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Un tournant dans une investigation cruciale
Le 4 août 2020, une explosion cataclysmique ravage le port de Beyrouth, faisant plus de 220 morts, 6 000 blessés et dévastant des quartiers entiers de la capitale libanaise. Déclenchée par l’ignition de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans des situations dangereuses, cette disaster, parmi les plus puissantes explosions non nucléaires jamais enregistrées, engendre des pertes estimées à 15 milliards de {dollars}, selon un rapport de la Banque mondiale publié le 31 août 2020. Près de cinq ans plus tard, l’enquête, conduite par le juge Tarek Bitar, marque une avancée significative : le 11 avril 2025, deux anciens responsables sécuritaires, Abbas Ibrahim et Tony Saliba, sont interrogés, signalant une reprise dans un processus longtemps entravé.
Ces auditions, confirmées par quatre sources judiciaires et deux responsables sécuritaires s’exprimant sous couvert d’anonymat, redonnent espoir aux familles des victimes. Cet article look at ces développements, les accusations portées, les obstacles persistants et les implications pour le Liban, dans un contexte politique transformé en 2025.
Une tragédie qui a ébranlé le Liban
À 18h07 le 4 août 2020, une détonation assourdissante secoue Beyrouth. Le hangar 12 du port, où était stocké le nitrate d’ammonium depuis 2013, explose, pulvérisant des immeubles, brisant des vitres à des kilomètres et causant un traumatisme nationwide. Le bilan est lourd : au moins 218 morts, dont des pompiers et trois ressortissants français, selon le ministère libanais de la Santé (10 août 2020). Environ 300 000 personnes se retrouvent sans abri, et 80 000 enfants sont touchés, d’après l’UNICEF (15 août 2020).
Le nitrate, arrivé by way of le cargo Rhosus, était signalé comme dangereux dès 2014 par plusieurs agences, dont les douanes et la Sûreté générale, selon des paperwork révélés par Al Jazeera (12 août 2020). Pourtant, aucune mesure n’a été prise, un manquement attribué à la négligence et à la corruption systémique. Dans un Liban déjà asphyxié par une crise économique, la inhabitants manifeste massivement, accusant l’élite dirigeante d’avoir failli.
Tarek Bitar : une quête de justice sous pression
Nommé en février 2021 après le limogeage de Fadi Sawan, Tarek Bitar, juge à la Cour de justice, hérite d’un file politiquement brûlant. Dès juillet 2021, il cible des responsables de premier plan : Abbas Ibrahim, chef de la Sûreté générale de 2011 à 2023, Tony Saliba, ancien directeur de la Sécurité de l’État, l’ex-Premier ministre Hassan Diab, et les anciens ministres Ali Hassan Khalil, Youssef Fenianos, Ghazi Zeaiter et Nouhad Machnouk. Ses demandes de levée d’immunité, adressées au Parlement, sont systématiquement bloquées.
Bitar rencontre une résistance farouche. En septembre 2021, Khalil et Fenianos déposent des plaintes pour « partialité », suspendant l’enquête. Une manifestation organisée par le Hezbollah et le mouvement Amal en octobre 2021, réclamant son départ, dégénère, faisant sept morts. En décembre 2021, l’enquête est paralysée, faute de juges pour trancher les recours. Selon France 24 (30 septembre 2021), cette deadlock traduit « une volonté de protéger l’élite au détriment des victimes ».
En janvier 2023, Bitar relance les investigations, s’appuyant sur une analyse juridique pour contourner les obstacles. Il inculpe huit personnes pour « murder volontaire présumé » et « négligence criminelle », mais le procureur général Ghassan Oueidat riposte, libérant des suspects et accusant Bitar d’outrepasser ses fonctions. L’enquête stagne à nouveau jusqu’en janvier 2025, portée par un renouveau politique.
Avril 2025 : des auditions décisives
Le 11 avril 2025, Tarek Bitar interroge Abbas Ibrahim et Tony Saliba, une étape majeure. Ibrahim, determine influente grâce à ses relations avec le Hezbollah, Damas et des capitales occidentales, comparaît pour la première fois après avoir esquivé les convocations depuis 2021. Lors d’une session de deux heures et demie, Bitar l’interroge sur la gestion du nitrate d’ammonium par la Sûreté générale, qui avait alerté sur le hazard dès 2014, selon The New Arab (23 janvier 2023). Ibrahim fournit des explications partielles et doit transmettre des paperwork d’ici le 18 avril. Ses avocats, dans un communiqué du 11 avril, déclarent qu’il s’est présenté « par respect pour les familles des victimes », tout en contestant la légalité des poursuites et revendiquant une immunité.
Tony Saliba, entendu pour la quatrième fois depuis 2021, adopte une approche coopérative. Pendant deux heures, il remet des dossiers sur les opérations de la Sécurité de l’État et répond aux questions de Bitar. Dans une déclaration relayée par Al Jazeera (11 avril 2025), il qualifie l’viewers de « constructive ». Les costs précises contre les deux hommes, probablement liées à une négligence dans la chaîne de décision, demeurent confidentielles, conformément aux normes judiciaires libanaises.
Ces interrogatoires marquent un progrès tangible. Depuis janvier 2025, Bitar a entendu plus de 30 personnes, dont des douaniers, des officiers retraités, l’ancien chef de la sécurité portuaire et 12 témoins. Il a libéré cinq suspects en 2023, jugés peu impliqués, comme le fonctionnaire des douanes Chafic Merhi, selon Reuters (25 janvier 2023).
Un climat politique transformé
Les avancées de 2025 s’inscrivent dans un contexte politique inédit. Le 27 janvier, Joseph Aoun, ancien commandant de l’armée, est élu président, mettant fin à deux ans de vacance. Nawaf Salam, ex-juge à la Cour internationale de justice, devient Premier ministre. Leur indépendance relative des factions traditionnelles, dont plusieurs membres sont inculpés, crée un environnement plus favorable. La guerre de 2024 contre Israël, qui a affaibli le Hezbollah après la mort de Hassan Nasrallah, réduit son poids politique, selon Le Monde (11 avril 2025).
Aoun et Salam appuient discrètement Bitar. En février 2025, le ministère de la Justice alloue 2 hundreds of thousands de {dollars} pour numériser 10 000 paperwork de l’enquête, facilitant les investigations. Cette dynamique ravive l’espoir des familles, qui tiennent des rassemblements mensuels depuis 2020. Rima Zahed, ayant perdu sa sœur, déclare à Al Jazeera (11 avril 2025) : « Ces auditions sont un premier pas vers la vérité. »
Des obstacles toujours présents
Malgré ces progrès, les résistances perdurent. Des accusés, comme Khalil et Zeaiter, alliés du mouvement Amal, accusent Bitar de « parti pris ». Le Parlement, dominé par des blocs sectaires, refuse de lever leur immunité. En 2021, l’ex-ministre de l’Intérieur Mohammed Fehmi avait bloqué l’interrogatoire d’Ibrahim, une décision entérinée par le procureur Ghassan Khoury. Ces entraves, ancrées dans le système confessionnel, limitent l’motion de Bitar.
L’enquête française, ouverte après la mort de trois ressortissants, progresse difficilement. Une délégation doit soumettre un rapport en avril 2025, mais l’accès aux paperwork libanais reste restreint, selon Le Figaro (10 avril 2025). Amnesty Worldwide, dans un rapport du 3 août 2023, dénonce une « obstruction systématique » et plaide pour une investigation onusienne, une proposition rejetée par Beyrouth au nom de la souveraineté.
Les prochaines échéances judiciaires
Bitar prévoit d’interroger d’anciens responsables politiques dès la semaine prochaine, notamment Nouhad Machnouk, ex-ministre de l’Intérieur. Hassan Diab, Premier ministre en 2020, est convoqué en mai 2025, suivi de quatre juges impliqués dans la gestion portuaire. Ces auditions pourraient révéler des failles systémiques. Si Bitar réunit des preuves solides, des mises en accusation sont envisageables d’ici juillet 2025, selon The New Arab (11 avril 2025).
Les costs possibles incluent :
- Négligence criminelle : Ignorer les alertes répétées sur le nitrate.
- Murder volontaire présumé : Faute grave ayant entraîné des décès.
- Entrave à la justice : Retards dans la gestion des risques.
La tenue de ces auditions dépend de la coopération institutionnelle. Le Conseil supérieur de la magistrature, sous affect politique, pourrait freiner Bitar. Les familles, soutenues par 145 ONG locales, réclament des sanctions internationales contre les obstructeurs, selon Human Rights Watch (10 février 2025).
Un enjeu nationwide et worldwide
L’enquête dépasse le cadre judiciaire pour interroger la gouvernance libanaise. La corruption, dénoncée lors des manifestations de 2019, a culminé avec l’explosion de 2020. En 2025, dans un Liban frappé par une inflation de 200 % et une guerre dévastatrice, rendre justice est essential pour restaurer la confiance. Selon l’ONU (février 2025), 80 % des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté, amplifiant l’urgence de réformes.
Les auditions d’Ibrahim et Saliba ébranlent un système. Ibrahim, pivot des équilibres confessionnels, incarne une élite intouchable ; sa comparution, même forcée, est un symbole. Saliba, bureaucrate discret, reflète les dysfonctionnements administratifs. Leur coopération, bien que partielle, pourrait inciter d’autres à collaborer, comme l’espère Paul Naggear, père d’une victime, cité par Reuters (11 avril 2025).
À l’échelle internationale, l’enquête française maintient la pression. Paris, qui a fourni 100 hundreds of thousands d’euros d’aide post-explosion, exige des avancées. Une situation optimistic renforcerait la crédibilité du Liban auprès des donateurs, essentiels pour reconstruire le port, un projet évalué à 7 milliards de {dollars} par l’UNDP (mars 2025).
Vers une vérité longtemps attendue
L’enquête de Bitar est un take a look at pour un pays en crise. Une conclusion crédible – avec des condamnations et une transparence accrue – pourrait poser les bases d’une gouvernance plus responsable. À l’inverse, de nouvelles obstructions risqueraient d’attiser la colère populaire, dans un contexte social déjà tendu.
Voici un récapitulatif des données clés :
Indicateur | Valeur |
---|---|
Morts | 218-220 |
Blessés | 6 000+ |
Sans-abri | 300 000 |
Dommages | 15 Mds $ |
Personnes interrogées (2025) | 30+ |
Accusés principaux | 8 |
Finances enquête (2025) | 2 M $ |
Les familles, portées par des figures comme William Noun, poursuivent leur fight. Leur ténacité face à un système réfractaire incarne l’espoir d’un Liban où la justice l’emporte. Alors que Bitar progresse, chaque interrogatoire rapproche le pays d’une vérité essentielle pour son avenir.
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