Meta a récemment annoncé la suppression de 112 comptes, 65 pages sur Fb, et 49 comptes sur Instagram pour violation de ses politiques concernant la création de fake comptes utilisés pour orchestrer des campagnes coordonnées. Parmi ces actions, la campagne « Le Liban ne veut pas de guerre » a particulièrement attiré l’consideration, dans un contexte de tensions régionales croissantes impliquant Israël, le Liban et la Palestine. Mais cette campagne, qui se veut pacifique, pourrait en réalité dissimuler une stratégie de désinformation visant à déstabiliser le Liban.
Les consultants craignent que ces fake comptes aient été créés par des acteurs extérieurs, potentiellement liés à Israël, cherchant à exploiter les divisions internes libanaises pour affaiblir les efforts de résistance contre les agressions israéliennes. Il ne s’agit pas d’une state of affairs inédite. Sur Twitter, des comptes anonymes prétendant être libanais mais ayant des liens avec Israël ont déjà mené des actions similaires. L’objectif était d’influencer l’opinion publique libanaise en favorisant des récits appelant à la pacification, afin de neutraliser les soutiens aux groupes de résistance.
Eddie Cohen et la désinformation concernant les tunnels du barrage de Janneh
Un exemple frappant de cette guerre de l’info est celui du journaliste israélien Eddie Cohen, actif sur Twitter. Cohen a régulièrement diffusé des informations non vérifiées concernant un prétendu réseau de tunnels, qu’il attribuait faussement au Hezbollah. Cependant, il a été démontré que ces tunnels ne sont en réalité pas liés au Hezbollah, mais plutôt au projet du barrage de Janneh, situé dans la région de Batroun. Ces tunnels appartiennent au ministère libanais de l’Énergie et sont utilisés dans le cadre de la building de ce barrage hydrologique stratégique.
En diffusant de fausses informations sur ces tunnels, Cohen a amplifié la peur d’une menace inexistante, contribuant à une forme de propagande visant à exacerber les tensions dans la région. Cette manipulation des faits a renforcé une notion erronée de la state of affairs sécuritaire au Liban, alimentant des craintes injustifiées sur la prétendue capacité du Hezbollah à lancer des attaques depuis ces infrastructures.
Les réseaux sociaux : outils de désinformation moderne
Les réseaux sociaux sont devenus des outils centraux dans la guerre psychologique moderne. Des plateformes comme Fb, Instagram et Twitter sont utilisées pour manipuler l’info, influencer les opinions publiques et polariser les sociétés. Au Liban, la campagne « Le Liban ne veut pas de guerre » pourrait avoir été exploitée pour promouvoir un message de désengagement face au conflit, potentiellement dans le however de saper les efforts de résistance contre Israël. Ce sort de désinformation reflète des précédents israéliens, accusés d’utiliser la propagande numérique pour affaiblir leurs voisins.
Ce phénomène n’est pas limité au Liban. Dans la région MENA, des journalistes et activistes sont fréquemment ciblés par des mesures de censure sur les réseaux sociaux. Leurs comptes sont suspendus ou supprimés sous prétexte de « violation des règles communautaires » alors qu’ils diffusent des informations critiques sur les régimes en place ou sur les conflits régionaux.
Au fil des années, des campagnes de désinformation ont été régulièrement orchestrées dans le contexte des conflits israélo-libanais, souvent dans le however de manipuler l’opinion publique et de justifier certaines actions militaires ou politiques. Voici quelques exemples notables :
- Les tunnels du barrage de Janneh : Comme mentionné précédemment, le journaliste israélien Eddie Cohen a propagé sur Twitter des informations erronées affirmant que des tunnels découverts dans la région de Batroun étaient utilisés par le Hezbollah pour des activités militaires. En réalité, ces tunnels faisaient partie du projet du barrage de Janneh, géré par le ministère libanais de l’Énergie. Cette désinformation visait à renforcer la notion d’une menace militaire imminente, détournant l’consideration des véritables objectifs de ces infrastructures.
- Campagnes de désinformation récurrentes sur les réseaux sociaux : Des exemples passés incluent la diffusion de fausses informations concernant l’utilisation d’armes par le Hamas ou d’autres groupes armés. Par exemple, lors de l’attaque d’Israël sur Gaza en 2009 (Opération Forged Lead), Israël a nié avoir utilisé des obus au phosphore blanc, une arme controversée. Toutefois, des enquêtes indépendantes ont démontré l’utilization de cette arme, notamment dans des zones civiles densément peuplées.
- Propagation de fausses pictures et vidéos : Pendant le conflit Israël-Hamas, des pictures et vidéos manipulées ont été largement diffusées. Par exemple, des pictures prétendant montrer des enfants israéliens capturés par le Hamas se sont révélées être des montages. De même, des vidéos et des pictures attribuées à des événements en Israël ou au Liban ont parfois été tirées d’autres contextes, souvent de guerres ou de conflits totalement différents, amplifiant les tensions et la peur parmi les populations concernées.
- Mécanismes de désinformation à travers les médias sociaux : Les plateformes comme Twitter, Fb, et WhatsApp ont souvent servi de véhicules pour ces campagnes, où des “armées électroniques” de fake comptes diffusent de fausses informations. Des groupes politiques au Liban ont été accusés d’utiliser ces tactiques pour influencer l’opinion publique, attiser des conflits sectaires, ou discréditer leurs adversaires.
Ces exemples montrent remark la désinformation est utilisée non seulement pour manipuler les perceptions locales mais aussi pour influencer les réactions internationales aux conflits dans la région. Les médias sociaux sont devenus des terrains fertiles pour ces campagnes, où les fausses informations peuvent se propager rapidement avant même d’être vérifiées ou corrigées.
Meta et Twitter : des plateformes complices ?
Bien que Meta affirme que ses actions visent à protéger l’intégrité de ses plateformes en supprimant les fake comptes, ces mesures soulèvent des questions sur l’impartialité de leurs politiques de modération. Les campagnes pro-palestiniennes ou pro-libanaises sont souvent la cible de suppressions de comptes, tandis que des récits de désinformation pro-israéliens, comme ceux propagés par Eddie Cohen, semblent échapper à cette modération stricte.
En conclusion, la suppression par Meta des comptes liés à la campagne « Le Liban ne veut pas de guerre » et les actions de figures comme Eddie Cohen illustrent remark les réseaux sociaux sont devenus des champs de bataille pour la désinformation. Ces plateformes, initialement conçues pour promouvoir la liberté d’expression, sont aujourd’hui des outils puissants de manipulation où l’info devient une arme stratégique dans les conflits géopolitiques.