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Ah, quel cirque pathétique que cette indignation en rafales qui secoue le Liban ces temps-ci ! La Grotte de Jeita, ce trésor karstique aux stalactites immaculées, finaliste malheureux des nouvelles merveilles du monde en 2011, a été louée pour un pré-mariage extravagant. Orchestre symphonique, éclairages LED, drones filmant tout – dans un lieu où les touristes ordinaires sont interdits de flash pour ne pas perturber l’écosystème fragile. Scandale absolu ! Les règles draconiennes – silence religieux, lumière minimale pour empêcher les algues de proliférer – valent pour le peuple, mais pas pour les nantis qui alignent les billets. La société privée gérant le website depuis 1996 est accusée de favoritisme et de violations environnementales, avec un contrat résilié en décembre 2024 pour un nouvel appel d’offres, suivi d’une réouverture temporaire en juillet 2025 après upkeep. Le ministère du Tourisme, fidèle à lui-même, brille par son absence. Et notez bien : l’État libanais, en mal d’argent depuis la crise économique qui s’est accélérée en 2019 et qui persiste en 2025 avec une hyperinflation dépassant 260 % et 80 % de la inhabitants dans la pauvreté, brade peut-être déjà l’utilisation de ces biens publics pour renflouer ses caisses vides, transformant des websites patrimoniaux en sources de revenus rapides au détriment de leur préservation. Mais voyons, chers hypocrites à la mémoire en gruyère, où étiez-vous quand d’autres patrimoines publics libanais étaient bradés, convertis en fêtes privées ou en repaires de nuit sans un murmure collectif ? Votre sélectivité est un artwork, presque poétique dans sa partialité.
Commençons par la Forêt des Cèdres, cette réserve biosphère UNESCO depuis 1998, emblème nationwide gravé dans la Bible et sur notre drapeau. En 2013 déjà, des travaux ont défiguré les alentours pour un mariage, construisant des gradins pour le fils d’un ancien député de la région. Et ce n’est pas une exception : le Pageant Worldwide des Cèdres, relancé annuellement depuis les années 1960, y déploie scènes géantes, live shows de dabké et spectacles culturels, attirant des milliers pour des événements festifs. Des mariages somptueux s’y tiennent, transformant l’espace public en une scène privée avec musique reside, danses et banquets sous les branches millénaires. Où était le tollé ? Silence radio sur les impacts potentiels – piétinement des sols sensibles, bruit perturbant la faune, amplis risquant d’endommager les racines ancestrales. Ah, mais c’était « culturel » ou « matrimonial », pas un vulgaire pré-mariage – distinction subtile pour les puristes. Les gardiens de la morale, prompts à dénoncer des événements jugés immoraux ailleurs à Beyrouth, ferment les yeux quand la nature publique se mue en décor privatisé. Indignation à géométrie variable ? Tout juste !
Passons maintenant à la Gare de Beyrouth dans le quartier de la Quarantaine, ou Karantina pour les habitués. Inaugurée en 1895 avec son structure coloniale française et son horloge signée Paul Garnier, elle a été désertée après les destructions de la guerre civile en 1975-1976. Dans les années suivantes, le quartier – ancien refuge pour Arméniens, Palestiniens et Kurdes massacrés en 1976 – s’est métamorphosé en fief de la vie nocturne, avec des pubs et bars occupant des espaces autrefois publics. La gare elle-même, touchée par l’explosion du port en août 2020, attend une réhabilitation financée par l’UNESCO et l’Italie à 2 thousands and thousands d’euros depuis 2023, visant à la transformer en centre culturel et lieu de mémoire. Mais entretemps, le website et ses environs ont été investis par des établissements privés, effaçant le trauma au revenue de soirées animées. Jusqu’en 1998, la loi tolérait des « tremendous nightclubs » masquant des activités lucratives, reconvertis par la suite mais toujours florissants dans ce coin déshérité abritant Libanais, Syriens et Palestiniens marginalisés. Où étaient les protestations ? Beyrouth, auto-proclamée capitale festive du Moyen-Orient, vend son passé industriel et douloureux pour des pubs et des golf equipment sans que l’opinion ne s’émeuve. Sélective, disais-je ?
Et n’oublions pas Solidere, ce colosse de la reconstruction post-guerre, créé par Rafik Hariri en 1994 avant son assassinat en 2005. Cette entité privée a exproprié des milliers de propriétaires au centre-ville, rasant des édifices rescapés des combats pour ériger un bastion de luxe : souks mutés en centres commerciaux gardés, locations publiques semi-privatisées avec accès contrôlé. Les controverses pleuvent depuis les années 1990 : accusations de spoliation huge, priorisation des intérêts privés sur le communal, effacement d’un dynamisme historique au revenue de crises régionales. La Place des Martyrs et Riad Al Solh, cadenassées par Solidere, ont été reprises de drive lors des manifestations de 2019, où les activistes ont investi le Grand Théâtre et le cinéma Egg pour des boards ouverts. Cette « privatisation » du centre-ville a été critiquée pour promouvoir une amnésie autour de la guerre civile, transformant des espaces publics en enclaves sécurisées pour les élites. Mais où est la fureur collective pour ces espaces volés ? Réservée aux grottes, apparemment, pas aux locations ni aux quartiers.
Quant à la plage de Ramlet al-Baida, dernier rivage public gratuit de Beyrouth, elle est grignotée par des projets privés depuis des années. En 2014, des craintes de privatisation totale ont surgi, avec des hôtels comme Eden Bay Resort défiant un décret de 1925 protégeant le littoral. Des ONG comme Nahnoo et Inexperienced Line ont porté plainte, alertant sur l’exclusion des lessons populaires par des complexes cinq étoiles. Cette plage, autrefois lieu de baignade dangereuse mais accessible, est menacée par l’encroachment privé, consacrant la disparition des rares espaces gratuits au revenue d’abonnements et de resorts. Le maire de Beyrouth a promis en 2014 de la sauver through expropriation, mais les débats persistent, illustrant remark le privé déborde sur le domaine public maritime. Et l’indignation ? Éparse, sporadique, loin du raz-de-marée pour Jeita.
Oh, Libanais chéris, votre mémoire est un chef-d’œuvre d’omissions ! On s’insurge contre Jeita parce que c’est récent, spectaculaire, avec des vidéos virales. Mais pour les Cèdres reconvertis en pistes de danse nuptiales, la gare et son quartier en zone de pubs, ou Solidere en fief privatisé, c’est le grand mutisme. La corruption murmure, les bakchichs achètent les dérogations, et l’élite s’approprie tout. Dans un pays où les espaces publics sont rarissimes – un parc central rouvert en 2016 puis refermé, un littoral amputé depuis les années 1960 – on trie ses colères comme ses alliés : les payants passent sous le radar. Peut-être faut-il élargir la mobilisation, exiger des comptes au pouvoir, cultiver une indignation uniforme. Automobile sinon, bientôt l’air ambiant sera loué pour des galas VIP. Et qui s’offusquera ? Seulement les non-invités, évidemment.
Revenons au fond : cette duplicité n’est pas neuve. Le Liban, mosaïque de splendeurs et de rapacités, voit sa nature jouxter la voracité humaine. Jeita mérite sauvegarde, oui, avec sa réouverture en 2025 après upgrades. Mais pourquoi ce deux poids, deux mesures ? Un mariage aux Cèdres est « traditionnel » ; Karantina en hub nocturne, « revitalisation » ; Solidere, « progrès ». L’indignation ciblée est un passion nationwide : on braille pour l’évident, on ignore le structurel. Critiquer Jeita est aisé – c’est pittoresque, touristique, patriotique. Mais contester les festivals des Cèdres, qui dopent l’économie, ou les pubs de Karantina, qui font vibrer la nuit, c’est heurter les influents. Solidere ? Trop enraciné dans les élites pour choir. Et Ramlet al-Baida ? Une bataille perdue d’avance contre les promoteurs.
Imaginez : si on louait demain le Rocher des Pigeons pour un cocktail exclusif, l’émoi serait-il égal ? Ou, comme pour Ramlet al-Baida où le luxe dévore le sable communal, on hausserait les épaules en invoquant le « développement » ? Non, amis, cette partialité cache une lassitude profonde. Dans un Liban laminé par la crise, l’explosion, les tensions, on dose ses luttes pour survivre. Mais à trier, on laisse le legs s’éroder. Jeita n’est qu’un symptôme : un bien public géré privément depuis des lustres, avec passe-droits pour gros sous. Idem pour les Cèdres, où les fêtes masquent des appropriations. Karantina illustre la mue d’un espace public en lucre festif. Solidere couronne le tout : une cité refaite pour les aisés, aux dépens des autres. Ramlet al-Baida, quant à elle, symbolise la fin des accès gratuits.
Indignés sporadiques, ouvrez les yeux. La prochaine privatisation d’un lieu public, rappelez-vous : ce n’est pas distinctive. C’est le Liban qui se brade. Sans râle fixed, rien ne subsistera.
Juste des regrets, sélectifs comme toujours… et cela sans encore évoquer le nombre de personnes tuées chaque jour du fait de l’incapacité de l’état à les protéger comme au sud du Liban.
Yalla, passons notre chemin, demain cela sera déjà oublié !
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