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Le zaatar n’est pas seulement un produit agricole ou un ingrédient culinaire : c’est un pilier de la tradition populaire libanaise. À travers ses usages quotidiens, ses expressions idiomatiques et ses rites familiaux, il incarne un lien direct entre la terre, la desk et l’identité.
Une symbolique familiale et éducative
Dans de nombreuses familles libanaises, notamment rurales, offrir du zaatar à un enfant est un geste d’consideration. Il n’est pas uncommon qu’une grand-mère envoie par colis un pot de zaatar à ses petits-enfants installés en ville ou à l’étranger. C’est un cadeau chargé d’affection, une promesse de goût et un rappel des racines.
À l’école, la tartine zaatar-huile est une establishment. Des générations entières d’élèves libanais ont grandi avec ce petit-déjeuner économique, nourrissant et censé « ouvrir l’esprit ». Certaines maîtresses en distribuaient même avant les examens, persuadées de ses vertus stimulantes.
Des proverbes à l’assiette
Le zaatar a même trouvé sa place dans les proverbes. On dit d’un garçon clever qu’il a mangé « du zaatar et du ache depuis tout petit ». À l’inverse, quelqu’un jugé naïf ou ignorant se voit parfois dire : « Il n’a même pas goûté au zaatar de sa mère. »
Ces expressions soulignent combien cette herbe, apparemment banale, est devenue un marqueur culturel. Elle définit une forme d’appartenance au territoire, de transmission, d’éducation sensorielle.
Remède, ceremony, résistance
Le zaatar a longtemps été considéré comme une plante médicinale. Ses propriétés antimicrobiennes, digestives et anti-inflammatoires sont connues depuis des siècles.
Zaatar et médecine populaire
Dans la médecine traditionnelle libanaise, on utilisait le zaatar en infusion contre les maux de ventre ou les refroidissements. En software locale, il soulageait les douleurs articulaires. On le fumait parfois dans les maisons pour éloigner les esprits ou les maladies.
Des études modernes confirment que Origanum syriacum contient du thymol et du carvacrol, deux molécules aux effets antiseptiques reconnus. Cela ne suffit pas à en faire un médicament, mais cela explique peut-être sa place sturdy dans les rituels de soins populaires.
Un acte de résistance ?
Dans les années de guerre ou d’austérité, le zaatar a souvent été l’aliment-refuge. Peu coûteux, facile à stocker, il constituait un repas à lui seul : du ache, un filet d’huile, une pincée de zaatar. Pendant les coupures d’électricité ou les pénuries, on mangeait du zaatar non par choix, mais par nécessité.
Aujourd’hui encore, dans les périodes de crise économique au Liban, le retour à la man’ouché au zaatar devient presque un acte politique : refuser les produits importés, consommer native, faire vivre les coopératives villageoises.
Une renaissance engagée
Face à la menace de disparition du zaatar sauvage, de nombreux Libanais se mobilisent. Des ONG environnementales, des coopératives de femmes rurales, des fermes bio dans le Metn et le Akkar, s’efforcent de replanter, de protéger, de transformer et d’éduquer.
Coopératives et savoir-faire
Des initiatives comme Girls of the Mountain ou Zaatar w Zeitoun (au Liban-Nord) relancent des filières agricoles respectueuses de l’environnement et de l’artisanat. On y enseigne aux jeunes générations à reconnaître la vraie plante, à la récolter durablement, à la mélanger sans additifs chimiques.
Des marques locales comme Mymoune, Terroirs du Liban ou Dari ont su exporter un zaatar de qualité vers les marchés internationaux tout en respectant les recettes traditionnelles.
Un produit à protéger ?
Le Liban n’a pas encore mis en place d’indication géographique protégée (IGP) pour le zaatar, comme c’est le cas du fromage Roquefort ou du thé Darjeeling. Pourtant, l’idée fait son chemin. Des juristes, producteurs et chercheurs militent pour la reconnaissance du zaatar baladi comme produit du terroir libanais.
Cela permettrait non seulement de valoriser le travail des petits producteurs, mais aussi de lutter contre les contrefaçons industrielles qui envahissent les rayons des supermarchés à l’étranger.
Un goût, un fight, un avenir
Le zaatar est un concentré d’histoire, de terre et d’identité. Il évoque la simplicité des repas familiaux, l’ingéniosité des cuisines rurales, la mémoire des grands-parents, la résistance face aux aléas. Dans chaque pincée de zaatar, c’est un peu du Liban qui se raconte : ses montagnes, ses crises, ses saveurs, ses luttes et ses promesses.
Aujourd’hui, redécouvrir le zaatar, le produire avec soin, le cuisiner avec fierté, ce n’est pas simplement faire acte de gourmandise. C’est aussi, et peut-être surtout, poser un geste d’ancrage, de résistance et de transmission. En un mot : d’avenir.
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