Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a rencontré aujourd’hui au Grand Sérail le ministre des Déplacés, Issam Sharafeddine, accompagné d’une délégation représentant plusieurs associations de déposants. Cette réunion, qui s’inscrit dans un contexte de crise financière prolongée, a porté sur les demandes urgentes et pressantes des déposants, dont l’accès à leurs comptes bancaires est sévèrement restreint depuis l’effondrement du secteur bancaire.
Des options immédiates et des réformes proposées
À l’situation de la rencontre, le ministre Sharafeddine a expliqué que les demandes des déposants visent à trouver des options immédiates à leurs difficultés financières, tout en proposant des réformes plus profondes pour résoudre la crise à lengthy terme. Parmi les mesures urgentes, il a été demandé au gouvernement d’augmenter le plafond des retraits mensuels jusqu’à 1 000 {dollars}, une demande jugée réalisable si une partie des réserves obligatoires de la Banque du Liban (BdL) est utilisée à des fins humanitaires.
« Les réserves obligatoires doivent être mobilisées dans les conditions d’urgence, et il y a des déposants malades, des déposants affamés, et des familles qui ne peuvent pas scolariser leurs enfants », a affirmé Sharafeddine. Il a également évoqué l’idée de mettre en place des chèques spécifiques pour répondre aux besoins urgents des déposants, tels que le “chèque étudiant”, le “chèque médical” pour couvrir les frais de santé, et le “chèque pour les taxes et impôts”.
Un climat positif, mais des défis à relever
Le ministre a assuré que l’ambiance de la réunion était « constructive », ajoutant que le Premier ministre Mikati s’était engagé à placer ces questions en tête des priorités à l’ordre du jour du Conseil des ministres. Cependant, bien que l’optimisme soit de mise, la mise en œuvre de telles mesures se heurtera probablement à des résistances, notamment de la half du secteur bancaire, qui a jusqu’à présent résisté aux réformes majeures.
Le contexte des déposants depuis 2019 : une crise sans précédent
Depuis l’automne 2019, le Liban est plongé dans une crise économique et financière qui a engendré des conséquences dramatiques pour les déposants. Face à l’effondrement de la livre libanaise et aux lourdes pertes subies par les banques, ces dernières ont imposé des restrictions sévères et informelles sur les retraits d’argent, sans cadre légal formel, empêchant ainsi les Libanais d’accéder à leurs économies en devises étrangères. Les comptes en {dollars} sont soit bloqués, soit convertis de power en livres libanaises à des taux bien inférieurs à la réalité du marché, entraînant des pertes massives pour les déposants.
Les mesures mises en place par les banques, sous prétexte de préserver leurs liquidités, ont causé une frustration croissante chez des hundreds of thousands de Libanais qui ne peuvent plus utiliser leurs fonds pour couvrir des besoins essentiels comme la santé, l’éducation ou même l’achat de nourriture. Pendant ce temps, certaines élites et grandes entreprises ont pu transférer leurs fonds à l’étranger, ce qui a exacerbé les inégalités.
La méfiance envers le secteur bancaire est désormais profondément enracinée. Les tentatives des banques de proposer des options partielles, comme le paiement des dépôts à des taux symboliques ou en tranches limitées, n’ont pas suffi à apaiser la colère publique. De nombreux déposants ont même eu recours à des actions en justice pour tenter de récupérer leurs fonds, mais les décisions judiciaires ont souvent été retardées ou annulées, aggravant le sentiment d’impuissance.
Des views de réforme
En plus des mesures immédiates proposées, la réunion a également été l’event de discuter des réformes nécessaires pour résoudre la crise bancaire à lengthy terme. Les représentants des déposants ont insisté sur la nécessité de mettre en place des mécanismes transparents pour garantir que les banques et les establishments financières respectent leurs obligations envers les déposants.
Le gouvernement libanais, qui fait face à une dette publique colossale et à des négociations difficiles avec le Fonds monétaire worldwide (FMI), est sous pression pour introduire des réformes économiques et financières structurelles. L’enjeu est de restaurer la confiance du public dans le système bancaire tout en redressant l’économie.