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Un capitaine de navire libanais, Imad Ahmaz, enlevé par les forces spéciales israéliennes, pourrait avoir agi en tant qu’agent double, a suggéré le journal britannique The Telegraph.
Ahmaz, décrit par l’armée israélienne comme un « haut responsable du Hezbollah », a été extrait vendredi d’un immeuble résidentiel à Batroun. L’opération audacieuse a impliqué au moins douze commandos navals de Shayetet 13, l’équivalent israélien des SEALs de la marine américaine, qui ont lancé le raid depuis un lieu inconnu en mer Méditerranée.
Dans un communiqué, l’armée israélienne a annoncé que l’« opération » avait été transférée en territoire israélien, où Ahmaz est actuellement interrogé par une unité militaire. Cependant, des consultants en renseignement s’interrogent sur le rôle réel d’Ahmaz, suggérant qu’il pourrait avoir servi d’agent double, compte tenu de la nature inhabituelle de cette extraction par rapport aux opérations israéliennes récentes contre des cibles du Hezbollah.
L’intervention s’est déroulée dans un immeuble résidentiel à quelques mètres du entrance de mer et à seulement 400 mètres de la marina de Batroun, une vacation spot touristique populaire. Les commandos, arrivés en hors-bord, auraient informé les résidents qu’ils faisaient partie des forces de sécurité libanaises avant de forcer la porte de l’appartement d’Ahmaz.
« Je n’ai pas vu leurs visages, seulement des ombres et entendu des voix. Ils ont dit qu’ils étaient de la sécurité d’État », a rapporté un résident au New York Occasions.
Un haut responsable politique libanais opposé au Hezbollah, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré au Telegraph qu’il y avait « des signes indiquant qu'[Ahmaz] pourrait avoir été un agent double ». « On pensait également qu’il était profondément impliqué dans les réseaux de contrebande maritime et le financement, ce qui pourrait en faire un atout précieux pour Israël, et il serait plus avantageux de le garder en vie », a-t-il ajouté.
Batroun est considérée comme le level le plus au nord où les forces israéliennes se sont aventurées lors de la récente offensive militaire contre les combattants du Hezbollah au Liban. Bien que rares, les enlèvements et interrogatoires de hauts responsables du Hezbollah et du Hamas par Israël ne sont pas sans précédent.
Depuis le 7 octobre 2023, des dizaines de hauts cadres du Hamas ont été capturés, fournissant aux autorités israéliennes des renseignements ayant conduit au sauvetage d’otages détenus par le groupe. Cependant, les opérations israéliennes contre le Hezbollah se sont principalement concentrées sur l’élimination de hauts dirigeants et de combattants lors de frappes aériennes massives, ciblant surtout le sud du Liban, où le groupe est largement implanté.
Il est à noter que Sayyed Hassan Nasrallah, le chef de longue date du Hezbollah, est toujours en fonction à la date de cette mise à jour.
Quelques jours avant l’enlèvement d’Ahmaz, plus de 1 500 membres du Hezbollah auraient été neutralisés après qu’une opération israélienne a provoqué l’explosion de leurs pagers et talkies-walkies.
Ronen Solomon, analyste israélien spécialisé dans la défense et le renseignement, a déclaré au Telegraph que l’enlèvement d’Ahmaz était hautement inhabituel. Parmi les objets trouvés dans sa chambre figuraient des cartes SIM de différents pays, plusieurs passeports et un téléphone Nokia ancien modèle, ce qui pourrait indiquer qu’il travaillait comme espion.
Ahmaz pourrait avoir été un haut responsable d’une unité du Hezbollah spécialisée dans le transport d’armes et d’équipements électroniques utilisés contre Israël, a suggéré Solomon. « Mais en raison de sa place, il pourrait également avoir été recruté comme agent double par Israël, et l’opération visait à le mettre en sécurité hors du Liban », a-t-il ajouté.
L’entreprise familiale d’Ahmaz, Stars Group Holding basée à Beyrouth, a été sanctionnée par les États-Unis en 2014. Le département du Trésor américain a accusé l’entreprise d’« activités illicites », notamment le transport de dispositifs de communication vers les usines du Hezbollah au Liban through des pays comme la Chine et les Émirats arabes unis. « Ahmaz a peut-être impliqué sa famille dans ce sort d’opérations », a indiqué Solomon.
Une supply de sécurité israélienne, sous couvert d’anonymat, a souligné que les objets trouvés dans la chambre d’Ahmaz étaient aussi significatifs que l’enlèvement lui-même. « Des éléments comme des clés USB laissées sur place pourraient contenir des données critiques utiles à Israël. Il faut se demander pourquoi elles ont été abandonnées alors que, dans des opérations similaires à Gaza, toutes les informations sont généralement récupérées », a-t-elle déclaré.
La même supply a noté qu’il était inhabituel que les caméras de surveillance autour du lieu de résidence d’Ahmaz n’aient pas été désactivées, « à moins que quelqu’un n’ait voulu qu’elles enregistrent ».
Ali Hamieh, ministre libanais des Travaux publics et des Transports, a affirmé qu’Ahmaz était un capitaine de navire civil suivant un cours dans un institut maritime à Batroun. Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, a annoncé avoir ordonné au gouvernement de déposer une plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU concernant cet enlèvement, invoquant une violation de la souveraineté libanaise.
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