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L’ancien ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, a déclenché une controverse samedi en accusant l’armée israélienne d’« épuration ethnique » dans la bande de Gaza. Ses propos, tenus lors d’une interview sur la chaîne privée DemocratTV, ont suscité des réactions immédiates et virulentes au sein de l’opinion publique et de la classe politique israélienne.
Une déclaration explosive
Moshe Yaalon, ancien chef de l’armée israélienne (2002-2005) et ministre de la Défense jusqu’en 2016, a affirmé : « La voie que nous empruntons est celle de la conquête, de l’annexion et de l’épuration ethnique. » Interrogé sur cette expression controversée, il a précisé : « Que se passe-t-il là-bas ? Il n’y a plus de Beit Lahia, plus de Beit Hanoun. L’armée intervient à Jabalia et, en réalité, la terre est vidée de ses Arabes. »
Ces zones, situées dans le nord de Gaza, ont été ciblées par une offensive israélienne déclenchée le 6 octobre pour empêcher le Hamas de se regrouper après son attaque du 7 octobre 2023.
Réactions politiques et institutionnelles
Les propos de Yaalon ont provoqué une levée de boucliers en Israël.
- Itamar Ben Gvir, ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, a qualifié ces déclarations de « honteuses », déclarant : « Israël ne mérite pas d’avoir eu un tel individu comme chef de l’armée et ministre de la Défense. »
- Le parti Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont Yaalon fut un membre éminent, a dénoncé des propos « vides et malhonnêtes », les qualifiant de « cadeau au camp des ennemis d’Israël ».
Ces critiques interviennent alors que Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant font face à des accusations de crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale (CPI) pour leur gestion de la guerre à Gaza.
Guerre à Gaza : contexte et bilan humain
Le conflit actuel a éclaté après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui, selon Israël, a causé la mort de 1 207 personnes, principalement des civils. La riposte israélienne, en cours depuis près de deux mois, a fait 44 382 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire dirigé par le Hamas. Ces chiffres, considérés comme fiables par l’ONU, traduisent l’ampleur des pertes civiles.
Un comité spécial de l’ONU a récemment qualifié les actions israéliennes de « caractéristiques d’un génocide », une première dans l’histoire du conflit. L’ONU a également dénoncé des « circumstances de vie intentionnellement imposées aux Palestiniens, mettant leur vie en hazard ». Israël rejette ces accusations comme des « fabrications anti-israéliennes ».
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