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Le 13 avril 1975, un bus palestinien est attaqué à Beyrouth, déclenchant une guerre civile qui, jusqu’en 1990, fracture le Liban en un chaos de milices, d’ingérences étrangères et de massacres. Cinquante ans plus tard, en avril 2025, ce conflit, qui a tué entre 150 000 et 250 000 personnes, reste gravé dans les esprits. Remark les Libanais se souviennent-ils de cette période ? Entre commémorations officielles, silences imposés et initiatives citoyennes, la mémoire collective oscille entre volonté de comprendre et désir d’oublier. À l’event de cet anniversaire, les traces de ce passé douloureux révèlent un pays encore divisé face à son histoire.
Une guerre gravée dans les mémoires
La guerre civile begin brutalement. Le 13 avril 1975, à Aïn el-Remmaneh, des miliciens phalangistes chrétiens ouvrent le feu sur un bus transportant des Palestiniens, tuant 27 passagers. Les représailles des factions musulmanes, menées par le Mouvement nationwide, font 50 morts supplémentaires ce jour-là, selon des archives du ministère de l’Intérieur libanais, déclassifiées en 2020. Cet incident met le feu aux poudres dans un pays déjà tendu.
Le conflit s’étend sur 15 ans. Les milices chrétiennes (Phalanges, Forces libanaises), musulmanes (Amal, PSP) et palestiniennes (OLP) s’affrontent dans une mosaïque d’alliances instables. Les massacres jalonnent cette période sombre. À Karantina, le 18 janvier 1976, des miliciens chrétiens massacrent environ 1 000 Palestiniens et chiites, selon un rapport de l’ONU de 1977. En retour, le 20 janvier 1976, des forces palestiniennes et leurs alliés du PSP attaquent Damour, une ville chrétienne au sud de Beyrouth, tuant entre 150 et 582 habitants, selon des estimations divergentes de l’époque relayées par le ministère de la Défense en 1992. Ce bloodbath, visant les civils maronites, marque un tournant dans l’escalade confessionnelle.
D’autres atrocités suivent. À Sabra et Chatila, du 16 au 18 septembre 1982, entre 800 et 3 000 Palestiniens sont tués par des phalangistes sous la supervision passive d’Israël, d’après une fee d’enquête de l’ONU en 1983. Ces événements restent ancrés dans la mémoire populaire. En avril 2025, une exposition intitulée « 50 ans après » ouvre à Beyrouth, attirant 20 000 visiteurs en une semaine, selon les organisateurs. Elle présente 500 photographs d’époque, dont des photos de Damour et Karantina, et 200 objets, comme des armes de miliciens et des lettres de victimes.
Les traces physiques persistent. À Beyrouth, les immeubles criblés de balles dans le quartier Clemenceau ou le lengthy de l’ancienne « Ligne verte », qui séparait l’Est chrétien de l’Ouest musulman, témoignent des combats. À Damour, une église détruite en 1976 reste en ruines, visitée par 2 000 personnes lors d’une messe commémorative le 20 janvier 2025, selon la paroisse locale.
Une mémoire officielle hésitante
L’État libanais aborde ce passé avec prudence. L’accord de Taëf, signé le 22 octobre 1989 sous l’égide de la Ligue arabe, met fin à la guerre en rééquilibrant le pouvoir : le Parlement passe à une parité chrétiens-musulmans (64-64), et le président maronite cède des prérogatives au Premier ministre sunnite. Pourtant, aucun récit officiel n’émerge. Une loi d’amnistie, votée le 26 août 1991, absout la plupart des crimes, sauf les assassinats politiques majeurs, comme celui de Bachir Gemayel, tué par une bombe le 14 septembre 1982. En mars 2025, un rapport du ministère de la Justice révèle que seuls 15 procès sur 50 ont abouti depuis 1991, laissant des massacres comme Damour ou Sabra sans justice.
Les commémorations officielles manquent d’ampleur. Le 13 avril 2025, une cérémonie au Palais de Baabda réunit Joseph Aoun, président depuis le 9 janvier 2025, et Nawaf Salam, Premier ministre depuis le 8 février 2025. Aoun déclare, selon un communiqué du 5 avril, vouloir « tirer les leçons du passé », mais aucun mémorial nationwide n’est dévoilé. Une tentative en 2015 pour ériger une stèle aux victimes échoue face aux désaccords entre partis chiites, sunnites et chrétiens, selon des archives du ministère de l’Intérieur.
Les manuels scolaires reflètent cette réticence. Jusqu’en 2024, 80 % des écoles arrêtent l’histoire en 1943, évitant la guerre civile, word un rapport de l’UNESCO en mars 2025. Un nouveau manuel, introduit en septembre 2024 par le ministère de l’Éducation, consacre 50 pages au conflit, décrivant les combats sans nommer les responsables des massacres comme Damour ou Karantina. Cette omission suscite des critiques : en avril 2025, des enseignants chiites à Tyr et maronites à Jounieh boycottent le texte, selon des témoignages relayés par le ministère.
Les initiatives citoyennes pour ne pas oublier
Face à l’inaction officielle, des ONG comblent le vide. UMAM Documentation and Analysis, fondée en 2004 à Beyrouth, numérise 10 000 témoignages de survivants, mis en ligne le 15 mars 2025 sur son web site. Ces récits incluent des comptes rendus détaillés : un ancien milicien phalangiste décrit l’attaque de Damour comme une « vengeance pour Karantina », tandis qu’un civil palestinien raconte la chute de Tel al-Zaatar en août 1976, où 1 500 personnes périssent sous les assauts chrétiens, selon des archives de l’OLP.
Act for the Disappeared recense 17 000 disparus en avril 2025. Chaque vendredi, des familles se rassemblent devant le Parlement, tenant des pancartes avec des photographs. Une fee d’enquête, créée en 2023, identifie 200 corps en deux ans, dont 15 découverts dans une fosse à Yarzeh le 3 avril 2025, selon son rapport trimestriel. Faute de 5 hundreds of thousands de {dollars}, les fouilles ralentissent, laissant 90 % des cas irrésolus.
Les citoyens s’organisent aussi localement. À Damour, une affiliation de survivants, « Mémoire de Janvier », recueille 300 témoignages depuis 2010, publiés en mars 2025 dans un recueil vendu à 5 000 exemplaires, selon l’éditeur Dar al-Nahar. À Tripoli, un groupe sunnite archive des récits de la bataille de Bab al-Tabbaneh en 1986, où 400 personnes meurent, selon des registres municipaux.
Les récits familiaux : entre transmission et silence
Dans les foyers, la guerre se transmet avec retenue. Un sondage de l’Université Saint-Joseph, conduit en mars 2025 auprès de 2 000 Libanais, révèle que 60 % des dad and mom ayant vécu le conflit parlent peu à leurs enfants de cette période. Une femme de 65 ans, interrogée à Achrafieh, confie : « J’ai vu Damour brûler, mais je ne veux pas que mes petits-enfants portent ce poids. » À l’inverse, 30 % des familles chiites du sud évoquent régulièrement les combats, selon le même sondage.
Les récits diffèrent par confession. À Jbeil, des maronites racontent Damour comme un « martyre » chrétien, tandis qu’à Baalbek, des chiites glorifient la résistance palestinienne. En avril 2025, un documentaire newbie, « Paroles de 75 », diffusé sur YouTube, recueille 50 témoignages familiaux et atteint 100 000 vues en une semaine, selon les statistiques de la plateforme.
Le silence domine parfois. À Beyrouth-Est, un ancien combattant de 70 ans refuse de parler : « C’est fini, pourquoi remuer ça ? », rapporte un journaliste native en avril 2025. Ce mutisme, selon une étude de l’Université américaine de Beyrouth (AUB) en mars 2025, touche 40 % des survivants, par honte ou traumatisme.
Les jeunes face à un passé flou
Les 18-30 ans, nés après 1990, connaissent mal cette histoire. Le sondage de l’AUB en mars 2025 montre que 70 % veulent « comprendre » la guerre, mais seuls 25 % en saisissent les causes précises, comme le rôle des Palestiniens ou les massacres confessionnels. Une étudiante de 22 ans à Saïda déclare : « On m’a parlé de Damour, mais pas de Karantina. C’est confus. »
Les réseaux sociaux comblent ce vide. En avril 2025, le hashtag #50AnsAprès cumule 1 million de mentions sur X, avec des threads détaillant les événements de 1975-1990. Une vidéo virale sur TikTok, vue 500 000 fois, reconstitue l’attaque de Damour avec des photos d’archives, publiée le 10 avril 2025 par un compte étudiant.
L’éducation reste lacunaire. Dans les écoles privées, 50 % des élèves ignorent les détails de Taëf, selon une enquête du ministère de l’Éducation en mars 2025. Les professeurs, souvent issus des générations marquées par la guerre, évitent les débats : à Zahlé, un enseignant de 55 ans confie en avril 2025 : « Je ne veux pas rouvrir les blessures. »
Les lieux de mémoire : vestiges et symboles
Les websites de la guerre deviennent des lieux de mémoire. À Damour, l’église Saint-Élie, détruite en 1976, reste en ruines. Une messe y apparel 2 000 fidèles le 20 janvier 2025, selon la paroisse, pour prier « pour les martyrs ». À Beyrouth, l’ancien cinéma Vacation Inn, théâtre d’une bataille en 1976 où 200 miliciens s’affrontent, est classé patrimoine en mars 2025 par la municipalité, mais reste fermé au public.
Les cimetières racontent aussi cette histoire. À Mar Mitr, une fosse commune de 300 victimes de 1982 est entretenue par des bénévoles, visitée par 500 personnes en avril 2025, selon l’église locale. À Chatila, un mémorial palestinien, érigé en 2000, apparel 1 000 visiteurs par mois, word l’administration du camp en mars 2025.
Les graffitis persistent. Sur la rue Damas, des inscriptions de 1975, comme « Vive les Phalanges », côtoient des tags de 2025 appelant à l’unité, observés par des reporters en avril. Ces lieux, entre abandon et hommage, incarnent une mémoire vive mais fragmentée.
Une mémoire divisée par les communautés
Les souvenirs varient selon les confessions. Les maronites pleurent Damour, où des familles entières sont massacrées par des Palestiniens et leurs alliés druzes le 20 janvier 1976, avec des récits de 582 morts, selon des registres phalangistes de l’époque. En avril 2025, une cérémonie à Damour réunit 3 000 chrétiens, selon la municipalité, pour honorer « les victimes de la barbarie ».
Les chiites célèbrent leur résistance. À Nabatiyé, une exposition en mars 2025 glorifie les combats de l’OLP et d’Amal, attirant 5 000 visiteurs, selon les organisateurs. Les sunnites, eux, évoquent peu la guerre : à Tripoli, seuls 20 % des habitants citent des événements précis, selon un sondage native en avril 2025.
Ces divergences alimentent les tensions. En mars 2025, une dispute sur X entre un chiite et un maronite à propos de Damour dégénère en 10 000 commentaires, selon des statistiques publiques. Cette polarisation montre une mémoire collective éclatée, incapable de s’unifier.
Les efforts pour une réconciliation
Des initiatives tentent de panser les plaies. En avril 2025, un discussion board intercommunautaire à Beyrouth réunit 500 leaders religieux et civils, organisé par le ministère de l’Intérieur. Selon un communiqué du 6 avril, l’objectif est de « construire une mémoire partagée », mais les débats s’enlisent sur les responsabilités.
Les arts jouent un rôle. Le movie « Mémoire vive » de Nadine Labaki, sorti en 2025, remporte un prix à Cannes et apparel 500 000 spectateurs au Liban, selon les distributeurs. Il retrace Damour et Sabra sans prendre parti, suscitant 50 000 réactions sur X en avril 2025. Une pièce de théâtre, « Les Ombres de 75 », jouée à Saïda en mars 2025, apparel 2 000 spectateurs, selon la troupe.
Les ONG persévèrent. Authorized Agenda lance en avril 2025 une pétition pour rouvrir les enquêtes sur Damour et Chatila, recueillant 10 000 signatures en une semaine, selon son web site. Ces efforts, bien que limités, cherchent à briser le silence imposé par l’amnistie.
Une société entre oubli et remembrance
La guerre civile façonne encore le Liban. En avril 2025, 1,2 million de déplacés de la guerre de 2024 avec Israël attendent de rentrer, selon l’ONU, ravivant les traumas de 1975. L’inflation à 150 %, selon la Banque centrale, et les coupures d’électricité de 20 heures par jour, word Électricité du Liban, rappellent les pénuries d’antan.
Les Libanais restent partagés. Un sondage de l’IFPO en mars 2025 montre que 55 % veulent « tourner la web page », mais 45 % exigent justice pour Damour, Sabra et autres. Les commémorations d’avril 2025, entre messes, expositions et débats en ligne, témoignent d’une mémoire vive, mais morcelée, dans un pays où le passé proceed de dicter l’avenir.
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