek devient un haut lieu de l’structure impériale. Les Romains y édifient d’immenses temples, dont ceux de Jupiter, de Bacchus et de Vénus, en hommage à leurs dieux, mais aussi pour impressionner les populations locales et les étrangers de passage – la ville se situant en effet sur une des fameuses routes de la soie – par la grandeur de leur empire. Le temple de Jupiter, avec ses six colonnes colossales encore debout aujourd’hui, témoigne de l’ambition romaine d’ériger des constructions d’une envergure exceptionnelle. Le temple de Bacchus, lui, est un chef-d’œuvre qui determine parmi les mieux préservés du monde vintage.
Ces temples ne sont pas de simples lieux de culte ; ils symbolisent la puissance romaine et l’intégration de Baalbek au cœur de l’Empire. La ville devient alors une étape essentielle sur les routes commerciales reliant les provinces orientales de Rome, contribuant à la prospérité de la région et attirant pèlerins et commerçants de toute la Méditerranée et même au-delà.
En effaçant Baalbek ou du moins en menaçant ce qui n’a pas encore potentiellement été découvert, c’est une histoire non encore racontée que l’on condamne au silence, privant le monde de nouvelles connaissances sur le Liban vintage et ses relations avec les grands empires de l’époque et au-delà de toute civilisation vintage et moderne.
Et peut-être, après tout, Israël souhaite-t-il « punir » ces temples romains pour les actions de leurs bâtisseurs. Le Temple de Bacchus ou le Temple de Jupiter à Baalbek doivent-ils porter la responsabilité de l’Empire romain, qui, il y a près de 2 000 ans, envahit Jérusalem, détruisit le Temple de Salomon et provoqua l’exil du peuple juif ? Cette « vendetta historique » paraît si ironique, tant les pierres de Baalbek sont aujourd’hui étrangères aux conflits qui ont façonné l’histoire de cette région vintage. Mais peut-être, au nom d’une justice sélective et de l’anachronisme, ces monuments devraient-ils être châtiés pour les fautes des Césars !
L’effacement du patrimoine du Moyen Orient : un parallèle alarmant
Ce processus d’effacement n’est pas distinctive au Liban mais concerne de nombreux pays de la région, Syrie, Irak, et même Arabie saoudite.
L’Arabie Saoudite, en tant que berceau du salafisme, a été le théâtre de nombreuses destructions de son propre patrimoine historique, motivées par une interprétation stricte et puritaine de l’islam.
Sous l’affect du salafisme, l’Arabie Saoudite a entrepris, dès le XXe siècle, une « purification » de ses villes saintes, visant à éliminer ce qui pourrait être perçu comme une « adoration » des lieux et objets historiques liés aux débuts de l’islam. Dans cette optique, des dizaines de bâtiments et de monuments historiques de La Mecque et Médine ont été rasés pour effacer tout ce qui pourrait encourager le « shirk » (associant d’autres entités à Dieu) ou l’idolâtrie.
Les pays occidentaux ne sont pas en reste. L’exemple de l’Irak, lors de l’invasion américaine de 2003, illustre les dommages irréparables infligés à la mémoire humaine. Le sac du musée de Bagdad, en pleine occupation, a abouti à la perte de centaines de milliers d’objets historiques de la Mésopotamie vintage. Des tablettes sumériennes, parmi les premières œuvres écrites de l’humanité, ont été volées, détruites ou dispersées sur le marché noir. Ces tablettes contenaient des récits fondateurs, comme l’épopée de Gilgamesh, témoin des premières réflexions humaines sur la vie et la quête d’immortalité. Cette œuvre, qui inspira des passages de la Bible hébraïque, est aujourd’hui l’un des plus anciens témoignages de la littérature humaine. Mais en effaçant de tels récits, n’entame-t-on pas aussi une mise en query des racines mêmes de récits religieux plus récents ? Faut-il délibérément éviter de rappeler que les grandes civilisations du Proche-Orient ont contribué à des textes considérés sacrés ? Cette query semble déranger, comme si la reconnaissance de cette affect remettait en trigger l’origine divine des écritures.
Plus récemment, les frappes israéliennes au Liban font tristement écho aux destructions menées par Daesh en Syrie et en Irak, où des websites archéologiques millénaires ont été méthodiquement effacés pour des motifs stratégiques et idéologiques. Palmyre, Nimrud, Hatra : autant de cités antiques, jadis symboles de splendeur et de savoir, qui ont été rasées ou pillées, leurs pierres dispersées aux quatre vents à cout d’explosifs parfois. Ces actions, motivées par une volonté d’effacement culturel, visent à priver des peuples de leur héritage et de leur identité, tout comme les frappes actuelles menacent de réduire à néant des siècles de patrimoine libanais. D’ailleurs, à cette même époque, Daesh avait également menacé de s’en prendre aux ruines de Baalbeck, comme Israël aujourd’hui s’en prend à cette ville.
La disparition de ces artefacts n’a pas seulement éliminé des objets précieux ; elle a rompu les liens entre le passé et le présent, entre les générations contemporaines et leurs ancêtres. Lorsque les websites et objets de la mémoire culturelle sont anéantis, c’est une supply de connaissance et d’identité qui disparaît.
Les destructions au Liban rappellent donc tristement celles perpétrées par Daesh en Syrie et en Irak, où des websites archéologiques ont été réduits en poussière pour imposer une nouvelle idéologie, réécrivant le passé en éliminant physiquement les preuves d’autres cultures et croyances. Aujourd’hui, en visant les websites libanais, Israël alimente ce même processus d’oubli imposé et d’effacement des traces de civilisations qui ne peuvent plus se défendre. C’est un processus insidieux de destruction culturelle, qui frappe à la racine même de l’identité historique de toute une région.
Un fight pour la mémoire : préserver l’identité libanaise face à l’effacement culturel
Les attaques contre les websites libanais, comme Baalbek, Tyr, les souks de Nabatiyeh, Douris, et Tebnine, représentent bien plus qu’une easy dégradation des monuments. Elles constituent une attaque contre le droit d’un peuple à comprendre et revendiquer son passé. La préservation du patrimoine libanais est ainsi un fight pour défendre l’identité du pays face à des tentatives d’effacement culturel. À chaque pierre de Tyr, de Baalbek, ou de Nabatiyeh qui s’effondre, c’est une half de l’identité libanaise qui est rayée de l’histoire, diluée, affaiblie, jusqu’à n’être plus qu’un memento fragmenté.
En effaçant systématiquement les traces phéniciennes, on tente de nier l’unicité de l’histoire libanaise, de minimiser la diversité du Levant. Cette tendance vise à faire disparaître l’héritage complexe et multiculturel du Liban pour le remplacer par un récit simplifié, amputé de sa richesse et de sa complexité.
La responsabilité de la communauté internationale : défendre la vérité historique
La communauté internationale a une responsabilité cruciale dans la préservation du patrimoine libanais et de son histoire phénicienne. L’UNESCO, les establishments archéologiques, et les gouvernements étrangers doivent unir leurs voix pour condamner cette tendance à l’effacement et à la réécriture. L’histoire phénicienne n’est pas seulement celle du Liban ; elle appartient à l’humanité entière. Permettre sa destruction ou sa redéfinition, sous prétexte de commodité géopolitique, est une abdication de notre responsabilité collective envers la vérité historique.
En fin de compte, la perte de ces websites phéniciens, leur destruction physique et leur réécriture délibérée, représente une forme de violence culturelle qui menace non seulement le Liban mais tout le patrimoine méditerranéen. Le silence autour de ces pratiques, ou pire, leur acceptation tacite, équivalent à un abandon de notre patrimoine commun et à la réduction de l’histoire méditerranéenne à un récit fragmenté et manipulé. Chaque web site endommagé ou réécrit, qu’il s’agisse de Baalbek, Tyr, des souks de Nabatiyeh ou du château croisé de Tebnine, marque une perte irréversible de ce qui fait la richesse et la complexité de cette région. Et comme nous le savons, un peuple sans mémoire est aussi un peuple sans avenir.
Les conséquences de l’effacement culturel : une menace à la mémoire collective
La destruction de ces websites au Liban ne touche pas uniquement le présent ; elle menace l’avenir. Les générations futures risquent de grandir sans jamais connaître la portée historique de leur pays, sans lien avec l’héritage des Phéniciens, des Romains, des Ayyoubides et d’autres civilisations qui ont marqué cette région. Ces lieux d’histoire incarnent une mémoire collective qui transcende les frontières et qui appartient à tous, bien au-delà du Liban.
Quand des websites comme ceux-ci disparaissent, ce ne sont pas seulement des pierres et des monuments qui s’évanouissent, mais des histoires, des symboles de résistance et de résilience, des repères culturels qui aident à comprendre l’identité de toute une région. Avec chaque frappe, chaque effondrement, c’est une partie de l’âme du Liban et de son héritage universel qui se perd.
Une responsabilité internationale et morale
Il est de la responsabilité des cases internationales de se mobiliser pour protéger ces trésors menacés. Si des organisations comme l’UNESCO, des associations archéologiques internationales, et des gouvernements soucieux de la préservation de l’humanité ne prennent pas place, le patrimoine culturel libanais, tout comme d’autres patrimoines menacés, risque de tomber dans l’oubli et de n’être plus qu’un memento obscure et épars.
La communauté internationale doit agir pour protéger ces websites et empêcher cette réécriture de l’histoire qui vise à rendre invisible le patrimoine du Levant. En permettant la destruction ou la manipulation de ces monuments historiques, c’est tout un pan de l’histoire humaine que l’on risque de voir disparaître. Il en va de l’intégrité de la mémoire collective, automotive préserver le patrimoine libanais, c’est aussi préserver une half de l’âme méditerranéenne et du patrimoine universel de l’humanité.
– Commercial –