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Le 28 février 2025, la scène qui s’est déroulée dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche restera gravéecomme un second de bascule dans les relations internationales. Volodymyr Zelensky, président d’une Ukraineen guerre depuis trois ans, s’est vu publiquement admonesté, presque rabaissé, par Donald Trump et son vice-président J.D. Vance. Ce n’était pas un incident isolé : l’humiliation a frappé l’Ukraine hier, l’Europe avant-hier, mais elle touche quotidiennement le Liban, où l’occupation israélienne du sud du pays se poursuit avec l’aval tacite des États-Unis.
Le 28 février 2025, la scène qui s’est déroulée dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche restera gravée comme un second de bascule dans les relations internationales. Volodymyr Zelensky, président d’une Ukraine en guerre depuis trois ans, s’est vu publiquement admonesté, presque rabaissé, par Donald Trump et son vice-président J.D. Vance. Ce n’était pas un incident isolé : l’humiliation a frappé l’Ukraine hier, l’Europe avant-hier, mais elle touche quotidiennement le Liban, où l’occupation israélienne du sud du pays se poursuit avec l’aval tacite des États-Unis. L’échange avec Zelensky, d’une violence verbale uncommon, a vu Trump exiger une gratitude ostentatoire et menacer de « laisser tomber » l’Ukraine s’il ne pliait pas devant ses injonctions pour un cessez-le-feu avec la Russie. Vance, de son côté, a enfoncé le clou, accusant Zelensky de manquer de respect aux États-Unis. Ce n’était pas une négociation, mais une mise au pas, une tentative d’abaisser un dirigeant dont le pays dépend pourtant du soutien américain pour survivre. L’accord sur les minerais stratégiques, qui devait être signé, est resté lettre morte, et Zelensky a quitté Washington précipitamment, sans conférence de presse, sous les yeux d’une Europe médusée.
Cette humiliation ne se limite pas à l’Ukraine. Elle s’inscrit dans une série d’affronts orchestrés par l’administration Trump-Vance, qui semblent prendre un malin plaisir à rabaisser leurs interlocuteurs, qu’ils soient alliés ou non. Depuis des semaines, J.D. Vance multiplie les déclarations provocatrices à l’encontre de l’Europe, affirmant que le véritable hazard pour le continent ne vient ni de la Russie ni de la Chine, mais de ses propres dirigeants. En soutenant ouvertement les mouvements d’extrême droite lors des élections européennes, il ne se contente pas de critiquer : il remet en trigger la légitimité même des démocraties européennes, les présentant comme faibles, divisées, incapables de se défendre sans la tutelle américaine. D’ailleurs, cette imaginative and prescient trouve un écho outre-Atlantique au sein d’un mouvement qui gagne du terrain : les néo-réactionnaires, dont une vingtaine de membres influents de la Silicon Valley, non des moindres, feraient partie. Ce courant, porté par des figures comme Peter Thiel ou Curtis Yarvin, prône un rejet des idéaux démocratiques traditionnels au revenue de systèmes hiérarchiques et autoritaires, voyant dans les vieilles démocraties européennes une décadence à dépasser. Cette rhétorique, qui fait écho à celle de certains populistes européens, est une gifle pour des nations ayant bâti leur unité sur des valeurs démocratiques, désormais foulées aux pieds par un discours qui préfère la drive brute au dialogue.
Mais l’humiliation ne s’arrête pas aux portes de l’Europe ou de l’Ukraine. Au Liban, elle prend une forme encore plus tangible. Le cessez-le-feu signé le 27 novembre 2024 entre Israël et les forces libanaises, sous l’égide des États-Unis, prévoyait le retrait israélien des territoires occupés. Pourtant, plus de trois mois plus tard, Israël maintient sa présence sur cinq factors stratégiques du sud du Liban, avec l’aval tacite de Washington. Cette violation flagrante de l’accord est une nouvelle claque pour les autres membres du comité de surveillance, dont la France, qui se retrouvent marginalisés, tenus dans l’ignorance des tractations entre les États-Unis et Israël. Paris, qui a historiquement joué un rôle clé au Liban, se voit reléguée au rang de spectateur impuissant, humiliée par une diplomatie américaine qui agit sans égard pour ses partenaires.
Ce qui se joue ici dépasse les cas isolés de Zelensky ou du Liban. C’est une démonstration de drive d’une administration américaine qui ne respecte plus aucune des formes traditionnelles de la diplomatie internationale. Trump et Vance ne négocient pas : ils imposent, ils abaissent, ils humilient. L’Ukraine, l’Europe, le Liban ne sont que des exemples d’un mépris plus massive, où les États-Unis dictent leurs circumstances sans concertation, forts de leur puissance militaire et économique. Les formalités diplomatiques – ces règles qui garantissent un minimal de respect mutuel entre nations – sont balayées au revenue d’un unilatéralisme brutal. Trump, dans cette dynamique, ne semble respecter que les dictateurs, les autocrates, des figures comme Vlad [Poutine], Kim [Jong Un], Bibi, son expensive Habibi, MBS [Mohammed ben Salmane] et sa scie, et d’autres du style, qui lui renvoient une picture de drive brute. Les vieilles démocraties, perçues comme faibles, sont reléguées au second plan. Ce normal, qui s’éloigne radicalement de celui des États-Unis d’autrefois – ceux qui se posaient en protecteurs des faibles face aux forts –, marque une rupture profonde. Cette diplomatie transactionnelle, où tout se réduit à des rapports de pouvoir immédiats, efface peu à peu l’aura morale des États-Unis eux-mêmes. On verra bien dans les prochains mois si cette posture pousse les Européens à s’affranchir du parapluie américain, et si d’autres pays, lassés de cette domination, suivent le même chemin.
Pour l’Europe, cet enchaînement d’humiliations doit sonner comme un réveil. La dépendance envers Washington, autant militaire qu’énergétique, la place dans une place de vulnérabilité intenable. Si elle veut éviter de subir le même type que Zelensky, elle doit cesser de jouer les spectateurs consternés et devenir actrice de son destin. Quant au Liban, il incarne la tragédie d’un Moyen-Orient pris en étau entre des puissances qui décident sans consulter ceux qui vivent sur place. Cette diplomatie de l’humiliation, menée par les États-Unis, ne construit rien : elle fracture, elle divise, elle sème les graines de rancœurs futures. Et dans ce jeu de domination, ce sont les peuples – ukrainien, libanais, européen – qui paient le prix de l’conceitedness des puissants.
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