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Un télétravail de nécessité plutôt qu’un choix stratégique
Face à la crise économique prolongée, de nombreuses entreprises libanaises ont dû adopter le télétravail comme answer pour réduire leurs coûts et maintenir leur activité. Ce phénomène, accéléré par la pandémie de COVID-19, a pris une ampleur nouvelle en 2024, notamment dans des secteurs comme les providers numériques, les fintechs, l’enseignement en ligne, et certaines professions libérales. Selon les chiffres disponibles, près de 38 % des travailleurs libanaisexerçant dans le secteur tertiaire travaillent désormais à distance, au moins partiellement.
Cependant, cette transition vers le télétravail ne s’est pas faite dans des situations optimales. Pour beaucoup d’entreprises, il ne s’agit pas d’un modèle de travail réfléchi, mais plutôt d’une answer d’urgence pour faire face aux coûts exorbitants des loyers de bureaux, des infrastructures et de l’électricité, dans un pays où les coupures de courant sont fréquentes. Les employeurs, contraints de limiter leurs dépenses, ont vu dans le télétravail un moyen de réduire les frais fixes, mais souvent sans fournir les outils et l’accompagnement nécessaires aux employés pour assurer une productivité efficace.
Le secteur technologique a été le premier bénéficiaire de cette transformation. Des entreprises comme CedarTech, Lebanon Digital Options, et Beirut Coding Hub ont vu un afflux de jeunes skills disposés à travailler à distance pour des shoppers internationaux, leur permettant ainsi d’accéder à des revenus en devises étrangères, plus stables que les salaires payés en livres libanaises.
Cependant, pour les autres secteurs, la transition vers le travail à distance a exacerbé des inégalités déjà existantes et mis en évidence de nouvelles difficultés, notamment en matière de connexion web instable, de salaires ajustés à la baisse, et d’un manque de régulation claire du télétravail.
Des infrastructures numériques limitées : un impediment au télétravail
Si le travail à distance représente une answer viable dans de nombreux pays, son adoption au Liban est entravée par un problème majeur : la qualité médiocre des infrastructures numériques. Les coupures d’électricité fréquentes, la connexion Web instable, et les coûts élevés des abonnements compliquent la vie des travailleurs à distance et limitent leur productivité.
Le réseau Web au Liban est souvent classé parmi les plus lents du Moyen-Orient, avec une vitesse moyenne de 6 Mbps, bien en dessous des normes mondiales. Les entreprises et les travailleurs indépendants qui dépendent d’une connexion steady pour leurs activités, notamment dans les secteurs technologiques et financiers, doivent investir dans des générateurs privés et des abonnements coûteux à la fibre optique, ce qui alourdit encore plus leurs dépenses.
En 2024, la scenario ne s’est pas améliorée, malgré les annonces gouvernementales visant à moderniser les infrastructures numériques. Selon Ogero, le principal fournisseur d’accès à Web au Liban, plus de 30 % des abonnésconnaissent des interruptions régulières de leur connexion, principalement en raison de coupures électriques et du manque de upkeep des infrastructures télécoms. Dans certaines régions rurales, où de plus en plus de travailleurs tentent d’exercer en télétravail, l’accès à un réseau de qualité est quasi inexistant, forçant les habitants à se rendre dans des centres urbains pour bénéficier d’une meilleure connexion.
Les employeurs, conscients de ces difficultés, ont tenté de compenser ces lacunes en proposant des allocations Webou en encourageant leurs employés à travailler dans des espaces de coworking équipés de connexions plus fiables. Cependant, ces options restent peu accessibles pour la majorité des travailleurs, surtout dans un contexte de crise économique aiguë où chaque dépense supplémentaire est un fardeau.
L’absence d’un cadre réglementaire clair sur le télétravail aggrave également la scenario. Le ministère du Travail libanais n’a toujours pas mis en place de réglementation spécifique encadrant le travail à distance, laissant les entreprises fixer leurs propres situations sans obligations légales précises. Cette scenario profite souvent aux employeurs, qui utilisent le télétravail comme prétexte pour réduire les salaires, arguant que les employés économisent sur les frais de transport et les dépenses liées au travail en présentiel.
Salaires en baisse et précarisation du marché du travail
L’un des effets les plus marquants de l’essor du télétravail au Liban est la baisse des salaires et la précarisationcroissante des travailleurs, notamment ceux opérant sur des plateformes internationales ou pour des entreprises étrangères. Si, en théorie, le travail à distance pourrait offrir aux Libanais l’opportunité d’accéder à des emplois mieux rémunérés, notamment en travaillant pour des entreprises basées en Europe, aux États-Unis ou dans les pays du Golfe, la réalité est plus contrastée.
De nombreuses entreprises locales utilisent le télétravail comme un levier pour réduire les coûts salariaux, arguant que les employés économisent sur les frais de transport, de logement ou de repas. Selon une enquête menée en 2024par l’Observatoire du marché du travail libanais, les salaires des travailleurs à distance ont chuté de 25 % en moyenne par rapport aux postes en présentiel, notamment dans les secteurs du advertising and marketing digital, de l’enseignement en ligne et des providers shoppers.
Les employés travaillant pour des entreprises étrangères ne sont pas non plus à l’abri de cette tendance. Avec l’essor du télétravail worldwide, certains recruteurs ont commencé à proposer aux Libanais des salaires nettement inférieurs aux requirements internationaux, exploitant le fait que le coût de la vie au Liban est inférieur à celui des pays occidentaux. Des plateformes de freelance comme Upwork, Fiverr, et Toptal voient une explosion du nombre de Libanais qui s’inscrivent pour chercher du travail en ligne, mais la concurrence féroce avec d’autres pays en crise, comme l’Inde et les Philippines, tire les rémunérations vers le bas.
Dans certains secteurs, notamment la programmation et le design graphique, les entreprises étrangères profitent du taux de change pour proposer des contrats sous-payés en devises étrangères, qui restent malgré tout plus attractifs que les salaires locaux. Un programmeur junior basé à Beyrouth peut ainsi être payé 400 à 600 {dollars} par mois en travaillant pour une entreprise étrangère, alors que ses homologues en France ou aux États-Unis gagneraient trois à quatre fois plus pour le même travail.
Cette course vers le bas dans les rémunérations crée une nouvelle précarité, notamment pour les jeunes diplômés qui, bien que possédant des compétences recherchées, se retrouvent contraints d’accepter des situations inférieures aux normes internationales. À cela s’ajoute l’absence de contrats de travail clairs, avec des entreprises internationales qui embauchent des Libanais comme freelancers sans couverture sociale, sans cotisation retraite et sans safety juridique.
Les syndicats et associations de travailleurs tentent d’alerter sur cette scenario. En 2024, le Syndicat des employés du numérique et des télécommunications a plaidé pour une réglementation plus stricte afin d’empêcher la dégradation des situations salariales des travailleurs à distance, mais le manque de cadre légal et l’absence de politiques publiques adaptées ralentissent toute avancée en la matière.
En définitive, le télétravail au Liban, bien qu’offrant des opportunités de diversification professionnelle, est encore loin d’être une answer idéale à la crise économique. L’absence de régulation, les problèmes d’infrastructure, et la pression exercée sur les salaires font de cette transition un processus à double tranchant, où les travailleurs sont souvent en place de faiblesse face aux employeurs.
Views d’avenir et options pour encadrer le télétravail au Liban
Alors que le télétravail proceed de se développer au Liban, la query de son encadrement réglementaire devient urgente pour éviter une précarisation accrue du marché du travail. Jusqu’à présent, le gouvernement libanais n’a pas mis en place de cadre juridique clair pour protéger les droits des travailleurs à distance, ce qui laisse place à des abus salariaux, une absence de couverture sociale et une inégalité d’accès aux opportunités.
L’une des premières options envisageables serait l’adoption d’une loi sur le télétravail, définissant des règles précises en matière de salaires, de safety sociale et de droits des employés à distance. Certains syndicats, comme le Syndicat des travailleurs du numérique et de la communication, plaident pour un salaire minimal spécifique aux travailleurs à distance, afin d’éviter que le télétravail ne devienne une excuse pour sous-payer des employés tout en profitant de leur experience. Une régulation de l’embauche des travailleurs libanais par des entreprises étrangères pourrait également être envisagée, notamment en imposant des contrats de travail formels qui garantissent aux télétravailleurs les mêmes droits que ceux des employés classiques.
Du côté des infrastructures, des investissements massifs dans le réseau Web sont indispensables pour permettre aux télétravailleurs d’évoluer dans des situations optimales. Selon un rapport d’Ogero, le principal fournisseur d’Web au Liban, le pays a besoin d’au moins 250 thousands and thousands de {dollars} d’investissements pour moderniser son réseau, notamment en installant davantage de fibre optique et en réduisant les interruptions de service. Toutefois, ces projets restent largement bloqués par l’instabilité politique et les crises budgétaires qui empêchent l’État de financer des améliorations à grande échelle.
Certaines initiatives privées tentent néanmoins de combler ce vide. Des espaces de coworking comme Antwork, Khayal Coworking House, et Beirut Digital District ont émergé pour offrir aux travailleurs à distance des espaces de travail équipés, avec une connexion Web plus fiable et des installations adaptées au travail numérique. Ces options sont cependant coûteuses et restent inaccessibles pour de nombreux Libanais, qui doivent travailler depuis chez eux malgré les coupures d’électricité et les problèmes de connectivité.
Enfin, l’avenir du travail à distance au Liban dépendra aussi de la capacité du pays à former ses travailleurs aux exigences du marché worldwide. Des formations en compétences numériques avancées, en cybersécurité, en gestion de projets à distance, et en langues étrangères sont nécessaires pour permettre aux Libanais de mieux se positionner face à la concurrence mondiale. Actuellement, des initiatives comme celles de l’Université Américaine de Beyrouth (AUB) et de l’Université Saint-Joseph (USJ) proposent des programmes spécialisés dans le numérique, mais ceux-ci restent limités en termes d’accessibilité pour la majorité de la inhabitants.
En conclusion, le télétravail au Liban présente des opportunités réelles, notamment en ouvrant l’accès à un marché du travail worldwide, mais il reste encore mal encadré, laissant place à une dégradation des situations de travailpour de nombreux employés. Si des réformes ne sont pas mises en place rapidement pour protéger les travailleurs à distance, ce modèle risque d’accentuer encore plus les inégalités sociales et professionnelles dans un pays déjà en proie à une crise économique sévère.
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