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Rebond spectaculaire des recettes douanières
Les recettes douanières du Liban ont atteint un complete de 17 569,2 milliards de livres libanaises (LBP) au cours du premier trimestre 2025, marquant une development spectaculaire de 163,6 % par rapport aux 6 666,1 milliards LBPenregistrés à la même période en 2024. Cette efficiency reflète à la fois l’effet mécanique du nouveau taux de change officiel fixé à 89 500 LBP/USD depuis février 2024, et l’amélioration progressive du recouvrement douanier dans un contexte de réformes fiscales. En équivalent greenback, les recettes s’élèvent à environ 196,3 tens of millions USD, un niveau historiquement élevé pour un seul trimestre, particulièrement dans une économie dont la base d’importation reste réduite par rapport aux années précédentes.
Construction des recettes : TVA dominante
La composante principale des recettes douanières demeure la TVA à l’importation, qui représente plus de 60 % du complete collecté. Les autres sources sont :
- Les droits de douane traditionnels
- Les accises sur les produits énergétiques, alcoolisés et le tabac
- Les frais administratifs appliqués sur les opérations douanières
En janvier 2025, les recettes se sont élevées à 4 876,2 milliards LBP, à 5 637,8 milliards LBP en février, et à 7 055,2 milliards LBP en mars. Cette dynamique montre une development mensuelle cohérente et soutenue.
Effet du taux de change unifié
Le principal facteur explicatif de ce rebond est le réalignement du taux de change. Alors que les taxes douanières étaient auparavant calculées sur une base de 15 000 LBP/USD, le passage à un taux unifié de 89 500 LBP/USD a multiplié mécaniquement la base fiscale. Les recettes douanières ont donc augmenté même en l’absence de croissance physique du quantity des importations.
Principaux postes générateurs
Les secteurs les plus contributeurs aux recettes du T1 2025 sont :
- Les carburants et produits pétroliers raffinés
- Les véhicules vehicles importés
- Les équipements électroniques et électroménagers
- Les produits de luxe (parfums, alcools, bijoux)
- Les matériaux de development et métaux de base
L’importation de véhicules a connu un web redressement après plusieurs années de contraction. Les recettes douanières sur les voitures neuves ont progressé de plus de 180 % en glissement annuel.
Répartition géographique des recettes
Selon la Course générale des douanes :
- Le port de Beyrouth a généré 76 % des recettes
- L’aéroport worldwide Rafic Hariri : 13 %
- Le port de Tripoli : 6 %
- Les postes terrestres (Masnaa, Aboudieh) : 5 %
Le port de Beyrouth preserve sa place dominante, malgré la montée en cost du port de Tripoli depuis 2021.
Réformes de la douane et digitalisation
Les réformes mises en œuvre depuis fin 2023 ont contribué à cette amélioration :
- Généralisation de la plateforme numérique ASYCUDA World
- Renforcement des inspections physiques aux frontières
- Intégration des douanes au système du ministère des Funds
- Amélioration du suivi logistique des conteneurs
Ces mesures ont permis de réduire les délais de traitement et de limiter les pratiques frauduleuses, notamment les sous-évaluations et exemptions abusives.
Comparaison historique
À titre de comparaison :
- T1 2021 : 4 275 milliards LBP
- T1 2022 : 6 381 milliards LBP
- T1 2023 : 6 666 milliards LBP
- T1 2025 : 17 569,2 milliards LBP
Même en tenant compte de l’effet nominal lié au taux de change, la development reste significative en {dollars} constants, ce qui suggère une meilleure couverture fiscale des flux importés.
Utilisation des recettes douanières dans les funds publiques
Ces recettes ont permis au Trésor public libanais de financer des dépenses critiques. Elles ont été affectées à :
- Le paiement des salaires des fonctionnaires
- Le maintien des subventions résiduelles sur certains médicaments essentiels
- Le financement partiel du secteur hospitalier public
- L’approvisionnement de l’Workplace des céréales pour l’importation de blé subventionné
Dans un contexte de raréfaction des ressources, les recettes douanières constituent aujourd’hui l’une des rares sources de liquidités pour l’État.
Comparaison régionale
La dépendance du Liban aux recettes douanières est nettement supérieure à celle d’autres pays MENA :
- Tunisie : 18 % des recettes fiscales
- Maroc : 23 %
- Liban : 43 % au T1 2025
Cette focus sur la fiscalité aux frontières rend le Liban vulnérable aux perturbations commerciales et à la volatilité du commerce extérieur.
Réactions du secteur privé
La Chambre de commerce de Beyrouth a salué cette amélioration mais a pointé :
- Le manque de transparence tarifaire
- Les retards de dédouanement
- L’arbitraire dans les valorisations douanières
Les entreprises demandent une réforme en profondeur des barèmes, une simplification administrative et plus de prévisibilité réglementaire.
Risques d’effet nominal et dépendance
Le rebond est largement nominal : il découle du taux de change sans hausse réelle des volumes importés. Cela pose plusieurs risques :
- Stagnation réelle du commerce
- Économie informelle échappant aux circuits officiels
- Effet d’phantasm fiscale si le taux ou les volumes changent
Le FMI recommande une diversification des recettes, au-delà des frontières.
Prévisions 2025 et risques
Le ministère prévoit 70 000 milliards LBP de recettes douanières pour l’année (soit 782 M USD), sous réserve :
- D’une stabilité géopolitique
- Du maintien du taux de change
- D’un niveau soutenu d’importations formelles
Un choc logistique ou un ralentissement de la demande intérieure pourrait affecter gravement cette projection.
Enjeux institutionnels
Le FMI et la Banque mondiale recommandent :
- Un audit externe indépendant
- Une réduction du nombre de taux
- La création d’une autorité douanière autonome
- Un compte séparé pour les recettes TVA importation
Résistances politiques
Des réformes sont bloquées par des intérêts liés aux franchises, importations diplomatiques ou militaires. Ces régimes spéciaux représentent une perte fiscale de plusieurs centaines de tens of millions USD par an.
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