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Le retour de Trump et l’élargissement des Accords d’Abraham
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier 2025, après sa victoire aux élections de novembre 2024, Donald Trump redéfinit la politique étrangère américaine au Moyen-Orient avec une ambition claire : étendre les Accords d’Abraham. Selon Al Sharq Al Awsat (25 mars 2025), le président américain cible des pays comme Oman, le Tchad et l’Indonésie pour rejoindre les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, qui avaient normalisé leurs relations avec Israël en 2020 sous son premier mandat. Lors d’une déclaration à la Maison Blanche, Trump a affirmé : « Plusieurs nations sont prêtes à reconnaître Israël en échange de garanties économiques et militaires américaines. » Cette stratégie s’inscrit dans une imaginative and prescient transactionnelle de la diplomatie, où les États-Unis offrent des incitations – investissements, accords commerciaux, ventes d’armes – pour forger une alliance régionale pro-israélienne.
Les Accords d’Abraham, lancés en 2020, ont marqué un tournant en brisant l’idée selon laquelle la normalisation avec Israël dépendait d’une résolution du conflit palestinien. Les Émirats ont obtenu des chasseurs F-35, Bahreïn des investissements massifs, et le Maroc une reconnaissance américaine de sa souveraineté sur le Sahara occidental. En 2025, Trump vise à capitaliser sur ce succès. Oman, avec son rôle de médiateur dans le Golfe et sa place stratégique près du détroit d’Ormuz, serait un atout clé. Le Tchad, situé à la croisée de l’Afrique du Nord et subsaharienne, renforcerait l’affect américaine dans le Sahel. L’Indonésie, avec ses 270 thousands and thousands d’habitants majoritairement musulmans, offrirait une légitimité symbolique sans précédent. Cependant, cette growth soulève des questions sur la viabilité à lengthy terme d’une alliance basée sur des intérêts économiques plutôt que sur une convergence politique profonde.
Les États-Unis face à un Moyen-Orient en recomposition
La politique de Trump reflète une volonté de réaffirmer le management américain dans une région où la concurrence s’intensifie. La Chine, avec ses investissements by way of les Nouvelles routes de la soie, et la Russie, pilier du régime syrien, ont gagné du terrain ces dernières années. Les États-Unis, sous Trump, cherchent à contrer ces influences en consolidant un bloc pro-occidental centré sur Israël. Cette approche s’appuie sur une logique de containment, visant à limiter l’expansionnisme iranien – ennemi commun d’Israël et de nombreux États arabes – tout en surveillant les ambitions d’autres acteurs régionaux, notamment la Turquie.
Cependant, cette stratégie n’est pas sans risques. Lors de son premier mandat, Trump avait privilégié des décisions unilatérales – comme le déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem en 2018 – qui avaient alimenté la colère dans le monde arabe. En 2025, l’extension des Accords d’Abraham pourrait raviver ces tensions, notamment dans des pays où l’opinion publique reste hostile à Israël en raison de la query palestinienne. De plus, elle met Washington en porte-à-faux avec des alliés de l’OTAN, au premier rang desquels la Turquie, dont les ambitions régionales entrent en collision avec cette imaginative and prescient.
La Turquie : une puissance régionale en résistance
La Turquie, sous Recep Tayyip Erdoğan, rejette fermement l’growth des Accords d’Abraham. Al 3arabi Al Jadid (25 mars 2025) rapporte que des sources au ministère turc des Affaires étrangères qualifient cette politique de « dangereusement unilatérale », y voyant une tentative d’isoler Ankara dans ses zones d’affect. Depuis une décennie, la Turquie s’est imposée comme une puissance incontournable au Moyen-Orient et en Méditerranée orientale, combinant une diplomatie offensive, un soutien aux mouvements sunnites et une présence militaire directe en Syrie, en Libye et en Irak. Pour Ankara, l’initiative américaine renforce un axe israélo-arabe qui marginalise ses ambitions et menace sa sécurité.
Historiquement, les relations turco-américaines ont oscillé entre coopération et méfiance. Membre de l’OTAN depuis 1952, la Turquie s’est éloignée de Washington sous Erdoğan, notamment après l’achat de systèmes antimissiles russes S-400 en 2019, qui avait conduit à son exclusion du programme F-35. En 2025, l’opposition aux Accords d’Abraham s’inscrit dans cette dynamique : Ankara refuse de voir ses intérêts stratégiques – contrôle des routes énergétiques en Méditerranée, affect en Syrie, management dans le monde sunnite – entravés par une alliance orchestrée par les États-Unis et Israël. La Turquie pourrait riposter en mobilisant son smooth energy, by way of des appels à la solidarité islamique, ou en renforçant ses liens avec des acteurs comme le Qatar, rival des Émirats dans le Golfe.
Israël et la Turquie : une confrontation en Syrie
Le conflit d’intérêts entre Israël et la Turquie atteint un pic en Syrie, où leurs objectifs divergent radicalement. Selon Al Sharq Al Awsat (25 mars 2025), Israël s’alarme d’un renforcement de la présence militaire turque dans le centre du pays, notamment autour de Palmyre. Cette ville, située dans le désert syrien, est un carrefour stratégique reliant Damas à l’est du pays. Une avancée turque vers le sud, près du plateau du Golan, occupé par Israël depuis 1967 et annexé en 1981, est perçue comme une menace directe. En réponse, Benjamin Netanyahu aurait ordonné des consultations urgentes pour préparer une riposte militaire, envisageant des frappes préventives si Ankara franchissait cette ligne rouge.
La présence turque en Syrie n’est pas nouvelle. Depuis 2016, avec l’opération « Bouclier de l’Euphrate », Ankara a établi des zones d’affect dans le nord, visant à contenir les Kurdes du YPG – liés au PKK, ennemi juré de la Turquie – et à sécuriser les populations sunnites. En 2025, cette présence s’étend vers le centre, soutenue par une coopération croissante avec Damas. Après des années de conflit, le régime syrien, affaibli mais stabilisé par la Russie et l’Iran, trouve dans la Turquie un allié pragmatique pour contrer les groupes jihadistes résiduels et reprendre le contrôle de territoires perdus. Al 3arabi Al Jadid évoque des projets économiques et énergétiques communs, comme la réactivation de pipelines traversant la Syrie, qui pourraient redonner à Damas un rôle régional.
Pour Israël, cet axe turco-syrien est inacceptable. Le Golan, qui surplombe le nord d’Israël, est une priorité stratégique : il abrite des bases militaires et offre un avantage défensif face à la Syrie et au Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran. Toute présence turque à proximité, même indirecte by way of des proxies sunnites, est vue comme une tentative d’encerclement. Ankara, de son côté, nie toute intention hostile, affirmant que son objectif est sécuritaire et non belliqueux. Mais cette rhétorique ne convainc pas Tel Aviv, qui a déjà intensifié ses survols de reconnaissance au-dessus de la Syrie.
Les racines historiques des tensions Turquie-Israël
Les relations entre la Turquie et Israël, autrefois cordiales, se sont détériorées depuis les années 2000. Sous les gouvernements laïcs turcs, Ankara avait été l’un des premiers pays musulmans à reconnaître Israël en 1949, et les deux nations partageaient des intérêts communs face à l’Union soviétique. Cependant, l’arrivée au pouvoir de l’AKP d’Erdoğan en 2002, puis l’incident du Mavi Marmara en 2010 – où neuf activistes turcs pro-palestiniens furent tués par l’armée israélienne lors d’une tentative d’acheminer de l’aide à Gaza – ont marqué un tournant. Depuis, la Turquie s’est positionnée comme un défenseur des Palestiniens, tandis qu’Israël accuse Ankara de soutenir le Hamas.
En 2025, ces tensions historiques se cristallisent en Syrie. La coopération turco-syrienne, impensable il y a dix ans, reflète un pragmatisme géopolitique : Damas cherche à diversifier ses appuis face à une Russie affaiblie par la guerre en Ukraine, tandis que la Turquie veut éviter un chaos prolongé à sa frontière sud. Mais pour Israël, cette alliance menace l’équilibre régional, surtout si elle s’accompagne d’un soutien turc oblique au Hezbollah by way of Damas.
Un triangle géopolitique à haut risque
Le triangle Turquie-États-Unis-Israël met en lumière des ambitions divergentes. Les États-Unis, sous Trump, veulent un Moyen-Orient aligné sur leurs intérêts, avec Israël comme pivot et les Accords d’Abraham comme outil. La Turquie aspire à un management sunnite indépendant, défiant l’hégémonie américaine et israélienne. Israël, quant à lui, privilégie une sécurité maximale, prêt à agir militairement pour protéger ses frontières. Cette rivalité risque de transformer la Syrie en un champ de bataille par procuration, où des frappes israéliennes pourraient provoquer une réponse turque, avec des répercussions imprévisibles.
La capacité de Trump à jouer les médiateurs sera cruciale, mais sa diplomatie, axée sur des features rapides, pourrait exacerber les tensions plutôt que les apaiser. En attendant, le Moyen-Orient reste un théâtre d’ambitions croisées, où chaque acteur joue sa survie stratégique.
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